La France est-elle fâchée avec l’innovation ?

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Selon l’indicateur de l’innovation définie par la Commission européenne, la France réalise des performances moyennes sur un continent qui présente de fortes disparités

La Suède, la Finlande, le Danemark et l’Allemagne sont les quatre pays champions européens de l’innovation et qualifiés de « leaders de l’innovation » dans l’édition 2013 de l’Innovation Union Scorebord. Vient ensuite un peloton de 10 pays dans laquelle se situe la France, dans un rang très moyen d’ailleurs. Ces résultats sont peu flatteurs et montrent les difficultés qu’il nous faudra surmonter pour réaliser avec des succès des programmes de réindustrialisation de la France comme ceux que vient de lancer le gouvernement Les TIC au cœur de la reconquête industrielle.

L’indicateur proposé repose sur quatre éléments choisis pour leur pertinence au regard des politiques menées.

1. Innovation technologique mesurée par le nombre de brevets.
2. Emploi dans les activités à forte intensité de connaissances en pourcentage de l’emploi total.
3. Compétitivité des biens et des services à forte intensité de connaissances appréciée en fonction de la contribution de la balance commerciale des produits de haute technologie et de moyenne technologie à la balance commerciale totale et de la part des services à forte intensité de connaissances dans le total des exportations de services.
4. Emploi dans les entreprises à croissance rapide des secteurs d’activité innovants.

Une comparaison avec certains pays tiers montre que l’UE dans son ensemble s’en sort bien. Si la Suisse et le Japon ont de bien meilleurs résultats, l’UE arrive plus ou moins au même niveau que les États-Unis en ce qui concerne les résultats de l’innovation.

Si ces critères couvrent évidemment de nombreuses dimensions nécessaires à mesure de l’innovation, on peut se demander s’ils ne donnent pas trop une vision administration ou gestionnaire de l’innovation. Car l’innovation, c’est aussi un état d’esprit, c’est la volonté et la capacité d’entreprendre et d’innover qui est assez difficile à mesure. Il s’agit plutôt d’un environnement général favorable. Comment fait-on pour faire émerger des Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Jack Dorsey ? Ils sont tous les quatre sortis d’un écosystème favorable, celui de la Silicon Valley. Ce qui montre au passage que la Terre n’est pas si plate que ça[i].

Les pays les plus innovants de l’UE doivent leur bon classement à plusieurs ou à l’ensemble des facteurs suivants : une économie ayant une proportion importante de secteurs à forte intensité de connaissances, des entreprises innovantes en croissance rapide, des niveaux élevés de protection par brevet et des exportations compétitives.

La nouveauté de l’indicateur proposé est qu’il est centré sur les résultats de l’innovation. Il complète ainsi le tableau de bord de l’Union de l’innovation (IUS) et l’indice de synthèse de l’innovation (ISI) (IP/13/270). Ces deux outils permettent d’évaluer les résultats en matière d’innovation des États membres.

Une comparaison avec certains pays tiers montre que l’UE dans son ensemble s’en sort bien. Si la Suisse et le Japon ont de bien meilleurs résultats, l’UE arrive plus ou moins au même niveau que les États-Unis en ce qui concerne les résultats de l’innovation.