La tablette Kindle Fire qui  avait été commercialisée à partir du 7 septembre 2012 en France pour un prix original de 139€, puis remplacée ensuite par des modèles HD et HDX, dans les mêmes gammes de prix, font déjà partie du passé. L’offre HD va être concurrencée par un tout nouveau modèle, proposé à 60 euros. Un coup médiatique ou une vraie affaire ?51KTj00dQvL._SX355_

La tablette qui sera disponible le 30 septembre suscite la curiosité. Une tablette ou une simple liseuse ? Non s’il s’agit bien d’une tablette. On se demande d’emblée où se trouvent les défauts pour atteindre un tarif que l’on ne trouve que sur des modèles de fins de série ou du matériel d’occasion. L’appât parait attirant.( à droite en images, d’autres vrais appâts pour la pêche, vendus aussi sur le site d’Amazon).

Si l’écran de 6 ou 6,7 pouces annoncé n’offre qu’une résolution de 171 pixels par pouce pour un affichage de 1280 par 800 pixels, le processeur est tout de même un quadri cœur de 1,3 GHz avec 1 Go de RAM. Du côté stockage, Amazon propose une traditionnelle puce flash de 8Go extensible grâce au port SD. Du côté de la batterie, celle-ci est annoncée avec 7 heures d’autonomie en usage mixte. Pour l’instant, le hardware est, sur le papier, imbattable à ce prix. Une autre nouvelle Kindle Fire, prévue pour décembre, mais celle-ci avec un écran de 10 pouces disposerait d’un processeur similaire. Il s’agirait du MediaTek MT8127 associée à un GPU ARM Mali 450 MP4, mais qui se différencierait nettement avec un caméra de 5 mégapixels à l’arrière et une webcam de 0,9 mégapixel à l’avant. Ces caractéristiques proviennent d’un site de benchmark qui a eu l’un des premiers modèles en test. Le marché des Ipad d’Apple est clairement visé.

Payé par la publicité ?

Mais la tablette d’Amazon à 60 euros fonctionne avec le système d’exploitation Fire 3.0 surnommé « mojito » qui est dérivé d’Android. La surcouche est malheureusement la porte ouverte à un balai permanent de publicités que l’on peut néanmoins limiter. Les blogs spécialisés dans les tablettes sont très sceptiques. Ce serait d’abord un produit d’appel, vendu à prix coûtant, conçu comme un bon moyen de faire venir du monde sur les sites du grand hébergeur. Les précédentes machines, construites dans la même optique, ayant été à plusieurs reprises en rupture de stock. À la fin 2011, avec le premier modèle Kindle, grâce à un lancement en fanfare, ce sont pourtant 5 millions d’exemplaires qui avaient été écoulés dans les trois derniers mois de l’année. Mais dés l’année suivante, la part de marché d’Amazon dans ce secteur était passée de 16,8 % à 5 %, un niveau qui n’a cessé de s’effriter depuis malgré le lancement des HD xet HD ( voir capture ci-dessous)

gsmarena_001 La concurrence chinoise, la domination d’Apple sur un marché devenu stagnant n’ont rien fait pour stimuler la firme qui avait déjà été ébranlée par l’abandon de son mobile, le Fire mobile, vendu à l’époque trop cher et en dehors des réseaux d’opérateurs. L’opération mobile s’était terminée par un « write off », un provisionnement pour pertes dans les comptes de la firme de 170 millions de dollars. Du coup depuis deux ans, les spécialistes s’attendent à un arrêt de cette filière. En début d’année, le laboratoire d’Amazon pour le hardware en Californie, le Lab126, avait vu partir une bonne douzaine d’ingénieurs accréditant l’abandon d’une grande tablette de 14 pouces qui était, selon les meilleurs blogs, le projet révolutionnaire en développement depuis deux ans. Mais au vu de la fantastique couverture médiatique que les tablettes génèrent et la population qu’elles ciblent, Amazon a dû comprendre qu’il fallait parfois vendre à perte pour vendre autre chose ensuite et puis les liseuses, plus simples, continuent de bien se vendre. Pour la tablette à 60 dollars, il faudra encore attendre pour se faire une idée précise, les pré-commandes étant déjà ouvertes.

Un Android, « maison » que l’on peut changer.

Beaucoup d’amateurs n’hésiteront pas à remplacer l’OS maison par un Android « vierge ». Mais il n’est pas sûr toutefois que tous les drivers soient disponibles. Il faut parfois mieux se procurer des fins de série de modèles plus réputés que d’essuyer les plâtres. Pour ceux qui souhaitent une meilleure définition sur l’écran 7”, Amazon dispose toujours d’un modèle plus puissant, le HDX. On peut se demander si le nouveau modèle pas n’est pas seulement un bon moyen de relancer le HDX et les HD et de vider ainsi les hangars de millions de pièces invendues. Jeff Bezos, le patron d’Amazon et le roi de la vente en ligne à plus d’un tour dans son sac.

Pour son prix, le HDX dispose d’une excellente résolution de 1920 x 1200 Pixels. La densité de pixels par pouces carrés est largement plus élevée (323 ppp) que le modèle de base, le HD les couleurs (100% sRGB) garantissent selon le site web d’Amazon , »des images aux couleurs éclatantes et plus vraies que nature » –( photo du HDX ci-dessous)

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La vélocité qui dépasse celle de l’autre tablette, la HD, dont les prix devraient aussi chuter. Le HDX offre un processeur quadricoeur de 2,2 GHz et 2 Go de RAM pour « jouer, regarder des vidéos en toute fluidité et exécuter plusieurs tâches en même temps ». Ce modèle est doté d’une suite « Office intégrée » et prend en charge des solutions de messagerie et calendrier telles que Gmail, Outlook et d’autres. L’OS du HDX est depuis peu la version 4.0 du Fire OS, appelée « Sangria », la version 3″ Mojito” a priori moins enivrante que celle des anciens modèles d’entrée de gamme. La firme aurait en préparation pour Noël deux autres tablettes de 10 ( citée plus haut) et 12 pouces à des tarifs imbattables. Amazon n’a pas fini de nous surprendre.