IBM vient d’annoncer qu’il vient de développer le premier composant électronique utilisant une technologie à 7 nm.

C’est là une sorte de paradoxe : IBM semble s’éloigner de plus en plus de la fabrication de matériels (serveurs, périphériques, semi-conducteurs…) tout en gardant une capacité en R&D de tout premier ordre.

Il y a quelques mois, IBM a cédé ses capacités de production de semi-conducteurs à GlobalFoudries, une société détenue par des capitaux d’Abu Dhabi. La cession a été finalisée début juillet (Acquisition of IBM’s Semiconductor Business by GLOBALFOUNDRIES is Completed). En 2014, Big Blue investissait 3 milliards de dollars sur 5 ans dans un partenariat public-privé avec l’Etat de New York, GlobalFoundries, Samsung et d’autres fabricants d’électroniques. C’est dans ce cadre qu’IBM et ses nouveaux partenaires ont développé cette technologie à 7 nm qui devrait aboutir aux premiers processeurs en 2017 pour une production en volume dont la date n’a pas encore été dévoilée mais qui devrait intervenir avant 2020.

Ce sont ainsi 20 milliards de transistors qui vont pouvoir être intégrés dans un seul microprocesseur de quelques mm² et qui pourront motoriser tous types d’équipements, des smartphones aux supercalculateurs.

Aujourd’hui, IBM comme Intel produisent des processeurs utilisant des technologies à 22 et 14 nm. La technologie 10 nm devrait être exploitable à partir de 2016. Les travaux ont été réalisés dans le complexe SUNY Poly’s Nano Tech basé à Albany dans l’Etat de New York.

En procédant à cette annonce, IBM prend une certaine avance et devrait ainsi être en mesure de prolonger la loi de Moore encore quelques années. Pour donner un ordre de grandeur de ce que représentent 7 nm, un filament d’ADM mesure 2,5 nm, un globule rouge présente un diamètre moyen de 7500 nm.

Pour arriver à une telle performance, IBM a fait appel à deux innovations majeures. D’abord en utilisant un alliage de Silicium-Germanium (SiGe) et non du silicium pur. Ensuite, en faisant appel à une technologie de lithographie nouvelle baptisée EUV ou Extreme Ultraviolet qui permet de se rapprocher de la densité de l’atome.

Conservant ses capacités de recherche intacte (mais pour combien de temps ?) IBM utilise un modèle qui se rapproche de celui d’ARM. Il licenciera sa technologie à différents fondeurs dont GlobalFoundries qui fabriquera des microprocesseurs pour des sociétés comme Broadcom, Qualcom ou AMD.

IBM prend donc une certaine avance sur Intel dans cette cours permanente à la technologie face à laquelle la firme de Santa Clara semble confrontée à quelques difficultés. Combinée à l’initiative Open Power, cette évolution pourrait être de nature à redonner un peu de vigueur au microprocesseur Power.

Sur le terrain des supercalculateurs par exemple, Intel est aujourd’hui archi dominant avec plus de 80 % du Top500 qui recense les 500 supercalculateurs les plus performants de la planète. Sur le marché des serveurs, cette domination est nettement plus marquée.

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