Le cloud nécessite une nouvelle approche des outils de création d’applications

« Lorsqu’une entreprise migre vers le cloud, ses initiatives en matière de développement d’applications se rangent généralement dans deux grandes catégories : primo, la « modernisation » des applications déjà déployées sur site (gestion de la chaîne logistique, planification des ressources, comptabilité, etc.) pour que les fonctionnalités — et les données — existantes puissent être consultées à partir du cloud ; et secundo, la création d’applications cloud natives et d’applis mobiles entièrement nouvelles offrant des fonctionnalités métier originales qu’elles-mêmes et leurs clients ne possédaient tout simplement pas auparavant. Malheureusement, certaines entreprises apprennent également à leurs dépens que cette expédition dans des territoires inconnus peut être semée d’embûches.

Suite à différentes discussions où des clients m’ont expliqué comment ils avaient mené leur projet à bien, je distingue trois « bonnes pratiques » émergentes, qui leur ont permis d’éviter les pièges les plus courants et les plus onéreux qui perturbent le développement et le déploiement d’applications sur le cloud. »

  1. Réévaluer au plus vite la stratégie de développement d’applications

« Avec le Cloud, les attentes des clients — et des entreprises — quant aux délais de lancement des nouvelles applications sont de plus en plus vives. Un client m’a ainsi expliqué qu’un nouveau projet de développement sera immédiatement rejeté s’il n’est pas en mesure d’apporter de la valeur à l’entreprise dans un délai inférieur à six mois. Petit hic, de nombreuses entreprises ont besoin de 3 à 6 mois, voire davantage, pour déployer une nouvelle application avec des outils de développement traditionnels. Ce même client a été dans l’obligation de « réévaluer en amont sa stratégie de développement d’applications pour le cloud car la méthodologie traditionnelle ne fonctionnait tout simplement plus ; et que dans ce nouveau monde axé sur les applications et la mobilité, l’impact sur les activités de l’entreprise commençait à être très négatif ».

  1. Éviter les coûts et la complexité cachés de l’informatique

« Initialement, de nombreuses applications cloud se présentent sous la forme de simples démonstrations de faisabilité réalisées au moyen d’outils de développement, de déploiement et de gestion d’applications installés dans l’infrastructure d’un fournisseur de cloud public. Mais à mesure que les fonctionnalités s’enrichissent et que la « preuve de concept » gagne en popularité, le coût et la complexité inhérents à la gestion et au suivi de cet environnement « maison » sont de plus en plus élevés. Pour compliquer les choses, des problèmes qui semblaient initialement être d’ordre hautement technique (multi-tenants, gestion des utilisateurs et des occupants, montée en charge, etc.) deviennent soudain des problèmes métier critiques, avec à la clé une complexité et des coûts en hausse. »

  1. La souplesse de déploiement des applications est essentielle pour la conformité aux réglementations

« Dans le monde entier, de nombreux pays mettent en place de nouvelles réglementations concernant la protection et la confidentialité des données, qui stipulent où les informations personnelles doivent être stockées, la façon dont elles peuvent être transmises, et à quelles fins elles peuvent être utilisées. En Europe par exemple, l’actuel patchwork législatif applicable dans tous les États membres de l’UE sera bientôt remplacé par une législation unique — la « réglementation générale sur la protection des données » — assortie de sanctions sévères en cas d’infraction et d’amendes pouvant atteindre 100 millions d’euros ou 5 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise. Le déploiement ou l’utilisation d’applications basées sur le cloud qui gèrent des données personnelles sur des « clouds publics » situés « hors du pays » exercera une pression accrue — voire inacceptable —sur les entreprises devant apporter la preuve de leur conformité. Les éditeurs de logiciels qui déploient des solutions SaaS ne seront pas en mesure d’imposer l’utilisation d’une unique infrastructure de cloud public. Au contraire, ils devront être en mesure d’offrir à leurs clients l’option de déploiement la plus sûre : clouds privés « nationaux » hébergés chez un prestataire de services conforme aux réglementations nationales applicables à la sécurité des données. »

Par Phil Dunlop, directeur channel, EMEA, Progress