Si a priori rien ne semble changer,  l’édition du logiciel connait de profonds changements avec la montée en force de technologies comme le cloud, la virtualisation ou la sécurité.

C’est ce qu’indique le cabinet de conseil PAC pour qui le marché français du logiciel a entamé une profonde mutation, et cela se ressent dans le top 10 des acteurs. Microsoft domine toujours outrageusement, devant SAP et Oracle, mais lorsqu’on regarde au-delà du trio de tête, on voit clairement les forces à l’œuvre :

– Le logiciel dans son ensemble a connu une dynamique positive en 2015, porté par des thèmes comme le Cloud, la virtualisation, la sécurité… autant de domaines représentés par des acteurs comme Salesforce.com, EMC ou HPE ;

– Les logiciels techniques ont profité également du léger mieux économique de l’an dernier et de la reprise des investissements dans l’industrie, le design et le digital, ce qui a profité aux acteurs ayant su s’adapter, tels que Dassault Systèmes et Adobe Systems ;

– Certains acteurs sont toujours en cours de transition, et ne profitent donc pas de cette dynamique. IBM, typiquement, a cassé ses grands silos logiciels. Mais pour PAC, les nouvelles activités telles que le cloud et l’informatique cognitive, n’ont pas encore pris le relais des services traditionnels fournis par Big Blue.

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Même situation pour Oracle, qui peine à enrayer le déclin de ses offres traditionnelles par celles issues de ses rachats. Le marché des bases de données est sous pression, même dans le haut de gamme, où Oracle affronte une concurrence beaucoup plus présente de Microsoft et dorénavant aussi de SAP, tandis que les entreprises tentent de se défaire de leur réflexe d’instancier systématiquement des bases Oracle « toutes options » – habitude qui en a conduit beaucoup à être redressées suite aux audits de l’éditeur. En particulier, les SGBD open source offre des solutions techniques qui n’ont plus trop à envier pour un rapport qualité/coût nettement supérieur.  Malgré ses déclarations intempestives, Oracle est encore à la traîne sur le cloud. Et l’épisode qui sème doute sur ces activités cloud n’améliore pas la situation.

Ce poids du cloud s’observe aussi dans l’entrée spectaculaire de Salesforce dans le Top 10 français, directement à la 7e place. Au détriment de Cegid qui pâtit de cette ascension, et quitte le top10  malgré une croissance significative du chiffre d’affaires SaaS. De fait, le volume logiciel (nouvelles licences, maintenance et SaaS) à atteindre pour entrer dans le top 10 ne cesse de s’élever, le marché se concentrant un peu plus chaque année au profit des géants internationaux, qui tirent notamment parti de revenus de maintenance conséquents, de leurs acquisitions et de leurs contrats OEM.

Le Top 10 représente désormais 47% du volume global, contre 46% l’an dernier et 45% l’année précédente. Cegid peut néanmoins se consoler grâce à une belle place dans le Top 5 des acteurs du SaaS en France.

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