Si la France va discuter, ce mercredi, au Parlement, de l’intervention en Irak, les députés ont déjà voté jeudi dernier l’interdiction des sites internet faisant « l’apologie du terrorisme ».

Depuis le message audio incitant les fidèles du djihad à tuer tout ressortissant français, une bataille de communication s’est engagée avec les équipes qui relaient les discours de l’état Islamique.
 L’autorité administrative française a demandé aux fournisseurs d’accès à internet (FAI) de bloquer l’accès à tous sites incitant au djihad, à la guerre « sainte » en France.

Même si les représentants du Culte Musulman condamnent totalement ces appels au meutre, il est toujours possible qu’un individu se lance dans une opération suicidaire. Bernard Cazeneuve l’a d’ailleurs repété :  » le risque zero n’existe pas « .

les services français vont enfin avoir le feu vert pour agir

Comme pour les sites pédopornographiques, les députés ont aussi voté un amendement prévoyant que les fournisseurs d’accès soient informés de la demande de retrait simultanément à sa transmission à l’éditeur ou l’hébergeur. Mais le principe même d’internet est d’etre résiliant et pour peu que l’on cherche à l’étranger, on peut retrouver les informations interdites sur notre territoire. Il existe des dizaines de moyens pour échapper aux contrôles des adresses IP .

Selon notre confrère Les Échos, l’article 12 du projet de loi sur la répression des sites incitant à « la guerre sainte » prévoit quant à lui une extension de la répression de « l’accès frauduleux à un système de données automatisées » — c’est-à-dire en gros le piratage informatique — à  l’insu des « bandes organisées ». Les services de sécurité pourraient dès lors utiliser les mêmes techniques que leurs adversaires. Ces techniques dites  « d’infiltration sous pseudonyme » sur les réseaux djihadistes en ligne ne sont pas encore officiellement utilisées, ce qui montre le réel handicap des forces de l’ordre vis à vis du terrorisme.

Qui est derrière la communication de l’EI ?

Dans certains forums sur la guerre entamée avec l’EI, les discussions reviennent en boucle sur la puissance de communication de l’Etat Islamique ( EI). Comment cette structure qui a déjà du mal à se servir des équipements militaires sophistiqués sur le terrain, peut-elle lutter à armes égales avec les services informatiques des armées les plus avancées ? D’où sortent les informaticiens qui gèrent et montent les vidéos en lignes ? Où sont les datacenters qui hébergent les plates-formes ?

Avec la fermeture de l’accés direct des sources, il devient difficile de tracer les sources de ces informations

Pour certains internautes, l’état islamique serait en fait manipulé et aidé par un petit nombre d’espions pour justifier une troisième intervention américaine en Irak, une décision très difficile à prendre par le gouvernement démocrate, qui avait même décidé de  quitter totalement ce territoire, une promesse du candidat Obama. La communication informatique et audiovisuelle serait assurée ainsi par des mercenaires, des professionnels de l’informatique situés dans différents pays, ce qui expliquerait la qualité de la communication de l’EI. L’objectif ultime étant, selon certains, d’installer ensuite en Irak, aprés la disparition de l’EI, une structure étatique qui soit enfin plus ouverte aux intérêts économiques US et apte à ouvrir l’ensemble des entreprises liées au pétrole à une réelle coopération.

Ce scénario alambiqué qui sous entendrait que la CIA serait devenu presque indépendante et ne répondrait plus qu’aux seuls gouvernements républicains fait partie des sujets souvent répétés, en particulier après l’assassinat du président Kennedy à Dallas en 1963. On peut franchement en douter mais le fait que la communication de L’EI soit digne d’une entreprise moderne est indéniable.