Face à une dure réalité et à une évolution qui lui avait un peu échappé, l’exécutif d’IBM réduit considérablement ses effectifs du sous-continent Indien.

Alors qu’Infosys est face à à quatre plaintes (Infosys sous surveillance aux Etats-Unis) contre sa filiale américaine (IBM de plus en plus India Business Machine), IBM semble changer radicalement sa politique de développement en Inde. Une décennie après avoir placé l’Inde au cœur de sa stratégie et en faisant sa première filiale loin devant la maison mère américaine en termes d’emplois, les responsables de Big Blue ont engagé une réduction drastique de leurs personnels indiens. Entre 2011 et 2014, les salariés sont passés de 165 000 en 2011 à 113 000 en 2014, soit une réduction d’un tiers en trois ans. C’est ce qu’indique le journal The Economic Times dans un article intitulé (IBM scaling down India business) qui précise que cette information est issue de sources proches de la société. Pourquoi tant de précautions ? Tout simplement parce que depuis 2010 ne donne plus qu’une seule information : le nombre total de salariés sans précision complémentaire.

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17 IBM4Dans cette évolution plus radicale, le patron de la filiale indienne, Vanitha Narayanan, transférée en janvier 2013 des Etats-Unis vers l’Inde revient en poste aux Etats-Unis dans une « rationalisation des coûts des cadres dirigeant » selon une expression d’IBM rapportée par The Economist Times.

Les bas salaires ne semblent le facteur décisif du succès de la Compagnie alors que développeurs indiens à bas coûts ont été présentés pendant un temps comme la chance de survie de l’entreprise. D’après une citation d’un responsable indien toujours par The Economic Times : « Aujourd’hui, l’Inde est importante, mais pas critique comme l’avait expliqué en 2004 Sam Palmisano avait amené la totalité du conseil d’administration à Bangalore » pour appuyer sa démarche de basculement massif vers l’Inde. Mais depuis cette période, la situation a bien changé avec de nouveaux enjeux dont le cloud et l’analytics ne sont pas les moindres. Car pendant ce temps, les géants de l’Internet avancent à pas de géants, notamment sur le cloud.

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Bizarrement, cette évolution extrêmement rapide des effectifs indiens depuis 2011 ne se voient dans les effectifs globaux, la seule donnée que fournit IBM aujourd’hui alors qu’on constate entre les années 2005-2009 une augmentation de 70 000 le nombre de salariés de Big Blue. Le résultat de l’augmentation des effectifs couplée à une quasi stagnation du chiffre d’affaires se traduit mécaniquement par une baisse du chiffre d’affaires par tête, passé en dollars constants, de 269 000 dollars en 2000 à 231 000 en 2013. Il est vrai que pendant le même temps, le mix d’activités d’IBM a complètement changé permettant d’affirmer qu’IBM en 2000 est bien différente de celle de 2013. En 2000, IBM réalisait encore 43 % de son chiffre d’affaires en vente de matériel. En 2013, il est tombé à 14,4 %. Cette baisse a été compensée par la montée en puissance des services qui sont passés de 37 à 57 % et des logiciels (14,3 à 25,9 %).