L’étude du cabinet « Best Practices » sur les  migrations de solutions EDI vers le SaaS permet d’identifier les points essentiels de l’évolution de l’EDI vers le Cloud. L’étude a été réalisée en septembre 2015, auprès de 80 entreprises françaises de divers secteurs d’activité. Commanditée par l’éditeur français Generix Group, l’étude ne prend seulement en compte qu’une douzaine des 5000 clients de la firme. L’objectif du cabinet d’études était d’avoir un panel assez large afin qu’il ne soit pas trop marqué par la présence d’une solution dominante.

Bien sûr, en se présentant comme le conseiller d’une étude « multisource », Generix paraît faire son autopromotion mais à sa lecture, l’étude affiche une grande neutralité, l’objectif de l’éditeur étant d’être à l’écoute des préoccupations des clients. Interrogées justement sur les raisons qui avaient poussé leurs DSI à changer de système, les 80 sociétés consultées ont mis en avant à 66 % la satisfaction des besoins métiers, l’amélioration de la qualité des échanges (64 %) et l’accroissement de l’agilité, en particulier dans le domaine des interfaces. A ce propos, les plus récents logiciels offrent un accès complet aux services à partir de smartphones ou de tablettes. Pour Christophe Viry ( photo) viryen charge de la gestion du produit All-in-One Collaborative Platform chez Generis : « L’importance des métiers dans cette étude nous a surpris, car pour notre part, on aurait pensé que la réduction du nombre de systèmes hétérogènes et la simplification de leur utilisation seraient venus en tête des réponses. La réduction des coûts n’arrive qu’en 5e position des motivations pour passer au mode SAAS, ce qui n’était pas non plus attendu ».

L’augmentation des niveaux de services, la simplification et la gestion de l’obsolescence des solutions arrivent ensuite dans les objectifs poursuivis. La visibilité des évolutions en temps réels et l’amélioration de la sécurité sont en queue de peloton juste devant « l’externalisation d’une problématique », ce qui aurait du à nos yeux justifier à elle seule le choix d’une solution dans le cloud.

Les temps de migration

Selon les 80 personnes interrogées, une majorité, 52 %, ont déclaré avoir consacré entre 2 et 12 mois à cette opération. Dans certains cas, pour s’adapter à une solution unique, il a fallu récrire des dizaines d’interfaces de programmes, non seulement chez le client principal, mais aussi chez ses fournisseurs. « Entre le moment où l’on prévient les sous-traitants sur le changement du système d’EDI et celui où chacun travaille avec des outils mis à jour, le temps peut paraître parfois long » précisait Christophe Viry. 20 % des 80 firmes ont consacré plus d’un an à leurs projets. Mais sur 80 firmes, vingt d’entre elles n’ont pas pu, ou pas voulu, définir la durée exacte de leur projet. En général, la migration s’effectue avec deux applications fonctionnant en parallèle (l’ancienne et la nouvelle) pour éviter toute rupture de charge, l’alimentation de la trésorerie en permanence étant un sujet essentiel.Capture d’écran 2015-12-03 à 17.43.56

Du côté des économies, 62 % des responsables ont pu constater des économies comprises entre 20 et 50 % des budgets précédents, suite au transfert de leurs programmes d’EDI dans un mode SAS.

Dans cette même étude, on relève aussi que 40 sociétés sur 80 n’ont pu évaluer le retour sur investissement de leurs solutions. Parmi les autres, 27 %  trouvaient néanmoins ce ROI réussi et même  5 % le trouvaient excellent, les autres 18 % le trouvant insuffisants.

Ces résultats, a priori, peu flatteurs pour l’EDI dans le SAS détonnent avec l’habituel enthousiasme des fournisseurs. Mais il s’agit là d’une étude sur des migrations déjà effectuées et le discours des utilisateurs est toujours plus mitigé que celui des vendeurs. La population visée n’était qu’à 57 % la direction informatique, les directions générales et financières intervenant de manière active (voir les histogrammes ci-dessous). L’une des principales raisons de changements, selon Christophe Vitry, tiendrait aux rachats de firmes entre elles. La volonté de la direction de ne pas dépendre que d’une personne qui gère 90 % des échanges de factures, celle qui connaît la solution d’EDI, justifie aussi ces changements. Ce souci d’indépendance favorise aussi l’apparition de nouvelles solutions, plus simples, la maintenance avec le temps ne pouvant qu’être améliorée.

