Sécurisé ou pas, le contenu de nos smartphones n’est pas à l’abri des écoutes et des regards indiscrets. D’après le site Motherboard, la police canadienne aurait, dans le cadre du projet Celenza (une vaste enquête visant la mafia nord-américaine), intercepté et décrypté plus d’un million de messages transitant dans la messagerie grand public de BlackBerry entre 2010 et 2012.  Interrogé par nos confrères, Christopher Parsons, expert au centre de recherche sur la sécurité Citizen Lab, a indiqué que la police canadienne dispose des moyens nécessaires pour déchiffrer n’importe quel message encrypté de BlackBerry aussi longtemps que le smartphone n’est pas relié à un compte professionnel.

Il ressort d’un document de 3.000 pages utilisé au cours du procès qui a suivi l’enquête – et consulté par les journalistes de Vice Canada, un site parent de Motherboard – que la police canadienne disposait de la clé de chiffrage permettant le décryptage des messages. Ce volumineux document n’indique toutefois les conditions dans lesquelles la clé a été fournie.

Ces informations font surface alors que l’on s’interroge toujours sur les moyens utilisés, cette fois par les autorités américaines, pour déchiffrer le contenu de l’iPhone utilisé lors de la tuerie de San Bernardino. Selon le Washington Post, ce seraient des hackers spécialisés dans la recherche des failles dans les logiciels (ces fameux grey hats qui monnaient leurs résultats auprès des éditeurs) qui auraient apporté leur aide au FBI. Grâce à la découverte d’une faille, ce dernier aurait ainsi pu accéder aux données (Selon CBS News, les enquêteurs n’ont rien trouvé d’intéressant) . Ce ne serait donc pas, contrairement à ce qu’avait laissé entendre la presse israélienne, Cellebrite qui aurait permis le déblocage du smartphone. Ce qui ne veut pas dire que le spécialiste de l’extraction des données sur mobiles de Tel Aviv n’ait pas été mandaté en parallèle par les autorités US.

Quoi qu’il en soit, la startup vient d’être choisie par Interpol pour l’aider à combattre le cybercrime. Elle va fournir à l’organisme international de police, des UFED (Universal Forensic Extraction Device), ces outils capables de faire parler quasiment tous les terminaux mobiles, ainsi que de la formation. Ce contrat fait suite à une opération coordonnée par Interpol qui a permis l’arrestation par la police philippine en mai 2014 de 58 individus pour délit de sextorsion. L’UFED avait été utilisé afin de récupérer des preuves.

 

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