Le CES est le plus grand salon de l’électronique grand public du monde. Quels enseignements les DSI peuvent-elles en tirer ? C’est l’objectif qu’a poursuivi le Cigref en essayant d’y trouver de nouvelles sources d’inspiration.

« Auparavant, c’était le monde de l’entreprise qui était précurseur de nouveaux usages informatiques ; aujourd’hui, c’est le public qui fait la course en tête ». C’est ainsi que Pascal Buffard, président du Cigref introduit la dernière publication (« Les grandes entreprises et l’innovation disruptive ») qui essaye de tirer le bilan du dernier CES de Las Vegas et les leçons que les DSI peuvent en tirer. C’est le phénomène de la « consumérisation » de l’informatique qui prévaut depuis assez longtemps maintenant. Même si, certains observent un certain renversement de tendance. C’est par exemple le cas du cabinet Deloitte (Les entreprises reprennent-elles le leadership de l’IT ?) constate que cette tendance semble s’inverser. Avec les imprimantes 3D, les drones et les objets connectés, ce sont désormais les entreprises qui deviendront les précurseurs en équipements IT. Telle est l’idée que défend le cabinet Deloitte dans son étude annuelle dédiée aux tendances 2015 (voir encadré ci-dessous) du secteur TMT (Technologies, Médias et Télécommunications). C’est que le cabinet baptise de « re-enterprization of IT ».

Parmi les nouveaux paradigmes de la transformation numérique, cette antienne était présente dans toutes les strates du CES avec comme mot d’ordre : « Innover ou mourir : disrupt or being disrupted » ! De telle sorte que les défis posés aux DSI parce qu’ils préparent des changements radicaux, disruptifs comme on dit aujourd’hui c’est-à-dire de rupture, pour les métiers.

« Face à cette transformation du paysage des technologies, le DSI doit se repositionner pour s’affirmer à la fois comme éclaireur (sur les nouvelles technologies et les usages métiers) et comme architecte des données. Il est en effet la personne dans l’entreprise qui a une image transverse et globale du système et de sa cohérence ». Il se trouve que dans les projets de numérisation des grandes entreprises présentés récemment comme celui d’Accor ou de la SNCF, la DSI n’était pas très présente et semblait quelque peu marginalisée. A la DSI, la gestion de l’infrastructure, aux champions du numérique, le lancement des projets d’innovation.

Du CES, les DSI tirent quatre enseignements principaux. D’abord un rappel que le monde numérique s’appuie sur des bases techniques – en particulier des infrastructures informatiques – dont la sécurité et la sûreté sont partie intégrante. Et bien sûr, les DSI sont les seuls à avoir l’expertise de ces questions. Ensuite, le monde numérique est conduit par l’usage et le plaisir plutôt que par les règles et les processus IT. Tertio, le client est au cœur de tous les systèmes et toutes les entreprises par devenir des entreprises B2B2C. A savoir que même les entreprises dont les clients sont des entreprises se doivent de s’intéresser aux clients de leurs clients, c’est-à-dire les particuliers. Dernier point important dans cette évolution, la convergence de plusieurs plateformes techniques, Internet des objets, robots, internet et système d’information qui, à terme de formeront qu’un seul système interdépendant dont le lien ou l’élément commun est constitué par les données. Dans un tel environnement en devenir, le DSI devra tenir un rôle d’intégrateur de la complexité.

Ré-internationalisation de différentes fonctions

Il jouera aussi se repositionner pour se présenter comme un éclaireur sur les nouvelles technologies et les nouveaux usages. De manière que l’on doit noter et qui n’est pas sans surprendre, le Cigref considère que le DSI sera amené à ré-internaliser tout ou partie de ce qui avait été auparavant externalisé et notamment le développement.

 

Les tendances observées par le Cigref
– Les écrans : une course effrénée vers la définition parfaite ;
– Une présence renforcée de l’IoT ;
– Les imprimantes 3D : des outils pour repenser le processus de processus ;
– Des champs d’applications immenses pour les drones et les robots ;
– Les captures vidéo : une reconnaissance de plus en plus fine des mouvements ;
– Les voitures connectées ou autonomes.