Les résultats de la 3ème édition du baromètre réalisé par la Caisse des Dépôts et l’ACSEL mettent en avant une rupture dans la prise en compte du numérique avec un plafonnement des usages et surtout l’érosion de la confiance, malgré la mise en place et le renforcement de leviers de réassurance multiples.

L’usage des services numériques par les Français se généralise et se renforce (86%), mettant en exergue des profils d’utilisateurs bien distincts. Le baromètre distingue cinq  types de profil d’utilisateurs de Technophiles très investis dans les nouvelles technologies au Réticents qui n’utilisent tout simplement pas ce type de services.

Mais globalement, quel que soit le profil des utilisateurs, leur confiance dans les services en ligne fléchit  de dix points pour l’administration, de trois points pour l’e-commerce et les réseaux sociaux. La situation dans les usages de la banque en ligne reste inchangée. Cette érosion intervient malgré la mise en place de leviers de confiance multiples par les acteurs. Ainsi, moins d’un tiers des Français accorde sa confiance aux sites administratifs (29%), aux labels de confiance des sites marchands (28%) et à la politique de confidentialité des réseaux sociaux (28%), par exemple.

Ce constat est identique sur les usages via téléphone mobile. Le contraire serait d’ailleurs surprenant. Une étude publiée par Juniper Networks révèle que le nombre de malwares a augmenté de 600 % en 2012(Les malwares explosent dans les smartphones). 65% des acheteurs sur mobile estiment que l’achat sur ce canal représente le même niveau de risque que sur PC ; les principales craintes résidant principalement dans la perte du mobile et l’interception des communications.

Les principales raisons de cette érosion de confiance

Tout d’abord, ils ne peuvent que constater la complexification de la vie numérique. Les Français ont plus de 16 comptes numériques en moyenne (contre 12 en 2009). Plus du tiers (38%) ont plus de 5 mots de passe différents. 43% se disent d’ailleurs gênés par le nombre de mots. Plus aguerris au numérique, ils sont plus sensibles à l’utilisation de leurs données personnelles : 92% jugent important de limiter la conservation des données personnelles. 78% pensent risqué l’enregistrement des données bancaires sur un site marchand et 75% refusent d’être géolocalisés. 77% ont déjà modifié leurs paramètres de confidentialité sur Facebook et 47% donnent volontairement de fausses informations en ligne, principalement pour limiter la diffusion d’informations personnelles.

Les services tiers d’identification ne font pas recette et seuls 5% des internautes y font appel pour s’identifier sur un compte bancaire, 6% sur un site d’administration et à peine 16% sur un site marchand…  Parallèlement, l’hébergement des données privées dans le Cloud suscite encore de la méfiance : seuls 34% des internautes ont confiance en l’hébergement en ligne. 57% craignent l’usage abusif de leurs données et 48%, la consultation des données par un tiers.

Globalement, les utilisateurs de services en ligne souhaitent une meilleure protection de leur vie privée et de leurs avoirs. Et les risques perçus sont tenaces : 40% craignent l’utilisation abusive des données par l’administration et 48%, celles des données bancaires ou personnelles. 85% redoutent le piratage de leur compte sur les sites marchands. Plus d’un Français sur 2 appréhendent l’accès par des inconnus à leurs données privées sur les réseaux sociaux. Il est vrai que le comportement des géants commerciaux de l’Internet et les affaires publiques comme celles révélées par Edward Snowden peut susciter de solides inquiétudes.