Les multinationales qui utilisent largement les technologies digitales se distinguent par des performances, une rentabilité et un niveau de collaboration supérieurs aux entreprises moins avancées dans ce domaine. C’est ce qu’indique l’étude réalisée par l’Intelligence Unit de The Economist et réalisée pour CSC.

Les investissements dans les technologies digitales de nouvelle génération – services applicatifs, cloud, logiciels de collaboration, solutions mobiles, etc. – devraient, selon eux, augmenter au cours des trois prochaines années.

Ce rapport révèle les opinions très contrastées des dirigeants sur les avantages stratégiques et la valeur opérationnelle des technologies de l’information, et des investissements consentis dans ce domaine. Le rapport indique aussi la feuille de route des entreprises pour les trois prochaines années en matière d’adoption des technologies numériques. Néanmoins, seules quelques entreprises de l’échantillon (8 %) se distinguent comme des « leaders du digital », soit des acteurs ayant entièrement digitalisé leurs fonctions majeures.

Elles en tirent plusieurs bénéfices clés. Leurs dirigeants sont une majorité à considérer l’informatique comme essentielle pour atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise. Elles sont souvent mieux intégrées globalement et partagent mieux l’information entre leurs différentes fonctions et implantations.

Parmi les principales conclusions de ce rapport :

– 37 % des leaders du digital déclarent que leur performance financière sur l’exercice écoulé était bien plus élevée que la concurrence, contre à peine 11 % des répondants des autres sociétés ;
– les leaders du digital ont pris de l’avance par rapport aux autres sociétés en investissant en priorité dans le cloud public, les logiciels de collaboration et les services applicatifs basés sur le cloud ;
– 63 % des leaders du digital prévoient une augmentation légère à significative de leur budget informatique global au cours des trois prochaines années, contre 52 % des répondants des autres sociétés ;
– 44 % des leaders du digital affirment, enfin, que le PDG est le moteur principal de la stratégie informatique, ce qui suggère que ces sociétés reconnaissent davantage l’importance des technologies dans la réalisation de leurs objectifs stratégiques.

« Bien plus que les décideurs des autres entreprises, les leaders du digital croient en la capacité de l’informatique à générer des avantages technologiques et stratégiques qui stimuleront la croissance, la performance et la satisfaction clients », commente Dan Hushon, CTO chez CSC.

L’adoption digitale : la plupart des entreprises sont à la traîne

Bien que prévoyant une hausse des investissements informatiques au cours des trois prochaines années, l’étude conclut qu’il reste encore beaucoup à faire pour que la plupart des entreprises exploitent pleinement les nouvelles technologies digitales. Parmi les sondés, les leaders du digital sont plus enclins que leurs pairs à reconnaître que l’informatique contribue à la performance de l’entreprise. Nombreuses sont encore les sociétés qui considèrent que, bien qu’utile sur le plan opérationnel, l’informatique n’est pas décisive au niveau stratégique.

Sur le rôle de l’informatique :

– pour 51 % des leaders du digital, l’informatique est considérée comme un partenaire décisif pour concrétiser les objectifs stratégiques de la société (ce chiffre n’est que de 27 % pour les autres entreprises) ;
– plus de la moitié du panel (54 %) indique se tourner de plus en plus vers le digital afin de gagner en efficacité, tandis que 35 % des répondants déclarent que la réduction des coûts est leur objectif principal ;
– la direction informatique centrale contrôle au moins une partie du budget informatique chez 85 % des leaders du digital, contre 63 % chez l’ensemble des répondants ;
– un peu plus d’un quart des sondés considère les technologies digitales comme un moyen de ne pas se laisser distancer par les nouveaux acteurs « 100% digital », tandis que 10 % seulement estiment que la technologie est un moyen de surpasser la concurrence ;
– contre toute attente, bien que plus d’un tiers envisage d’adopter des outils de cybersécurité dans un proche avenir, les dépenses consacrées à la cybersécurité sont largement négligées par rapport aux investissements dans d’autres outils et ce, malgré les risques associés aux cyberattaques.

« L’étude montre que les leaders du digital bénéficient d’un certain avantage, et les sociétés qui s’inspirent de ces pionniers pour créer des liens efficaces entre leur entreprise et les stratégies digitales devraient elles aussi constater des améliorations similaires », explique Josselyn Simpson, directrice éditoriale Amériques, Thought Leadership, EIU.


Tendance régions et sectorielles clés

Les répondants des sociétés nord-américaines estiment être plus souvent le moteur de la stratégie informatique que leurs homologues des autres régions et sont plus nombreux à considérer que l’informatique est une composante indispensable ou utile à la réalisation des objectifs stratégiques de l’entreprise. Les sociétés d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique (EMEA) envisagent largement les investissements dans le digital comme un moyen d’améliorer la rentabilité et de réduire les coûts. En Australie, en Chine, en Inde et à Singapour, les répondants adoptent les technologies mobiles afin d’alimenter la croissance commerciale.

Quelques autres conclusions sectorielles :
– les sociétés opérant dans les secteurs de la banque et des marchés de capitaux adoptent massivement les technologies digitales, et ces choix traduisent plusieurs inquiétudes ;
– les responsables des établissements du secteur de la santé indiquent que leurs sociétés ont l’intention d’accélérer leur transformation digitale. Cette stratégie relève davantage d’une nécessité de compétitivité plutôt que d’une volonté de se différencier ;
– les décideurs du secteur assurance prévoient que leurs sociétés vont se digitaliser autant, voire plus encore, que les autres sociétés dans les années à venir.


 

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