Les ventes de serveurs ont atteint 50 milliards de dollars, en croissance de 2,3 % liée notamment au dynamisme du marché chinois selon les observations du cabinet IDC.

Le compteur des ventes de serveurs semble bloqué à 50 milliards de dollars par an. En valeur, le niveau de 2014 est quasiment le même qu’il y a dix ans. Bien sûr si l’on évalue à 20 % l’augmentation annuelle de la puissance de traitement livrée dans une année, on dispose d’une puissance supplémentaire 14 supérieur par rapport à 2004 (une hypothèse de 20 % donne un facteur 6).

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En une décennie, la hiérarchie mondiale a été modifiée en profondeur. Depuis la cession de ses activités de serveurs standards x86 à Lenovo (officialisée en octobre), IBM ne compte désormais plus que sur les ventes de serveurs Power et zSystem. 2014 sera donc une année de transition dans la rétrogradation d’IBM sur le marché des serveurs qui ont représenté un peu moins de 10 milliards de dollars, soit à peine plus de 10 % du chiffre d’affaires de Big Blue. IBM mise désormais sur les logiciels et sur les services. IBM souhaite se concentrer toujours plus sur les activités à forte valeur ajoutée tout en essayant de réduire les coûts de main d’œuvre. L’utilisation massive de spécialistes hautement qualifiés dans des pays à bas salaires, notamment l’Inde, est un élément clé de cette stratégie. Alors qu’il était numéro Un des serveurs pendant de longues années, IBM est passé à la troisième avec seulement 13 % du marché mondial, derrière HP et Dell.

Alors que Sun – racheté par Oracle qui a réorienté son activité de serveurs vers des appliances spécialisées – est sorti des écrans radar du Top5, Cisco à lui fait son entrée avec des serveurs hyperconvergés il y a un peu moins de 5 ans et a réussi à capter 5 % de parts de marché. C’était là un pari de la part du numéro un des réseaux qui a plutôt été réussi. Une diversification d’autant plus bienvenue que la position du numéro des équipements pour réseaux a été soumise à une rude concurrence, notamment avec la montée en puissance du chinois Huawei. Ce dernier s’est, lui aussi, mis à commercialiser des serveurs. A l’inverse, Lenovo est le gagnant de cette mutation. Le fournisseur chinois avait lancé son activité de serveurs en propre qui s’est soudainement trouvé renforcé par celle d’IBM. Les ambitions du constructeur chinois – déjà numéro Un des PC – ne se limiteront certainement pas à cette position moyenne.

Paradoxalement, le marché des serveurs s’est dilué avec plus d’intervenant sous leur marque propre ou en qualité d’ODM. Le Top5 qui représentait 85 % des ventes en 2004 ne représentait plus qu’un peu plus de 70 % dix ans plus tard.