Le 1er mars dernier, le Président de la République, François Hollande, a annoncé la « mobilisation » de « tous les moyens nécessaires de l’Etat » pour faire face aux cybermenaces qui planent sur les présidentielles. Après les soupçons de piratage russe lors des élections américaines, la menace semble maintenant viser la France. A l’approche du premier tour, et après plusieurs tentatives de cyberattaques, notamment à l’encontre du site internet du candidat Emmanuel Macron, ou encore avec le détournement de la page officielle de François Fillon sur Wikipédia cette semaine, les autorités sont sur le qui-vive.

Si la menace semble bel et bien réelle au regard des mesures prises par le gouvernement, les français sont mitigés face à ce risque. Ils sont en effet près d’un sur deux (46 %) à craindre qu’une cyberattaque ne vienne troubler les élections, contre 42 % qui estiment qu’elles ne devraient pas être impactées. C’est ce qu’indique un sondage réalisé par Avast.

« Parmi ceux qui ne s’en s’inquiètent pas, peut-être imaginent-ils que la seule manière d’interférer dans un scrutin reste le piratage par le bais du vote électronique. Celui-ci ne concernant aujourd’hui qu’un million d’électeurs en France, les hackers ont en effet peu de chance d’y parvenir. En revanche, le risque de campagnes d’influence est sérieux et doit impérativement être considéré. Le piratage d’emails et la divulgation d’informations compromettantes ou fabriquées de toute pièce, que ce soit pour favoriser un candidat ou détruire la réputation d’un autre, peuvent en effet jouer un rôle décisif sur le choix des votants », indique Filip Chytrý, Expert Sécurité & Manager Threat Intelligence chez Avast.

Les réseaux sociaux, terrain propice aux « fake news »

Aux Etats-Unis, Facebook a été accusé d’avoir influencé l’élection de Donald Trump en ayant notamment laissé circuler de fausses informations. A l’approche des élections, la manipulation de l’opinion publique au travers de campagnes de désinformation étant l’un des risques majeurs, il est primordial de rester vigilant quant aux contenus disponibles sur internet, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Ils sont en effet parfois considérés comme une source d’information à part entière, notamment par 10 % des américains, selon une récente étude du Pew Research Center.

De même, selon le sondage d’Avast, 20 % des français considèrent Facebook et Twitter comme des sources d’information sûres pour les élections, de quoi servir les desseins des hackers. Néanmoins, et ce qui est rassurant, c’est que 63 % des répondants déclarent vérifier la véracité d’une nouvelle publiée sur ces plateformes sociales, et 67 % pensent qu’elles ne représentent pas une source d’information fiable pour les élections.