Cisco Systems a annoncé une coentreprise de prés de 100 millions $ avec le groupe Inspur à l’occasion de la visite du président chinois Xi Jinping à Seattle. Ce huitième forum sino-américain sur les nouvelles technologies a permis aussi d’identifier les multiples accords qui existent entre les différents fabricant de serveurs

L’accord entre Cisco et Inspur pour la Joint venture(JV) , qui inclut la revente en chine d’équipements de réseau, s’accompagnera d’un large éventail de services et logiciels. L’accord fait partie du projet d’investissement en chine déjà annoncé en juin dernier, pour prés de 10 milliards de dollars

 

Un constructeur qui se situe au premier plan chinois

 

Dans la JV, Inspur, dont le siège se situe à Jinan, aura comme pour toutes les joints ventures locale, une participation de 51 pour cent dans la nouvelle entreprise.Capture d’écran 2015-09-24 à 13.28.35

Le groupe Inspur dispose déjà de trois sociétés cotées, Inspur Informations, Inspur Software et Inspur international ainsi que cinq groupes industriels. (ordinateurs, logiciels, terminaux intelligents, communications mobiles et semi-conducteurs). Inspur exporte ses produits et services dans plus de 30 pays. Avec toutes ses divisions, le Chinois est globalement le deuxième du classement des entreprises informatiques chinoises derrière Huawei.

Inspur serait aussi le No.2 des fournisseurs de services IT dans les entreprise chinoises indépendantes de l’état et le premier fournisseur de logiciels dans ce segment. C’est aussi un acteur local très important du cloud, un développement qui n’a pas échappé à Cisco.

Déjà un partenariat avec IBM

Ce n’est pas la première fois qu’Inspur crée une joint venture avec un américain. En effet le 23 août 2014, elle avait créé une structure pour promouvoir les outils logiciels d’IBM en présence de Gini Rometty, la patronne de Big Blue. La base de données d’IBM et WebSphere, entre autres, devaient être installés d’office sur certains serveurs haut de gamme du chinois. Inspur avait aussi déclaré qu’il utiliserait les processeurs Power8 dans ses futurs développements. Cela avait créé une sorte de malaise vis-à-vis de Lenovo, le partenaire d’IBM qui domine le marché des serveurs depuis qu’IBM s’est retiré du marché du X86

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On ne parle plus du passé

Le PDG de Cisco, Chuck Robbins a déclaré qu’il était « ravi » de faire cette annonce avec Inspur. « Je suis optimiste, Inspur va s’ajouter à l’élan récent de notre entreprise en Chine qui n’est encore environ que 3 pour cent de notre activité, mais la Chine étant la deuxième plus grande économie du monde, nous y voyons le potentiel considérable dans le futur« , écrit-il

Robbins a souligné les résultats du quatrième trimestre en Chine qu’il a appelé « plus encourageant au cours des deux dernières années. »

Une volte face complète après les mesures de février

Chuck Robbins a bien sûr passé sous silence le grand gel du 25 février 2014, date à laquelle Chine avait supprimé de sa liste de fournisseurs de produits et de services américains approuvés par le gouvernement, parmi lesquels Cisco et Apple, fêtés à Seattle comme de grands partenaires. La série de mesures prises en février par le gouvernement chinois était la suite d’immédiate des révélations par Snowden sur l’espionnage par la NSA du gouvernement chinois. Sur la liste fournie aux organismes d’État par la direction centrale du centre d’approvisionnement de la Chine (le CGPC), l’agence Reuters, à l’époque avait montré que Cisco avait 60 produits approuvés, mais qui avaient été retirés à la fin de 2014. Les produits d’Apple, Citrix, et McAfee étaient également retirés de la liste CGPC. Mais celle ne lie pas contractuellement le gouvernement local ou des entreprises appartenant à l’État, ni l’armée, qui gère son propre système d’approbation des marchés publics.

HP a crée de son coté H3C

L’autre grand fabricant de serveurs, Hewlett-Packard, dans une transaction de 2,3 milliards $, a vendu en mai dernier, la majorité (51%) de sa filiale chinoise, spécialisée dans le stockage et différentes technologies. Son partenaire, Tsinghua Holdings est  une firme issue de l’Université Tsinghua, l’investissement étant garanti par l’État chinois. Le PDG d’HP,  Meg Whitman avait présenté le partenariat de HP comme « un geste audacieux pour gagner des contrats  dans la Chine d’aujourd’hui. » C’était aussi un moyen pratique de réaliser la scission  en créant une structure indépendante entre la division entreprises et la division HPI où se retrouveront, entre autres imprimantes et terminaux

La structure appelée H3C va devenir un rival clé de Cisco dans les solutions de centre de données et de réseaux. Comme la structure de Cisco, la nouvelle H3C sera en Chine, le fournisseur exclusif des serveurs, stockage et réseau produits HP, ainsi que des services de maintenances matérielles.

La firme devrait avoir rapidement environ 8.000 employés et parie déjà sur 3,1 milliards de dollars de revenus annuels.

Ces trois firmes mondiales ne sont  pas les seules à investir en Chine au travers de Joint Ventures. Intel au cours de la dernière année a annoncé un investissement de 1,5 milliard $  dans Tsinghua Unigroup, ce qui lui donne une participation de 20 pour cent chez les fabricants de puces chinoises RDA Microelectronics et Spreadtrum Communications.  Le numéro 1 du composant est également en partenariat avec  le fabricant de semi-conducteurs Rockchip pour créer des systèmes basés sur une puce (SoC)  et créé un fonds d’investissement de 100 millions de $ pour les entreprises chinoises L’objectif d’Intel est la construction d’un centre d’innovation en Chine pour accélérer le développement de systèmes intelligents.

Les deux concurrents américains d’Intel, Qualcomm et Broadcom ne sont pas en reste. En Juin, ils ont aussi annoncé des partenariats respectifs avec des fournisseurs chinois ;

Enfin, Dell a annoncé ce mois qu’il l investirait 1,25 milliard de $ dans le marché chinois au cours des cinq prochaines années, une partie de « En Chine, pour la Chine”. Michael l’an passé avait déjà déclaré que « le prochain milliard d’utilisateurs ne viendrait pas des pays développés, mais de ceux en phase de croissance économique. » Avec ces annonces, on a eu la confirmation, s’il le fallait encore,  que la plupart des équipements de serveurs et de réseaux sont fabriqués en Chine via des partenariats.