Le marché Français de l’édition de logiciel est en forme, avec 9% de croissance du chiffre d’affaires, 9,3% de rentabilité nette. Plus généralement le marché des startups technologiques innovantes est en plein essor.

Telles sont les principaux enseignements du classement Truffle des 100 premiers éditeurs de logiciels français. Ce classement fait suite à celui réalisé par le cabinet PAC du Top10 des éditeurs de logiciels présents sur le marché français (Top10 du logiciel en France : Microsoft, loin devant). La comparaison des deux classements montre la différence de taille entre les géants mondiaux présents en France et les éditeurs de logiciels Français. Seul Dassault Systems peut prétendre être un acteur de classe mondiale. D’ailleurs son chiffre d’affaires est plus de 5 fois important que Sopra Steria, numéro deux de ce classement.


Le classement 2017 des éditeurs de logiciels reflète à nouveau un marché dynamique. Depuis quelques années déjà, les éditeurs vivent de grands changements, pour s’adapter à un marché dont les conditions ont rapidement et drastiquement changé. Le marché français du SaaS a, par exemple, crû de près de 28% en 2016, entraînant dans son sillage le marché du logiciel. Nous attendons encore une hausse des investissements pour les années à venir et prévoyons un taux de croissance annuel moyen pour le logiciel de 5% entre 2017 et 2021. Le Cloud a, par ailleurs, bouleversé en profondeur les modèles économiques et architecturaux, et obligé aussi les sociétés de service à redéfinir leurs compétences, leurs offres et leurs partenariats.

 « La France est dotée d’atouts majeurs. Un enseignement supérieur – notamment scientifique – de qualité mondiale, des instituts de recherche renommés, de nouvelles générations d’entrepreneurs, permettent aux start-ups de recruter un personnel hautement qualifié, à des salaires très inférieurs à ceux de la Silicon Valley, et avec une loyauté bien supérieure, ce qui constitue un véritable avantage compétitif », commente Bernard-Louis Roques, Directeur Général et co-fondateur, Truffle Capital.

« Mais cette dynamique positive du marché des logiciels et des services IT ne doit pas occulter le fait qu’il reste de nombreux freins à sa croissance, considère pour sa part Laurent Calot, Président de CXP Group. Parmi ces derniers, par exemple, le manque de compétences liées au numérique ou encore le manque de confiance dans la sécurité des infrastructures et solutions Cloud. Plus que jamais, le succès d’une solution logicielle dépend non seulement de la qualité et des fonctionnalités du produit lui-même, de l’effort associé en ventes et marketing, mais aussi de son écosystème, plus uniquement user-centric mais tourné vers un ensemble de partenaires numériques ».

Parmi les facteurs qui favorisent la création d’entreprises innovantes, Truffle mentionne le système d’incitations, comme le statut de la Jeune Entreprise Innovante (JEI), le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI), ou les aides à l’innovation attribuées par la BPI.

Mais le monde du logiciel reste une exception. L’effort national d’investissement en R&D et en capital-innovation est dangereusement insuffisant. Toutes choses égales par ailleurs, il est de 41% inférieur aux Etats-Unis (source Bloomberg). L’investissement en capital-innovation est 50 fois plus élevé aux Etats-Unis qu’en France… rapporté au nombre d’habitants, il est 8 fois plus élevé en Israël, 3 fois plus en Norvège, 2 fois plus en Suisse. L’appétit boursier pour les valeurs technologiques est trop faible pour permettre l’émergence d’un nombre important de champions nationaux et garantir leur indépendance.

« Il est temps de favoriser l’écosystème des start-ups Françaises, pour que demain les futures licornes créent les centaines de milliers d’emplois qualifiés qu’occuperont nos jeunes diplômés, comme aux Etats-Unis où elles créent 3 million d’emplois par an, poursuit Bernard-Louis Roques. Il est temps de compléter la chaîne du financement de l’innovation, en y accrochant le dernier maillon qui lui manque, l’épargne ».