Un tiers des DSI a dû faire face à une faille de sécurité informatique au cours des deux dernières années. En parallèle, ils relèvent les défis de l’innovation numérique.

C’est ce qu’indique notamment la 19e étude intitulée Navigating Uncertainty réalisée par KPMG et Harvey Nash auprès de plus de 4000 DSI dans 86 pays. La vulnérabilité des systèmes informatiques n’a jamais été aussi élevée. Alors qu’un tiers des DSI a été confronté à une faille de sécurité informatique au cours des deux dernières années (un sur deux dans les grandes entreprises), seul un cinquième d’entre eux (21 %) déclare être confiant quant à la capacité de son organisation à faire face à une cyberattaque. Il serait difficile de prétendre le contraire et il faut préciser que cette étude a été publiée avant la cyberattaque qui a soufflé sur le monde cette semaine.

Parallèlement, alors que le cybercrime organisé reste une préoccupation majeure, les DSI redoutent de plus en plus les attaques venues de l’intérieur. Ils sont 47 % à les citer parmi leurs causes principales de préoccupation en 2017, contre 40 % l’année passée. Les DSI naviguent en eaux troubles. Au-delà des vagues de cyber crime, le contexte d’instabilité mondial complexifie la planification des activités pour de nombreuses entreprises. Deux tiers (64%) d’entre elles déclarent ainsi adapter leur stratégie technologique du fait d’une incertitude politique et économique jugée sans précédent.

Un Chief Digital Officer dans une entreprise sur quatre

Dans ce contexte, le rôle du Directeur de l’innovation numérique ou Chief Digital Officer (CDO) est grandissant. Un quart des entreprises emploie désormais un CDO contre moins de 20 % l’année dernière. Une proportion évidemment plus élevée dans les grandes entreprises (une entreprise sur deux est concernée).

Neuf entreprises sur dix ont l’intention de maintenir ou d’augmenter leurs investissements dans l’innovation en 2017 quand la moitié d’entre elles déclarent développer des plateformes technologiques plus flexibles dans l’optique d’anticiper au mieux le changement.

Perçu comme un enjeu d’avenir, le Digital Labor est au cœur des logiques d’innovation. 34 % des DSI investissent ou prévoient d’investir dans le Digital Labor en 2017, 61 % dans les grandes entreprises. La France pulvérise quant à elle la moyenne mondiale. En tête de classement, 61 % des DSI français prévoient d’investir dans ce domaine cette année, soit deux fois plus que dans le reste du monde.

Les DSI montent en puissance

L’influence stratégique des DSI ne cesse pas de progresser et ces dernières années, le DSI est progressivement devenu plus influent. Cette année, cette tendance s’est poursuivie. Deux DSI sur trois siègent désormais au comité exécutif de leur entreprise  « Sept DSI sur dix ont aujourd’hui le sentiment que leur rôle est devenu plus stratégique : 62 % des DSI siègent désormais au sein du comité exécutif de leur entreprise, c’est deux fois plus qu’il y a 10 ans. » commente Thomas Schaumburg, Associé KPMG, CIO Advisory/Digital.

De même, la grande majorité des DSI participe de manière régulière aux comités de direction de leur entreprise. Ils sont 68 % à avoir assisté à une réunion stratégique au cours des douze derniers mois.

Le bonheur est dans le pré de la DSI

Si les DSI sont de plus en plus sollicités par leur direction et challengés dans leurs missions, ils sont aussi heureux dans leur poste – c’est le cas pour 82 % d’entre eux. Ils sont par ailleurs 18 % de plus à se déclarer « pleinement épanouis » dans leur travail qu’en 2016, une satisfaction qui atteint son plus haut niveau en trois ans.

La part des femmes dans les postes de DSI s’améliore progressivement, mais reste faible : elles ne sont que 10 % à occuper un poste de directeur ou de responsable des systèmes d’information en 2017. Par ailleurs, seul un tiers des DSI indique avoir mis en place une démarche en faveur de la diversité.

Pour faire face aux défis qui les attendent, six DSI sur dix doivent également pallier la récurrence des pénuries de compétences. Si le spécialiste du Big Data reste le profil le plus recherché (42 %), la demande de spécialistes en architecture d’entreprise enregistre l’augmentation la plus rapide avec une croissance de 26 % par rapport à 2016.