La conférence européenne de CloudStack Apache qui se déroulait à Budapest et qui rassemblait cette semaine plus de 300 personnes de 34 pays, a permis de mesurer les différences qui existaient entre les mouvements open source, OpenStack et CloudStack.

Dans les deux groupes, l’objectif est de fournir une plate-forme de services pour administrer des machines virtuelles dans le cloud. Les deux drainent une grande communauté de développeurs. Mais autant OpenStack est adoubé par un grand nombre de fournisseurs de matériels et d’éditeurs, autant CloudStack paraît dépendre d’un groupe d’utilisateurs et de grands hébergeurs, l’ensemble des intervenants étant soutenu en bonne partie par la division open de Citrix.

 Une activité très discrète

« Cloudstack, c’est un peu l’homme invisible. Personne n’en parle mais il y a plus de 300 clouds officiellement déclarés qui l’utilisent. Il y en a peut-être le double en service mais dans le logiciel libre on ne demande rien, on est libre de s’en servir », déclarait Mark Hinkle, Directeur du marché Open source chez Citrix à l’ouverture de la conférence hongroise (photo) MH_0. CloudStack, c’est 2,5 millions de lignes de code gratuit et plus de 6100 entreprises qui auraient téléchargé ce code de plusieurs Gigaoctets rien que cette année. Avec 157 contributeurs actifs et plus de 32 projets de développement c’est l’un des développement les plus actif de la fondation Apache. « Par exemple il y a près de 590 messages en moyenne sur CloudStack par jour alors que Cassandra n’en génère que 520 » précisait Sébastien Goasgen, le responsable des architectures Cloud open source chez Citrix.

L’histoire de cloud Stack

Pour comprendre l’intérêt respectif des participants, il faut revenir en arrière et rappeler que le Projet CloudStack Apache provient des développements de la firme Cloud.com qui avait été rachetée par Citrix, avant de voir ses logiciels mis en distribution Libre au sein de la communauté Apache. Dans cloudStack, chaque nœud de calcul est « orchestré » par l’outil serveur de gestion de base et prend en charge tous les hyperviseurs comme Xen, vSphere, KVM et Hyper-V. Il tire parti des fonctionnalités natives de l’hyperviseur et l’on peut lui ajouter si l’on désire, en cours d’exploitation, des modules ou de nouveaux utilitaires, ce qui est compliqué à faire dans les mêmes conditions avec OpenStack. CloudStack exploite, par exemple, les outils de VMware, vMotion et vStorage dans le but de gérer les charges de travail en mouvement selon les besoins de l’entreprise. Les outils d’administration cloud étant souvent masqués aux yeux de l’utilisateur, un peu comme la partie immergée d’un iceberg.

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Ce n’était pas le seul produit que Citrix a mis en distribution libre, Xen, l’hyperviseur de référence pour Unix fait partie de ces logiciels désormais gratuits. L’objectif de Citrix a été d’une part de confier à la communauté le développement de la plate forme. Sur CloudStack, il y a plus de 157 contributeurs désormais et c’est ainsi la possibilité de stimuler la vente de produits complémentaires, services ou logiciels. Mark HInkle, Directeur du marché Open source, estime qu’il s’agit de la meilleure méthode pour faire progresser un logiciel. « Prenez Xen App, nos produits de VDI auraient-ils eu le même succès s’il n’avaient pas été liés à la plateforme libre Xen? »

Le point de vue d’un hébergeur

Antoine Coetsier, l’un des fondateurs d’Exoscale, le troisième hébergeur suisse derrière HP et IBM, s’occupe de plus de 1000 clients sur ses 3 sites très sécurisés. Interrogé sur le recouvrement possible des deux offres open source, il expliquait:  » Il y a clairement une forme de concurrence entre les deux mondes Cloud stack et Open stack. L’intérêt de CloudStack est d’offrir un ensemble logiciel très cohérent, même si parfois il faut parfois écrire certains utilitaires pour optimiser la plateforme. Du côté d’ OpenStack, il s’agit plus d’un assemblage un peu trop hétérogène à mon goût. Il était à l’origine conçu comme la base d’une organisation commerciale pour inclure les différents marketings des entreprises participantes. De notre côté, avec CloudStack, on a pu rapidement proposer une interface ultra simple au-dessus de l’outil d’orchestration Puppet avec différents outils de mesure, de facturation à la minute et un tableau de bord. 

 

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Chez nous une instance démarre en moins de 30 secondes. On a conçu aussi un environnement de stockage appelé Pithos (Amphore en grec) dont le nom rappelle l’origine de Cassandra, l’outil que nous utilisons aussi en développement. La collaboration entre utilisateurs de CloudStack et les retours d’expérience sont exceptionnels « .

La partie émergée de l’iceberg CloudStack

Lors de la conférence, les différents intervenants hébergeurs (Interoute, Ikoula, Pc extrême, Cloud central ) ont montré les milliers de firmes fonctionnant sur CloudStack, sans qu’ils ne s’en rendent compte. L’intérêt grandissant pour les applications de gestions de containers et l’administration via le cloud montre toutefois que les hyperviseurs vont perdre a priori une partie de leur intérêt.