Sur les bénéfices de cette migration vers le cloud, on retiendra, la possibilité d’augmenter les niveaux de services de faire face à la croissance des volumes, selon les besoins, l’un des arguments-chocs du cloud.

L’étude de « Best Practices » sur l’évolution de l’EDI vers le Cloud se concentre sur de grandes entreprises et des groupes de tailles moyennes.

Ce sont elles qui sont le plus consommatrices de ce type de soft. Face aux 4 millions d’entreprises françaises, l’état est aussi certainement le plus grand consommateur d’outils de ce type mais aussi celui qui impose cette mutation vers la dématérialisation. La référence de gestion que représente la plate-forme Chorus (qui a remplacé 68 applicatifs anciens des différents ministères ) fait toujours l’objet de nombreuses remarques et critiques, mais pour l’instant, il offre toutes les interfaces EDI possibles avec un certain succès.

Une lente progression 

Rappelons que depuis la fin des années 80, la normalisation de la dématérialisation en France et en Europe, en particulier sous l’impulsion des fabricants automobiles à favorisé l’apparition de nombreux format de fichiers spécifiques comme l’Edifact. Le principe de ce type d’outils s’est propagé ensuite dans d’autres secteurs industriels. Des réseaux privés dédiés comme l’Atlas 400 de France Telecom [désormais Orange] où Ceres , le réseau de La Poste ( Docupost) ont connu leurs heures de gloire. Ces deux réseaux avec celui GXS, le réseau qui appartient désormais à Opentext ont ouvert la voie aux sites hébergés puis dédiés et aux applications offertes en mode locatif. Si ce marché est principalement entre les mains des vendeurs d’ERP qui évoluent vers le cloud [tel SAP qui avait racheté Ariba en 2012], la présence de multiples logiciels agnostiques a fini par favoriser les solutions les plus ouvertes qui proposaient des « traducteurs “entre les plateformes avec des fonctions plus ou moins complexes. L’apparition de la vente en ligne et une nouvelle approche de la gestion des stocks en temps réels a bouleversé les repères( voir dessin ci -dessous)

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Le point de vue de Generix

Generix, le commanditaire de » l’éditeur se présente derrière B-process ( une filiale d’aruba), comme l’éditeur N° 2  dans l’EDI devant Axway, IBM et Opentext. Pour lui, le pilotage des flux, la modélisation des processus B2B, l’administration des modes de transport ont, entre autres, favorisé la multiplication des différents outils. Il n’est pas rare de voir dans certaines entreprises une demi-douzaine de solutions différentes et c’est l’un des intérêts de l’étude, savoir comment ont pu évoluer ces solutions vers le cloud. D’un point de vue général, on retiendra que, selon tous les éditeurs, les bénéfices de l’EDI en mode SaaS tiennent à l’optimisation des processus métiers, à la visibilité de la Supply Chain, aux différents niveaux de SLA et théoriquement à la réduction des coûts, ce qui n’était pas évident à la lecture de l’étude de Best Practices. La sécurisation des données et les nouvelles conformités avec la législation justifient aussi une remise en cause des solutions EDI vieillissantes.

Generix pour sa part propose dans ce domaine ‘All-in-One Collaborative Platform’. Elle permet de se connecter avec ses partenaires, de collecter et de diffuser des données et de déployer rapidement les flux digitaux, d’assurer la collaboration interapplicative. Basée sur un socle — Java, Web 2.0, NoSQL – la plateforme de services All-in-one agrège 3 domaines : les réseaux d’échanges [EDI, API, fax, OCR,…], l’intégration interentreprises [B2B/EDI, MFT, ECM,…] et les applications collaboratives [Purchase to pay, Order to cash, E-Invoicing, …].