Depuis plusieurs années, les indicateurs de la santé industrielle de la France sont au rouge. La désindustrialisation continue sa marche inexorable et le pays a enregistré plus de fermetures que d’ouvertures d’usines en 2015. De même, les grands groupes industriels auraient détruits près de 60 000 emplois depuis 2009. Quant à l’investissement dans l’outil industriel, il est déficitaire de 40 milliards d’euros selon les estimations du gouvernement. Ce sombre constat doit-il nous laisser croire que l’industrie française est condamnée, mise au tapis par la crise financière et incapable de se réinventer ? Je ne le pense pas. Je crois au contraire que son salut viendra, grâce aux entreprises de taille intermédiaire, ou ETI.

Le défi d’une ETI réside dans son statut. Pas encore suffisamment importantes pour entrer dans le cercle fermé des grandes entreprises, mais plus vraiment PME, elles souffrent d’un déficit de visibilité dans les médias, auprès du gouvernement et parfois même au sein de leur écosystème, face aux géants du CAC 40. Pourtant, leur pouvoir économique est loin d’être négligeable. Alors que La France ne compte que 4 500 ETI, contre 12 500 en Allemagne par exemple, elles représentent 28% de notre économie et 33% des salariés. Surtout, elles continuent de créer des emplois. Mais profiter de la dynamique positive de ces ovnis, champions de l’économie, n’est pas chose aisée.

Les ETI, des entreprises pas comme les autres aux besoins numériques spécifiques

À l’inverse de leurs grandes concurrentes, les ETI ont une frénésie d’investissement. Mais pas question ici d’engager un chief innovation officer ou un chief mobility officer chargé de réfléchir à des concepts abstraits ou futuristes : l’investissement est pragmatique et centré sur le cœur de métier. En conséquence, les ETI fonctionnent encore souvent grâce à des systèmes d’information vieillissants. Si cela ne les a pas empêchées de prospérer jusqu’ici, la donne change peu à peu avec leur implication dans de nouveaux projets gouvernementaux comme celui de l’Usine du Futur. Il est temps de les aider à gagner en agilité si nous voulons qu’à leur tour, elles aident à revitaliser l’économie Française.

Souvent d’origine familiale, les ETI ont un pouvoir de décision rapide et se sont historiquement reposées sur un tissu de partenaires informatiques locaux capables de réagir rapidement. La difficulté est qu’une ETI compte en moyenne 9 filiales et qu’elle est, le plus souvent, multi-sites. Elles adoptent donc des méthodes agiles tout en nécessitant une approche industrialisée de l’informatique. De la même manière, il faut pouvoir leur offrir une couverture nationale, voire internationale car elles représentent désormais un tiers des exportations françaises, via une gestion locale. Leur transformation digitale doit donc s’appuyer sur des partenaires capables de mener des approches globales novatrices souvent acquises sur des grands comptes mais adaptées à une organisation bien différente.

Externaliser pour mieux régner

Mobilité, sécurité, cloud, Big Data et objets connectés, telles sont les nouvelles armes que nos ETI doivent maîtriser rapidement dans un environnement administratif et fiscal moins favorable que celui de nos partenaires européens. Seuls des partenaires spécialisés disposant de moyens importants leur permettront d’évoluer avec la vitesse nécessaire grâce à un accompagnement personnalisé sans entraîner une augmentation des coûts informatiques ou l’investissement dans des compétences internes. Pour remporter la guerre économique, les ETI devront pouvoir se concentrer sur ce qu’elles savent faire de mieux, sans se soucier du reste.