Le chiffre d’affaires des spécialistes implantés industriellement ou commercialement en France a connu entre 2012 et 2013 une hausse de 10% selon les estimations de l’étude que vient de publier Xerfi. Il faut dire que ces hébergeurs et exploitants de data centers bénéficient de solides moteurs de croissance: Il y a d’abord l’essor des terminaux mobiles qui favorise l’utilisation massive de données. Il y a aussi l’explosion de la consommation de vidéo, mais aussi la conversion des entreprises au cloud ou encore l’essor de l’hébergement applicatif. A tout cela s’ajoute une tendance de fond, à savoir l’externalisation des fonctions IT, à commencer par les infrastructures informatiques. Autant d’éléments qui offrent aux hébergeurs et aux gestionnaires de data centers de belles perspectives d’activité.

Le tableau n’est pas tout rose pour autant. L’hébergement de contenus numériques est presque devenu… une simple commodité. Autrement dit, le prix est devenu le principal facteur de différenciation. En conséquence, les acteurs français sont entrés dans une spirale déflationniste. Alors bien sûr, cette spirale ne compromet pas leur croissance à moyen. Mais en bout de course, ce sont les performances financières qui se trouvent dégradées. Surtout que de lourds investissements ont été réalisés ces dernières années : pas moins de 20 nouveaux data centers ont été construits en France en 2013. En fait, cet enchaînement est la conséquence d’une promesse de valeur trop souvent standardisée et homogène qui favorise au final les pressions déflationnistes.

L’étude pointe deux axes de développement :
– Le premier, c’est l’élargissement de la gamme de services. Les acteurs intègrent de plus en plus une dimension de conseil et d’accompagnement pour répondre à des clients qui attendent une grande réactivité en cas de problème.
– Le deuxième axe de développement, c’est la différenciation par la sécurité des données. Il s’agit là d’une exigence des entreprises clientes, qui demandent de plus en plus de garanties contractuelles. Il faut dire que le scandale Prism, du nom de ce programme de surveillance américain qui permet aux autorités d’accéder aux données, a remis ces questions sur le devant de la scène. Les clients sont désormais nettement plus sensibles à la localisation des infrastructures et à la nationalité de leurs prestataires.