Le réseau social d’entreprise reste un marché extrêmement morcellé, avec des offres diverses, autant de signes d’une mise en œuvre encore modeste

 « Réseaux social : Tout le monde connaît ce concept mais rare sont ceux qui le comprennent de la même façon » explique Alexandre Beauvois, directeur général de la société spécialisée dans la mise en œuvre de RSE Entropic Synergies (voir l’article dans l’article publié ce jour dans nos colonnes). D’abord, dans la majorité des enquêtes auprès des DSI, la mise en œuvre d’un réseau ne constitue pas une des priorités des DSI. Si l’on prend l’édition 2013 du baromètre CIO intitulé The CIO’s New Role: Core Strategy Enabler, la mise en œuvre d’un RSE n’est pas cité dans les principaux défis posés aux DSI. Une des explications pourrait être que les différentes fonctions qui font partie d’un RSE sont éclatées dans d’autres projets comme par exemple améliorer les relations entre clients et utilisateurs, identification des talents et des expertises dans l’entreprise, incrire l’activité dans des solutions sociales.

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De fait, dans la dernière édition du quadrant magique du Gartner sur les RSE (Magic Quadrant for Social Software in theWorkplace) l’offre de RSE est classé en trois grandes catégories. D’abord, le RSE comme partie intégrante d’una plate-forme générale. Dans cette catégorie, les fonctionnalités sociales et collaboratives sont préintégrées ou « bundlées » avec d’autres comme les communications unifiées, la gestion de contenu et les portails d’entreprise. Cette approche retient l’attention des DSI en leur permettant de maintenir des relations des relations stratégiques avec les fournisseurs majeurs. Le Gartner place IBM, Microsoft, OpenText et Liferay…dans ce groupe.

La seconde présente le RSE social comme partie d’une autre application. Les fonctionnalités visent des métiers – marketing, support, clients, ventes, gestion des ressources humaines… – ou des expertises spécifiques. Le point positif de cette approche est que les fonctions collaboratives telles que la communication, le partage d’informations, la localisation d’expertise  sont présentées dans le contexte de l’application. SAP et salesforce sont deux exemples de cette catégorie.

Enfin, la troisième catégorie regroupe des applications visant en priorité les utilisateurs finals. Cette approche met l’accent sur l’expérience utilisateur, souvent dérivée d’applications grand public. Dans cette catégorie, on trouve Google ou Yammer rachetée par Microsoft pour 1 milliard de dollars.

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Pour l’heure, les acteurs du marché du réseau social d’entreprise sont hétérogènes avec des petits spécialistes, de grandes acteurs généralistes ou encore des fournisseurs qui sont encore des startups. Dans sa présentation traditionnelle en quatre groupes, ce quadrant magique du Gartner a retenu quatre leaders, les trois fournisseurs généralistes Microsoft, IBM et salesforce.com et le spécialiste pionnier de ce secteur Jive Software.

Un marché dynamique mais pas toujours bien identifié

Le marché des logiciels sociaux et collaboratifs est qualifié de « dynamique et très concurrentiel » par le Gartner. Ce marché accueille toujours de nouveaux entrants qui se joignent aux acteurs déjà présents. Sur l’année 2012, le Gartner l’évalue à 840 millions de dollars en ventes de licences et devrait évolue au rythme de 13 % par an pour atteindre 1,4 milliard en 2016. Les objectifs visés dans la mise en œuvre d’un RSE sont restés relativement stables explique les auteurs de l’étude du Gartner et concerne les points suivants :

– Améliorer la communication et partager l’information ;
– Doper la productivité et l’efficacité dans la mise en œuvre des projets et les processus métiers ;
– Supporter les communautés pour stimuler l’apprentissage et l’innovation, diffuser les bonnes pratiques et encourager le réseautage entre pairs :
– Evaluer les nouvelles opportunités (services mobiles ou cloud) pour répondre aux besoins métiers et améliorer l’agilité et la flexibilité des équipes ;
– Investir dans la recherche, la conception, l’expérience utilisateurs pour augmenter l’adoption et les valeurs métiers ;
– tirer parti des applications analytics et de business intelligence qui s’appuient sur les interactions sociales ;
– Construire une expérience et consolider les compétences autour des solutions sociales et collaboratives.

A noter la présence dans ce quadrant magique dans la catégorie « acteurs de niche » du fournisseur blueKiwi racheté en 2012 par la société de services Atos pour un montant de 20 millions d’euros. La solution de bluekiwi est au cœur de l’initiative « zéro mail » lancée en 2011 par son Pdg Thierry Breton et visant à éradiquer l’usage du mail en trois ans. « « Nous produisons massivement des données qui polluent notre environnement de travail et de plus empiètent sur nos vies privées, avait déclaré alors Thierry Breton pour expliquer sa démarche. Chez Atos Origin, nous engageons des actions destinées à renverser cette tendance, de la même manière que les organisations ont pris des mesures pour réduire la pollution de l’environnement après la révolution industrielle ». Selon Atos, les managers de l’entreprise passaient entre 5 à 20 heures par semaine à lire et à écrire des mails pour une productivité discutable alors qu’ils utilisaient environ 25 % de leur temps à recherche de  l’information.

Quelques absents de ce classement
Le Gartner liste quelques acteurs qui ne sont pas mentionnés dans son quadrant magique pour différentes raisons. Il s’agit de : Box, eXo, Harmon.ie, Interact, Intralinks, Moxie Software, Neudexic, Oracle, Saba, SocialText.On peut citer aussi Jamespot, Jalios, Seemy, Yoolink

 

Quelques ouvrages sur les RSE

– Le réseau social d’entreprise
– 101 questions sur les réseaux sociaux d’entreprise
– Réseaux sociaux et entreprise : les bonnes pratiques
– Les nouveaux intranets : Espaces collaboratifs et réseaux sociaux