Alors qu’Informatica vient de sortir de la bourse en se faisant racheter par les fonds de pension et d’investissement, Symantec cède sa filiale Veritas à un groupe d’investisseurs menés par Carlyle Group. Infor rachète GT Nexus.

Spécialisé dans l’intégration des données et à mi-chemin dans l’évolution vers le cloud, Informatica a donc décidé de se défaire de la tyrannie de la bourse et de se faire racheter par une société contrôlée par le fonds d’investissement Permira et l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC). Microsoft et Salesforce se sont joints à cette opération dont le montant est estimé à 5,3 milliards de dollars, les actionnaires recevant 48,75 dollars soit à peu près la valeur de la dernière cotation donc aucune prime.

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La nouvelle feuille de route de l’éditeur comprend 4 domaines majeurs l’intégration dans le cloud, l’intégration des big data, le Master Data Management et la sécurité des données. Informatica indique poursuivre son évolution déjà commencée vers le logiciel en mode SaaS et la tarification à l’usage. Cette opération s’accompagne d’un changement de direction assez classique. Sohaib Abbasi, Chairman et ancien CEO, occupera seulement le poste de Chairman d’Informatica. Anil Chakravarthy, directeur Produits, est nommé CEO suppléant d’Informatica. Bruce Chizen, auparavant CEO d’Adobe, a rejoint Informatica en qualité de membre du conseil d’administration et conseiller spécial.

Plusieurs entreprises du secteur IT sont sorties du marché boursier ces dernières années, l’opération spectaculaire étant celle de Dell en 2013 (La revanche de Michael Dell). Il faudra attendre quelque temps pour juger de la pertinence de cette initiative. Informatica fait état de près de 6000 clients dans le monde.

Symantec, le spécialiste de la sécurité a décidé de son côté de se séparer de sa filiale Veritas, spécialisée elle dans les logiciels de backup/restauration, gestion de stockage, archivage et le plan de reprise d’activité. Symantec avait acheté Veritas en 2005 pour 13,5 milliards de dollars et vient de la revendre pour une valeur de 8 milliards. C’est donc un échec.

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L’année dernière, Symantec avait fait part de sa volonté de se scinder en deux entreprises – comme HP – une société reprenant les activités historiques de Symantec d’un côté et Veritas rebaptisée Veritas Technologies de l’autre. Elle a finalement opté pour une solution plus traditionnelle de revente à un groupe d’investisseurs. L’opération devrait être close le 1er janvier prochain. Carlyle a nommé Bill Coleman – le B de la société BEA rachetée par Oracle – et précédemment CEO de l’éditeur Cassatt Corp. Symantec a indiqué que cette cession de Veritas lui permettrait de se concentrer sur son activité historique : la sécurité. L’action de l’entreprise a perdu 10,7 % cette année. L’éditeur ne connait quasiment pas de croissance depuis 6 ans mais fait état d’une profitabilité que beaucoup de sociétés aimeraient atteindre. Toutefois, L’éditeur comme bien d’autres a quelques difficultés à passer modèle de ventes de licences au modèle d’abonnement. Les raisons pour cette cession sont totalement opposées à celles affichées pour le rachat : cette cession va permettre à chaque société de se concentrer sur ses propres activités, elle réduira la complexité et améliorera la flexibilité (voir ci-dessous ce qu’indiquait le communiqué lors du rachat).


Les raisons évoquées pour la fusion en 2005
« The leader in storage software and the leader in security software will provide enterprise customers with a more effective way to secure and manage their most valuable asset, their information. The combined company will be uniquely positioned to deliver information security and availability solutions across all platforms, from the desktop to the data center, from consumers and small businesses to large organizations and service providers.

The combination will create significant benefits for the customers and partners of both companies, including:
– Breadth – A broad range of leading security and storage solutions at every tier of the enterprise – end point, gateway, and application – across all platforms from a single vendor;
– Depth – Leading-edge technology combined with expertise to architect, design, and manage security, storage, and IT infrastructures; and
– Global Reach – Worldwide sales, service, and channel partner organizations supporting millions of consumers, and small, medium, and large enterprise customers. »

 

Au moment du rachat, trois sociétés seulement avaient un chiffre d’affaires supérieur à Symantec + Veritas : Microsoft, Oracle et SAP. En janvier dernier, dans une interview au San Jose Mercury, l’ancien CEO de Veritas, Mark Leslie, avait émis un avis très défavorable sur cette fusion (Veritas founding CEO Leslie on what Symantec did wrong — and why cash is oxygen) : (…) « Ce fut une fusion mal conçue. Je ne pense pas que mon successeur a organisé cette fusion pour les meilleures raisons et les deux sociétés n’allaient et ne vont pas ensemble. Ces sont dix années de perdues (Veritas a été rachetée en 2005). Quand j’ai quitté Veritas, nous avions des projets ambitieux : racheter VMWare et Red Hat pour organiser la société en trois grandes activités : gestion du stockage, virtualisation et Linux (…) ». Et de poursuivre sur la rapidité des changements technologiques : « VMWare a créé la révolution de la virtualisation et maintenant nous avons la conteneurisation avec Docker, une révolution encore plus importante et plus rapide. »


Infor rachète la plate-forme cloud commerciale GT Nexus

Infor procède GT Nexus, la plus importante plateforme commerciale cloud, pour un montant de 675 millions de dollars (US). L’opération devrait être conclue dans un délai de 45 jours, en fonction des approbations réglementaires.

Près de 25 000 entreprises sont clientes de GT Nexus, parmi lesquelles 6 des 10 plus importants prestataires logistiques et 30 établissements financiers mondiaux, générant au total plus de 100 milliards de dollars (US) en marchandises chaque année et s’appuyant sur le réseau cloud de GT Nexus. Parmi les clients de GT Nexus, citons Adidas Group, Caterpillar, Columbia Sportswear, DHL, Home Depot, Levi Strauss & Co., Maersk, Pfizer, Procter & Gamble, et UPS.

GT Nexus propose un système de gestion des commandes global qui coordonne les opérations commerciales via les différents partenaires. Les entreprises des secteurs de la vente au détail, de la mode, du luxe et du textile et de la fabrication peuvent collaborer avec leurs fournisseurs pour gérer au mieux les expéditions de marchandises vers leurs clients, les centres de distribution et les points de ventes, en fonction de leurs exigences. Le cloud a été spécialement conçu pour permettre cette collaboration.

Le réseau GT Nexus s’intègre directement dans le système de gestion des commandes clients et fournisseurs. Les acheteurs transmettent les informations de commande via GT Nexus à leurs fournisseurs, aux établissements financiers, aux transporteurs de marchandises et aux prestataires logistiques. GT Nexus devient le système de gestion des commandes pour l’ensemble du réseau et la mémoire des informations de commandes pour l’ensemble des partenaires.

Les suites industrielles Infor CloudSuite, dont notamment Infor CloudSuite Fashion, sont des applications multi-tenant qui sont taillées sur mesure par industrie et sont proposées via Amazon Web Services. Infor a plus de 3,200 clients dans les secteurs de la mode, du luxe et du textile ainsi que dans le secteur de la vente au détail, beaucoup d’entre eux utilisent GT Nexus. L’ajout de la technologie Infor CloudSuite au réseau GT Nexus permettra aux entreprises d’intégrer encore mieux leurs données de merchandising, de marketing, et de commandes au lieu de devoir procéder à des prévisions extrapolées, ce qui permettra d’optimiser les ventes, les opérations et la planification de la production.