Alors que les ventes de smartphones restent toniques malgré un certain ralentissement, Android est devenu en quelques trimestres le Windows des mobiles.

Il s’est vendu 330 millions de smartphones au 2e trimestre 2015, en progression de 13,5 par rapport à la même période de l’année passée. Il s’agit là d’un ralentissement qui devrait se poursuivre car les marchés sont en cours de saturation mais il reste toujours des marges de progression dans la mesure où il s’est vendu 115 millions de mobiles qui ne demandent qu’à être transformés en smartphones.

Les ventes de smartphones sont dopées par les modèles 3G et 4G d’entrée de gamme, principalement dans les pays émergents dont la Chine. Si les ventes ont baissé de 4 % au cours de ce 2e trimestre en Chine, l’Empire du Milieu représente quand même 30 % des ventes mondiales, un pourcentage supérieur à la population du pays. « Le marché chinois est arrivé à saturation, les ventes sont exclusivement orientées vers le remplacement de matériels, explique Anshud Gupta, directeur de recherche du Gartner. Toutefois, la demande pour des smartphones plus perfectionnés devrait permettre aux fournisseurs de maintenir la dynamique du marché chinois et éventuellement d’augmenter leur part de marché ».

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Les mouvements observés chez les différents fournisseurs nous rappellent que c’est là un marché extrêmement volatile et que les places acquises peuvent être remises en cause extrêmement rapidement. Pour preuve, Samsung perd plus de 4 points en un seul trimestre et ce malgré l’arrivée du modèle S6. A l’inverse Apple reprend 2,4 % et ce notamment grâce à la vente des iPhone en Chine qui augmentent de 68 %. Peu à peu, les constructeurs chinois s’imposent le marché des smartphones et encore plus sur celui des mobiles (sans compter que la fabrication de l’iPhone s’effectue également en Chine).

Côté système d’exploitation, Android maintient sa supériorité avec plus de 80 % de présence sur les smartphones, une situation qui est comparable à celle que peut occuper Microsoft sur le marché des PC. A la différence près qu’aujourd’hui qu’il se vend quatre fois plus de smartphones que de PC et que les smartphones sont devenus aujourd’hui un objet banal et quotidien du grand public mais aussi un élément essentiel du SI des entreprises. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les communiqués des fournisseurs qui se croit obligés d’ajouter le mot mobile dans leurs annonces – ou cloud d’ailleurs là où il ne s’impose pas et n’a qu’un lointain rapport avec le sujet.

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Cette position a été acquise très rapidement et peut être considéré comme un coup de maître de Google. Android a été développé en 2005 à partir d’un noyau Linux par la startup du même nom. En 2007, Google, déjà les poches assez pleines s’empare de ce petit bijou pour une somme non divulgué mais dont le retour sur investissement est donc très élevé. Mais rien n’était gagné. En 2009, Android est présent sur moins de 4 % des smartphones, le leader de cette époque – pourtant si récente – est l’oublié Symbian.

Pourtant cet OS semblait destiné à un avenir radieux. En 2008, Nokia alors leader incontesté des mobiles finalise le rachat complet de l’OS, une propriété qu’il partageait avec Sony Ericsson, Siemens, Samsung et Panasonic. Désormais unique propriétaire, Nokia décide de changer la licence de Symbian OS et d’en faire un logiciel open source en octobre 2009 (mais reviendra sur cette décision en avril 2011). Le code source est officiellement téléchargeable à partir du 4 février 2010. Mais en février 2011, le nouveau PDG de Nokia, Stephen Elop, ex-Microsoft, annonce qu’il abandonne le système d’exploitation de Nokia pour celui de son ancienne entreprise. Or si l’avenir de Symbian n’était pas assuré, celui de Windows Phone l’était sans doute moins encore. Il suffit d’observer la situation actuelle pour s’en convaincre. En 2009, l’OS de Microsoft était utilisé par un peu plus de 4 % des smartphones, au 2e trimestre 2014, cette part est tombée à 2,5%. Bref, Nokia, devenu Microsoft, a perdu sur les deux tableaux.

Cet effondrement a été profitable à Google et la montée en puissance a été rapide. En 2010, Android atteint 22,7 % de parts de marché au terme d’une croissance de 888 %. L’OS motorise notamment les terminaux d’HTC, Motorola et surtout Samsung, devenu aujourd’hui leader mondial des smartphones. Depuis de nombreux autres constructeurs ont suivi.

Et Google entend bien imposer le logiciel pour d’autres applications : dans les objets connectées comme les télévisions (Android TV), les voitures (Android Auto) et les smartwatch (Android Wear).