Les audits logiciels se multiplient parce qu’ils représentent un revenu significatif pour les éditeurs de logiciels. De nombreux éditeurs peuvent compenser des quotas non atteints ou des ventes trop faibles en réalisant des audits logiciels. Dans son rapport publié le 28 mai 2014, Gartner explique : « Le suivi des droits de licence est devenu une priorité pour de nombreuses entreprises, car il évite l’angoisse générée par l’audit annuel que réalise leur fournisseur de logiciels. Au cours des 9 derniers mois, Gartner a constaté une croissance exponentielle du nombre de contrats qu’il reçoit de la part de clients qui cherchent à acheter un outil de SLOE (Software License Optimization and Entitlement, Optimisation et droits des licences logicielles). Et cette tendance ne risque pas de s’inverser… »

Pourquoi l’optimisation des licences logicielles est-elle nécessaire au centre de données ?

Il n’est pas raisonnable de compter sur les gestionnaires IT sans expertise dans ce domaine pour gérer les licences logicielles. Ce serait comme demander à un comptable sans aucune expertise légale de représenter une entreprise dans une procédure légale. Bien que le comptable puisse fournir les informations nécessaires pour la défense face à une telle accusation, il n’a pas d’expertise des procédures légales, de la négociation juridique et, surtout, de connaissances des lois en vigueur.

Chaque entreprise doit envisager d’implémenter une solution d’optimisation des licences logicielles, pour les raisons suivantes :

  1. Variantes complexes des licences

Les licences logicielles peuvent reposer sur de multiples facteurs, notamment le serveur physique, le nombre de processeurs ou le nombre d’utilisateurs. Toutefois, la gestion des licences devient encore plus complexe en cas d’utilisation de serveurs virtuels, de solutions de cluster ou de basculement, et de matrices de stockage.

Ainsi, IDC prévoit que « la complexité des licences va indirectement coûter aux entreprises 25% de leur budget de licences logicielles en moyenne en 2016. »

Les éditeurs de logiciels qui vendent des produits pour centre de données ont tendance à créer de nombreuses variantes des licences de leurs offres de produit. Par exemple, des expressions comme « unités à valeur ajoutée » (Power Value Units – PVU), « unités à valeur de ressource » (Resource Value Units – RVU) et « table des facteurs principaux » (Core Factor Table) sont des exemples de la terminologie utilisée dans les contrats de licence logicielle pour définir les droits portant sur les logiciels. De plus, la complexe rédaction des contrats de licence peut s’avérer confuse si des conditions ou des exceptions sont ajoutées à la définition de licence. Actuellement, certains éditeurs de logiciels utilisent jusqu’à 5 000 variantes actives de licences pour leurs solutions logicielles, ce qui force un grand nombre de gestionnaires IT à jouer aux devinettes pour appliquer les licences qu’ils ont achetées.

  1. Changements apportés par les éditeurs de licence qui peuvent affecter la gestion des licences

Les licences logicielles peuvent être affectées par les changements apportés à l’environnement, les changements de configuration ou les mises à jour logicielles.

Les gestionnaires IT sont souvent chargés de comprendre comment ces mises à jour ou ces changements impactent les accords de licence actuels, en plus de gérer la solution logicielle. Sans expérience ni expertise au sujet des licences, cela peut représenter un danger pour l’entreprise, car elle risque de payer une lourde facture suite à audit des logiciels.

  1. Insuffisance de la technologie seule pour le calcul correct de la plupart des licences de serveur

De nombreuses entreprises tentent de gérer les licences logicielles dans le centre de données à l’aide d’outils de gestion des licence fournis par leur fournisseur de logiciels ou par un tiers. Le problème, c’est que ces outils, à eux seuls, ne suffisent pas à la plupart des gestionnaires IT, dont les connaissances et l’expérience des licences sont limitées. La complexité des licences des logiciels du centre de données exige que les personnes qui gèrent ces licences aient de très bonnes connaissances des licences qu’elles tentent de gérer.

  1. Expertise du marché nécessaire : les bonnes personnes avec les bonnes connaissances

Une solution performante d’optimisation des logiciels pour le centre de données va de pair avec des personnes possédant l’expertise nécessaire pour utiliser cette solution. Avoir un outil de gestion des licences logicielles seul, sans experts, revient à avoir une solution logicielle légale sans conseiller juridique.

Les solutions d’optimisation des logiciels nécessitent des intervenants avec une expertise dans de nombreux domaines. Par exemple, Microsoft, IBM et Oracle possèdent des modèles de licence uniques avec un grand nombre de variantes, constamment modifiées ou mises à jour. Les solutions d’optimisation des logiciels requièrent en général des spécialistes des licences pour chaque fournisseur afin de tenir le rythme des changements ou des mises à jour. Ces spécialistes fournissent de précieuses informations et des recommandations qui aident les clients à respecter leurs accords de licences logicielles.

  1. Protection en cas d’audit logiciel

La plus grande force des solutions d’optimisation des logiciels, c’est leur utilité en cas d’audit. Les entreprises qui fournissent des solutions d’optimisation des logiciels emploient généralement des experts qui ont auparavant travaillé comme auditeurs. Non seulement ils connaissent les licences logicielles, mais ils maîtrisent également le processus d’audit des logiciels.

De nombreuses entreprises attendent de recevoir une demande d’audit avant de s’adresser à des experts des licences logicielles. Malheureusement, ces experts ne pourront pas aider l’entreprise à éviter les amendes si cette dernière n’est pas (ou n’a pas été) conforme à ses contrats de licence. Ces experts peuvent toutefois négocier au nom de l’entreprise et réussissent souvent à réduire les pénalités ou les amendes imposées par l’éditeur de logiciels.

Lorsque les éditeurs de logiciels sont conscients qu’une entreprise applique les meilleures pratiques d’ITAM (gestion des biens IT), ils leur imposent moins d’audits. Express Metrics explique dans une étude : « Les personnes interrogées dont l’entreprise a implémenté des outils d’ITAM signalent une réduction de 32 % du taux d’audit au cours des deux dernières années, par rapport aux entreprises qui n’utilisent pas ce type d’outil. »

Conclusion

Il est important que les entreprises possèdent une solution d’optimisation des logiciels pour le centre de données. Il est important de choisir une solution qui fait appel à des experts en licences logicielles, de préférence avec une expérience en audit de logiciels, et qui n’offre pas actuellement de services d’audit des logiciels à des éditeurs de logiciels. Il y aurait conflit d’intérêts.

Faire appel à un auditeur de logiciels pour aider à corriger les problèmes de licence, ce serait comme appeler la police au lieu d’un taxi pour rentrer chez vous si vous avez trop bu. La police peut effectivement faire office de taxi, mais avec une amende ou un séjour en cellule de dégrisement possible. Les solutions de gestion des licences logicielles qui effectuent également l’audit des logiciels risquent de signaler l’entreprise qui fait sa demande au fournisseur de logiciels, comme l’imposent souvent leurs accords avec les éditeurs de logiciels qu’elles soutiennent.

Les entreprises qui ne sont partenaires d’aucune solution de ce type ou d’aucun expert en licences logiciels doivent prévoir un budget « dépenses inconnues ». En effet, ces entreprises ne seront sans doute pas conformes aux accords de licence logicielle et, par conséquent, elles en paieront le prix.

 

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Marcel Shaw est Federal Sales Engineer chez LANDESK