iOS et Android ont favorisé l’essor des smartphones et des marchés de l’Internet mobile, là où les tentatives précédentes de type WAP et de « Walled gardens » avaient échoué.

Ce contexte a été favorable au développement d’une économie dynamique des applications mobiles en Europe, avec près de 1,5 million d’emplois et 13 milliards EUR de revenus générés (applications payantes, publicités) en 2016. C’est ce que montre le livre blanc que vient de publier l’Idate intitulée Évolution des écosystèmes mobiles.

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Ces systèmes d’exploitation ont ouvert leurs portes aux développeurs « de masse » au lieu de n’être réservés qu’à quelques-uns comme cela avait été le cas jusque lors, ce qui a permis l’essor d’une économie de développeurs. En outre, la mise en place d’un modèle simplifié pour la distribution des applications développées pour ces systèmes d’exploitation, à savoir les app stores, ainsi que d’un modèle de partage des revenus favorable au développeur (qui reçoit 70 %), a permis aux développeurs de devenir beaucoup plus informés sur le marché, les a encouragés à s’investir et a abouti à un marché du développement bien plus prospère.

La principale différence entre les « smartphones 2.0 », à savoir les smartphones sortis après l’iPhone, et les « smartphones 1.0 », à savoir les smartphones ayant précédé l’iPhone, réside dans leur expérience utilisateur basée sur un écran tactile, associée à un moteur de rendu web puissant ainsi qu’à un moyen facile d’étendre les capacités de l’appareil avec des applications tierces.

L’impact des nouveaux OS tels qu’iOS ou Android sur le marché des appareils d’utilisateurs finaux est intéressant, car il va à l’encontre des idées reçues. La concentration des parts de marché dans la main de quelques acteurs n’est pas quelque chose de réellement nouveau.

En 2004, Nokia, RIM et Motorola concentraient déjà 70,8 % du marché en termes d’appareils expédiés. À la fin de l’année 2015, les 3 plus grands fabricants d’appareils concentraient « seulement » 46,6 % du marché.

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L’explosion des apps

Le marché des applications mobiles, mesuré en combinant les revenus issus des ventes et de la publicité, poursuit sa croissance soutenue avec environ 13,2 milliards d’euros pour 2016 en Europe, qui devraient passer à 22,2 milliards d’euros d’ici 2020. Cette économie des applications forte de 1,64 millions d’emplois correspond à environ 547.000 emplois directement liés au développement d’applications. L’introduction de nouveaux OS n’a pas entravé la capacité d’autres acteurs à innover et/ou développer de nouveaux marchés. Les nouveaux arrivants ont même été en mesure de capturer des parts de marché solides, en dépit de la position d’iOS et d’Android et de leurs app stores respectives.

Les applications les plus populaires sont pour la plupart indépendantes des systèmes d’exploitation. En observant le top 10 des apps, seule YouTube (propriété de Google) est indirectement liée à un système d’exploitation (Android). Les applications les plus populaires sont les applications de réseau social et de messagerie, indépendantes d’Apple et/ou de Google, y compris des solutions provenant d’autres très grands concurrents OTT tels que Facebook. Dans un tel contexte, la stratégie « iOS seul » ou même « iOS avant tout » n’a plus de sens. La plupart des applications populaires sont en effet disponibles sur plusieurs plateformes. Les développeurs ont encore de multiples possibilités de choix de plateforme et misent souvent sur plusieurs plateformes à la fois.

Plateformes alternatives sont envisagées par les développeurs

En 2011, HTML5 (et donc le navigateur mobile) est de fait apparu comme une véritable alterna tive majeure (malgré le fait qu’il n’a été lancé avec une configuration stable que fin 2014). HTML5 est la norme ouverte dotant le HTML (le langage traditionnellement utilisé pour la navigation web) de capacités multimédias améliorées. Bien que HTML5 ait été initialement développé à usage de l’Internet fixe (en tant qu’alternative à Flash), il est également de plus en plus utilisé pour les appareils mobiles. HTML5 se prête à des approches multi écrans et permet ainsi d’atteindre plus rapidement une masse critique. HTML5 est en effet considéré par près de 60 % des développeurs comme une option pour le développement d’applications.