Les métiers du numérique ont le vent en poupe mais ne trouvent pas assez de candidats. C’est ce qu’indique le baromètre que vient de publier Cap Digital en partenariat avec la société Multiposting.

Afin de mieux connaître les tendances sur le marché du numérique, le pôle de compétitivité Cap Digital s’est appuyé sur la société Multiposting, pour la mise en place d’un baromètre qui rendra compte, trimestre après trimestre, des postes et profils proposés, mais aussi de l’intérêt des candidats. Divisée en six grandes familles de métiers (voir encadré ci-dessous), l’étude dresse le portrait d’un secteur en constante mutation où l’accès aux bonnes compétences est la clé de voute du succès des entreprises de demain. Comparés au dernier trimestre 2013, les résultats portent ici sur les offres d’emploi du 4ème trimestre 2014.

Les 6 grandes familles de métiers du numérique
– Administrateur : métiers des acteurs chargés de la conception, de la mise en œuvre, de la gestion et de la maintenance des réseaux et des systèmes informatiques.
– Chef de projet : métiers des acteurs chargés de la conception et/ou de la conduite de projets numériques.
– Développeur : métiers des acteurs chargés de la conception technique et de la programmation de services et d’applications web et mobiles ainsi que les métiers des acteurs chargés de la conception et de la réalisation graphique d’interfaces.
– Marketing communication et vente : métiers des acteurs qui optimisent la présence des entreprises sur le web en concevant et en mettant en œuvre des campagnes de communication et/ou de publicité en ligne.
– Spécialiste : métiers des acteurs qui favorisent l’accès et la sécurité aux services numériques.
– Analyse de l’information : métiers des acteurs chargés du traitement des données, de la recherche, de la production et de la gestion éditoriale des contenus (texte, image, vidéo, animation, etc.) sur le web.

Premiers résultats de la première édition du baromètre

Plus des deux tiers des offres d’emploi sont partagées sur les métiers de développeur informatique (38% des offres) et spécialistes (24% des offres), avec une hausse continue par rapport à l’année précédente. Juste derrière la prédominance d’offres auprès des développeurs, la demande en spécialistes est très importante. Elle accompagne l’augmentation de la présence du numérique dans tous les secteurs où des problèmes de plus en plus spécifiques apparaissent, comme les questions relatives aux données personnelles dans l’assurance ou encore la sécurité des serveurs d’une entreprise dans l’énergie, par exemple.

Au contraire, les métiers marketing, vente et communication, ne représentent qu’1% des offres totales dans le numérique. Chiffres qui sont en baisse par rapport à l’année 2013. Celle-ci s’explique par le basculement des compétences classiques demandées vers des compétences plus « digitales ». Ces dernières sont prises en compte dans la catégorie traitement de l’information. Par exemple, un responsable marketing se traduit de plus en plus dans le numérique par un responsable webmarketing, SEO ou référencement.

Le paradoxe du développement

Malgré un nombre d‘offres élevé pour les développeurs et spécialistes, ces familles de métiers n’arrivent qu’à la fin du classement en termes d’attractivité avec une attractivité[1] en dessous de la moyenne (3,7 / 10). Ils n’attirent que peu les candidats, et font donc partie des métiers à recevoir le moins de candidatures.

A contrario, le traitement de l’information et marketing, communication, vente (relativement proches dans les fonctions), sont les postes les plus attractifs pour les candidats alors que les offres d’emploi sont les moins importantes.

2 cap digital 1

Offres d’emploi proposées au 4e trimestre 2014

Familles de métiers Nombre d’offres sur le dernier trimestre 2014 Evolution par rapport au dernier trimestre 2013
Développeurs

3216

+19%

Spécialistes

2120

+18%

Chef de projet

1483

+15%

Administrateur

572

+28%

Traitement de l’information

568

+30%

Marketing, communication, vente

92

-24

Elargir au-delà du cercle des écoles d’ingénieurs

Pour répondre à cette forte demande, les diplômés des écoles d’ingénieur ne suffiront pas explique en substance l’association de promotion des formations et métiers du numérique Pasc@line. D’où l’intérêt porté à des expériences nouvelles de formation du numérique comme #42, l’école de Xavier Niel, ou la formation de niveau bac + 2 pour former des développeurs : la Dev School. La formation du numérique commence à faire son chemin. L’association Pasc@line a aidé le ministère de l’Education nationale à définir un enseignement en Informatique et seciences du numérique (ISN). A la dernière rentrée, 10 % des élèves de Terminales C et 28 % des TS-SI ont choisi de suivre cet enseignement. De quoi susciter de nouvelles vocations.

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[1]
L’indice d’attractivité est basé sur le nombre de candidatures à une offre et prend en compte la spécificité de chaque site d’emploi sur lequel est postée l’annonce.
– Un indice proche de zéro signifie que l’offre recevra peu de candidatures
– et un indice proche de 10 signifie que l’offre a reçu un très grand nombre de candidatures