70 % des ressources pour la production et l’exploitation, 30 % pour les nouveaux projets, telle est la répartition qui prévaut depuis les débuts de l’informatique et ce, malgré les progrès réalisés en matière de productivité.

Les DSI peuvent gaspiller jusqu’à 70 % de leur budget chaque année, telle est la constatation plutôt effrayante du cabinet Robert Frances Group dans une note qu’il vient de publier (Time to Stop Wasting 60-70% of Operations Budgets). Mais la bonne nouvelle est qu’il est possible d’améliorer les performances de l’IT tout en réduisant les coûts de manière substantielle ainsi que la consommation énergétique. La raison en est que l’IT fonctionne généralement sur un schéma totalement obsolète qui doit être remplacée par un nouveau modèle dont le cloud est une composante importante. La modernisation des systèmes vieillissants doit également rester une priorité.

« Les systèmes de back-office manquent de l’agilité nécessaire pour mieux répondre aux contraintes des entreprises. Et pourtant, ces systèmes vieillissants détiennent des informations cruciales et des processus indispensables aux nouveaux services agiles, des services qui amélioreront la valeur et la différenciation auprès des clients et des employés », explique Dan Hushon, CTO du cabinet de conseil CSC (cf Baromètre CIO 2015). Faut-il pour autant supprimer les anciens systèmes ? « Il ne s’agit pas de choisir entre deux », explique Doug Tracy, DSI de CSC. « Les DSI doivent faire de la place dans leurs budgets pour les technologies d’aujourd’hui et de demain s’ils veulent provoquer le changement, plutôt que de le subir ».

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Bien entendu, il ne s’agit pas de volonté délibérée de la part des DSI mais plutôt d’attachement des modèles totalement périmés qui empêche les responsables informatiques de supporter efficacement les utilisateurs. Pour le cabinet, trois causes principales, qui peuvent se conjuguer, sont à la base de cette inefficacité :
– Une approche dans le développement des projets qui conduisent toujours à des infrastructures en silos ;
– le fait que les métiers possèdent leur propre environnement et entendent bien maintenir cette approche qui empêche des opportunités d’économies ;
– Les directions financières utilisent des modèles de gestion d’actifs qui ne sont pas favorables aux DSI.

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Dans le dernier baromètre CIO de CSC, ces démarches d’optimisation et de réduction sont assez largement citées et souhaitées (même si on constate une certaine amélioration en 2014), notamment :
– Optimisation des processus informatiques clés et adoption des meilleures pratiques (69 %) ;
– Gestion des dépenses d’investissement informatique (66 %) ;
– Réduction des temps d’implémentation (65 %) ;
– Réduction des coûts d’exploitation informatiques (65 %) ;
– Amélioration de la planification financière et opérationnelle au sein de l’informatique (62 %) ;
– Transformation des environnements informatiques vieillissants (61 %).

Dopée à coup de loi de Moore, les technologies évoluent à un rythme effréné. En dix, il n’est impossible de voir une amélioration d’un facteur mille (210≈1000) résultant d’un doublement de la puissance des serveurs chaque année. Dans un tel environnement, des modèles d’acquisitions financés sur 5 ans ou plus ne sont pas adaptés, explique le cabinet. Et de nombreux départements financiers sont orientés sur des modèles d’achats sur de longues périodes qui peuvent être adaptées à bâtiments ou certains équipements mais pas à aux systèmes informatiques. Il est donc préférable de faire appel au leasing ou à la location qui permet un remplacement assez fréquent des systèmes.

Parallèlement, dans une logique de silo qui est toujours d’actualité, les équipes de développements se concentrent sur leur applications sans trop se préoccuper sur l’impact qu’elles auront sur le SI, ce qui entraîne des coûts élevées et une architecture qui manque de cohésion. Selon le cabinet RFG, le cloud devrait permettre de remédier à cet écueil dans la mesure où les équipes responsables des opérations deviennent les spécialistes de cette couche technique horizontale et ne sont plus cantonnés à une application ou un environnement particulier. Ce modèle du cloud est source d’amélioration de la productivité et d’efficacité et synonyme de réduction de coûts. Il introduit un changement qui est comparable à celui que l’on a connu avec l’introduction des help desk qui permettait de mettre en relation les utilisateurs finals avec les experts applicatifs. Mais ce passage vers le cloud nécessitera une nouvelle génération de spécialistes ou impliquera de former les collaborateurs en place pour leur faire acquérir de nouvelles expertises.

 

Les 10 sources de gaspillages des DSI
Technologies vieillissantes
Incapacité à maintenir la technologie à jour
Pas de stratégie d’acquisition des ressources
Procédures d’achats défaillantes
Mauvaise gestion des actifs
Pas d’architecture structurante
Retard dans la consolidation, la standardisation et la virtualisation
Processus inefficient
Sous-utilisation des ressources
(Source : Robert Frances Group)