La virtualisation des fonctions réseaux dans les réseaux d’operateurs NFV et  le pilotage des réseaux par logiciel SDN seront devenus courants d’ici deux ans.

C’est du moins le sentiment que l’on ressent lorsqu’on compile la plupart des déclarations des opérateurs et les prévisions des bureaux d’études de marchés des six premiers mois de l’année 2015. Au Mobile World Congress, a Barcelone en Février de cette année, John Donovan, le PDG  d’AT & T avait, par exemple, confirmé son objectif de convertir 75 pour cent du réseau d’AT & T pour qu’il s’adapte au NFV et SDN d’ici 2020. ATT n’est pas le seul.  NTT, Telefonica et Deutsche telecom ont fait le même pari.  On peut donc s’attendre à voir les opérateurs historiques (les telcos Tier 1 selon les noms donnés par les analystes) commencer à déployer des réseaux NFV / SDN en production de 2017 à 2018, 2016 n’étant qu ‘une année de démarrage, en particulier dans les réseaux mobiles qui sont les plus rentables.

Au delà des très grands opérateurs, on reste prudent

D’ici là, les autres opérateurs de télécommunications surnommés « tier 2 » par les bureaux d’études et d’autres entreprises auront pu évaluer, de leur coté, le retour sur investissements et les meilleures pratiques tirées des premiers acheteurs. Un bon moyen de se lancer sans perdre des millions dans de longs tests et des essais incertains.

Les raisons d’un changement de cap à terme

 Selon les estimations du bureau de recherche Gartner, le trafic IP mondial a augmenté par un facteur de cinq ans au cours des cinq dernières années, et il va continuer à augmenter. Il devrait même tripler au cours des cinq prochaines années, ce qui va nécessiter de reconfigurer l’existant et d’augmenter les débits des différents gros commutateurs. Les grands opérateurs aimeraient, bien sur, que les plus gros utilisateurs; les OTT ( Other the top- comme Netflix ou Facebook), participent aux frais. Mais, malgré des tractations sans fins, rien n’avance vraiment et ceci explique, le décalage qui existe entre les perspectives de développements de réseaux hauts débits virtualisés faites il ya trois ans et la situation actuelle à la fin 2015.

Le partage des couts de revient n’est pas logique

Le patron d’Orange ( France telecom), Stéphane Richard n’hésite pas à le répeter  une phrase qui pourrait se résumer à cela. « Pourquoi  dépenser des milliards dans de la bande passante qui sera majoritairement consommée par les OTT  (Netflix et Gafa, etc) qui nous mangent la laine sur le dos. Il faut mieux viser juste et favoriser nos clients » Les 15 milliards d’investissement annoncés le 16 mars dernier pour les trois années à venir seront en priorité réservés à la transformation de l’entreprise qui en outre aussi deviendra en partie une sorte  OTT à part entière. Cette situation d’attente et de méfiance de la part des opérateurs historiques se retrouvent dans beaucoup de pays, une situation qu’à bien comprise Google. La firme de Serguei Brin  tente de devenir , du moins aux USA, un opérateur à part entière. Mais pour creuser les rues et poser de la fibre,  il faut  engloutir des milliards de dollars.

une dépense certaine mais pas de certitudes quand aux nouveaux revenus

D’ailleurs lorsqu’on étudie les revenus des services de télécommunications, ceux ci ont malgré tout chuté de 1,2 % en 2013 à $ 1,620 millions milliards de dollars , et n’ont augmenté que de moins de 1 pour cent en 2014. La virtualisation de certaines fonctions (le NFV) réseaux chez les opérateurs si elle simplifie l’administration et réduit les coûts d’exploitation ne provoque pas de révolutions fondamentales sur les revenus et donc les opérateurs ne se battent pour acheter le matériel lire l’article paru dans nos colonnes il y a déjà 14 mois NFV : la virtualisation pour les opérateurs est devenue une obligation

Telco-cloud-event_1

Seule la croissance de l’Internet des objets, un nombre grandissant d’appareils et d’applications se connectant au réseau oblige dans certaines régions immédiatement les opérateurs télécoms à faire face à des requêtes en nombre croissant. Le besoin de rendre les réseaux plus flexibles et plus facilement reprogrammables pour soutenir ces besoins croissant de bande passante justifierait les investissements à court terme. Mais attendre permet d’espérer des tarifs à la baisse et d’autres questions demeurent : Car ces technologies NFV sont encore en pleine modifications et les utilisations restent encore assez peu nombreuses. Il suffit de voir les changements dans les offres des 5 grands fabricants de commutateurs d’opérateurs (Cisco, Juniper, Arista, Ericsson et Nokia-Nuages networks) pour se rendre compte que l’interopérabilité du NFV est loin d’être acquise. C’est l’un des créneaux sur lequel s’est plongé le laboratoire allemand Eantc avec l’aide de notre confrère Ligth Reading pour la communication des résultats.

 

Les prévisions d’infonetics Research ( IHS)

 

On prévoit néanmoins  que le marché mondial des réseaux définis par logiciel (SDN), les matériels et services passera de 103 millions de dollars $ en 2014 à 5,7 milliards en 2019, selon IHS (la firme est cotée au NYSE : IHS).

Selon Michael Howard, directeur de recherche senior pour les réseaux d’opérateurs chez IHS.

« Nous sommes encore tôt dans le processus de transformation des réseaux des fournisseurs de services vers le SDN.  C’est une opération sur le long terme, sur 10 à 15 ans. Cette évolution suscite un engouement très fort, mais nous ne verrons pas de grands déploiements commerciaux mais plutôt une progression par parties successives – Les réseaux seront contrôlés de manière croissante par SDN jusqu’en 2016 jusqu’en 2020 « ,

 

les logiciels SDN – y compris les applications de réseau, telles que l’analyse de la circulation, et l’orchestration et logiciel du contrôleur affichent comme  les éléments essentiels qui permettent de convertir un réseau classique en un réseau défini par logiciel.

IHS prédit que les fournisseurs de services à travers le monde vont augmenter leurs dépenses sur les logiciels SDN par 15 fois de 2015 à 2019.

Une chose est au moins sure : du fait de la nouveauté de la technologie SDN et des changements fondamentaux qu’elle représente aux réseaux, On s’attend à une demande incroyable pour concevoir, déployer et exploiter des services basés sur SDN, et les opérateurs sont déjà à la recherche de fournisseurs pour dispenser cette expertise.

Pour répondre à ces nouveaux besoins, IHS s’attend à la multiplication de services externalisés pour les projets SDN. Wait and See