Rien ne va plus entre Toshiba et Western Digital. Le spécialiste des disques durs, qui a dépensé en 2015 19 milliards de dollars pour s’offrir SanDisk, est de ce fait associé à Toshiba dans FlashAlliance, une co-entreprise qui développe et fabrique les mémoires NAND du Japonais. S’appuyant sur ce partenariat, il exige un droit de regard sur la vente au plus offrant de la division mémoires de Toshiba, ce que celui-ci lui refuse. L‘Américain, qui cherche des financements au Japon afin de réaliser lui-même l’acquisition, craint que l’activité ne tombe dans les mains d’un concurrent. Il a saisi la Chambre Internationale de Commerce afin d’obtenir son arbitrage.

Par mesure de rétorsion, Toshiba interdit dorénavant au personnel de Western Digital d’accéder à son usine de microprocesseurs de Yokkaichi au centre du Japon, nous apprend Bloomberg. L’accès au réseau informatique lui est également interdit. Ces interdictions ne concernent toutefois pas les employés de SanDisk.

Toshiba, qui a absolument besoin d’argent liquide pour faire face à ses échéances, a entretemps transféré son activité mémoires dans une société distincte ce que Western digital lui reproche, estimant qu’il n’en a pas le droit. « Nous croyons sincèrement que nous sommes bien placés pour trouver la meilleure solution afin de résoudre les problèmes de Toshiba et que nous sommes pour eux le meilleur partenaire pour faire progresser leur héritage d’innovation technologique au Japon. La tentative de Toshiba de placer sa participation dans la joint-venture au sein d’une filiale puis de vendre cette filiale est explicitement interdite sans le consentement de SanDisk », indique Steve Milligan, le CEO de Western Digital, dans un communiqué.

De son côté, le président de Toshiba s’est adressé à la presse en indiquant qu’il n’avait aucune connaissance d’une procédure d’arbitrage et que le processus de vente ne constituait aucune brèche dans l’accord de joint-venture. Il a affirmé qu’il poursuivrait la vente dans la mesure où son adversaire ne s’appuyait sur aucune base légale. « Nous assurons aux acheteurs potentiels que Western Digital n’a aucune raison d’empêcher la poursuite du processus », a affirmé Satoshi Tsunakawa, précisant que l’interdiction d’accéder à l’usine de Yokkaichi se limitait aux heures de travail du fuseau horaire américain.

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