Alors que le commerce électronique devrait atteindre 1 700 milliards de dollars dans le monde fin 2015, le m-commerce continu quant à lui son ascension et devrait s’élever à 638 milliards de dollars d’ici 2018.

Si la majorité des transactions s’effectue encore depuis un ordinateur, l’achat de produits et services sur mobile (Smartphones et tablettes) gagne cependant du terrain. Le mobile tient une place de plus en plus importante dans le processus d’achat des consommateurs et les dépenses sur ces terminaux ne cessent d’augmenter. A ce jour, les Smartphones occupent une part plus importante que les tablettes en matière de transactions mobiles dans le monde. On estime ainsi que les dépenses sur mobile devraient croître d’environ 89 % en Europe et que la part du commerce mobile devrait atteindre 40 % dans le monde fin 2015. A noter que le Japon et l’Angleterre se positionnent comme les marchés les plus avancés en termes de shopping mobile à l’échelle internationale.

Le développement de cette tendance m-commerce s’explique notamment par la multiplication des terminaux mobiles (Smartphones et tablettes) et par les évolutions technologiques qui ont modifié le comportement des consommateurs en leur offrant davantage de mobilité. Avec un taux d’équipement de 55 % en France et de 60 % en Europe, les utilisateurs peuvent désormais se connecter quel que soit le lieu, le moment et l’appareil mobile, en référence au terme ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device) qui résume parfaitement ce phénomène. Ce comportement multi-devices – les Français utilisent aujourd’hui en moyenne 5 terminaux mobiles différents contre 2,64 en 2014 – donne ainsi l’opportunité aux internautes d’avoir accès à tout type d’informations et d’acheter des produits/services quand ils le souhaitent.

Ce changement de comportement de la part des cyberacheteurs a permis de multiplier les usages cross-canal. On retrouve notamment la tendance “Web To Store” avec le phénomène appelé ROPO (Research Online Purchase Offline) qui consiste pour les consommateurs à effectuer des recherches sur Internet avant de se déplacer dans un magasin physique pour concrétiser leur achat ; ou encore l’effet “Showrooming” qui est une pratique selon laquelle les clients se déplacent en magasin pour se renseigner sur un produit et l’acheter par la suite sur une boutique en ligne.

Avec le développement des terminaux mobiles, de nouvelles techniques marketing ont également vu le jour. Le développement du “Mobile To Store” a pour objectif d’inciter les consommateurs à se déplacer en magasin physique après avoir reçu un message promotionnel. Cela peut se traduire par l’envoi d’un SMS ou d’un message push, et ce grâce à la géolocalisation. Le beacon (balise de géolocalisation) ou encore le géofencing (technologie permettant d’envoyer des SMS et notifications push aux utilisateurs lors de leurs entrées ou départs d’une zone géographique donnée) sont par exemple des technologies permettant de localiser les terminaux mobiles et d’envoyer des messages promotionnels ciblés en fonction de la position des mobinautes. Le mobile occupe donc une place de choix dans le quotidien des consommateurs et permet de faire le pont entre la boutique en ligne et le magasin physique puisque 29 % des acheteurs envisagent d’utiliser leur mobile en 2015 en magasin pour consulter les caractéristiques techniques d’un produit, les avis clients, ou encore comparer les prix.

A ce jour 9 % de la population française a déjà effectué ses achats depuis un mobile. Avec 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires généré en 2014, le FEVAD (Fédération du E-commerce et de la Vente à Distance) estime que le m-commerce devrait atteindre 6,4 milliards d’euros en France fin 2015, soit une croissance de 60 % par rapport à 2014. Sa part dans le marché de la vente en ligne devrait passer de 7 % en 2014 à 10 % en 2015 ce qui signifie que cette pratique à de beaux jours devant elle. Même si le m-commerce n’a pas encore conquis la totalité des acheteurs, seulement 16 % des achats seront effectués sur appareil mobile en France en 2015[6], on constate cependant que cette tendance est amenée à se démocratiser. En effet, de plus en plus de consommateurs visitent des sites e-commerce à partir de leurs appareils mobiles. Ainsi, en France, 49 % des utilisateurs de Smartphone ont visité une boutique en ligne au cours des 3 derniers mois[7], soit 3 % de plus que la moyenne européenne.

Quant aux sites leaders français, 21 % de leur chiffre d’affaires est réalisé sur mobiles et tablettes et 24 % des marchands possèdent un site mobile ou une application donnant la possibilité aux clients de commander directement via leurs terminaux mobiles. Concernant les produits et services les plus achetés au cours des six derniers mois sur ces devices, le prêt-à-porter est le secteur le plus plébiscité par les mobinautes et tablonautes.

Si le m-commerce est aujourd’hui un des enjeux de l’e-commerce de demain, il reste cependant certaines améliorations à apporter en termes d’expérience utilisateur afin d’offrir une véritable expérience d’achat à l’ensemble des consommateurs. Il devient donc incontournable pour les marchands de décliner leur site e-commerce en version mobile ou application mobile pour adapter au mieux leur offre à l’ensemble des terminaux mobiles et ainsi augmenter leurs chances de convertir.

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Mickael Froger est CEO et co-fondateur de Lengow