IBM vient d’annoncer qu’il unifiait tous ses services cloud (IaaS, PaaS et SaaS) sur une plate-forme unique, une interface et un moyen de paiement uniques. Marie Wieck, General Manager, Cloud Integration d’IBM détaille cette annonce qui marque une étape dans l’offre cloud de Big Blue.

Informatique News : L’offre cloud d’IBM s’est constituée à partir de l’acquisition de SoftLayer, du développement d’une offre PaaS autour de Bluemix et du développement de services tels que Watson ou de services Blockchain. Aujourd’hui, vous réorganisé toutes vos offres sur une seule et même plate-forme. Quelle est la finalité ?
Marie Wieck :
Un des objectifs est d’évoluer vers ce que nous avons appelons l’informatique cognitive et de la rendre disponible via le cloud. Watson ainsi de que nombreux partenariats sont au cœur de cette stratégie. L’acquisition de Cleversafe dans le domaine du stockage objet désormais disponible sur le cloud est un exemple de partenariat. Tout notre catalogue de services aujourd’hui est disponible sur une plate-forme unique avec un seul mot de passe, un seul moyen de paiement, une seule interface : Bare Metal Server, Compute services, Object Storage, Watson, Virtual Servers, Data and Analytics, Swift, OpenWhisk. Tout cela est désormais proposé sous Bluemix.

IBM a une cinquantaine de data centers dans le monde dont le dernier vient d’être ouvert en Norvège. En France, le data center Bluemix est situé dans la région parisienne. La marque Softlayer ne sera plus utilisée. Nous offrons des services cloud public, privé mais géré dans notre cloud public ou derrière le pare-feu du client, géré par nous ou par le client, et bien entendu des solutions de cloud hybride qui combine toutes ces possibilités. D’ailleurs, 80 % de nos clients utilisent le cloud hybride. Une enquête en interne a montré que c’est cette configuration qui est la plus efficace d’autant qu’elle permet de garder une partie de l’existant.

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IN : Vous êtes sur le cloud public, privé. Que proposez-vous en matière de Software as a Service ?
M.W. :
Au total, nous proposons quelque 120 services à forte valeur ajoutée. Il y a tout ce qui concerne Watson : speech to text, text to speech, machine learning, analyse des sentiments. Nous offrons des services autour de l’internet des objets via des services individuelles ou une plate-forme complète qui permet de collecter des données provenant de capteurs et de les analyser. Avec des use cases dans des domaines aussi variées que l’automobile, la santé, les smart cities… Nous avons développé toute une offre autour de la blockchain.

IN : Dans des applications de monnaies virtuelles ?
M.W. :
Non, nous ne sommes impliqués dans des applications de bitcoin mais plutôt dans des applications d’entreprises autour de ce que nous appelons une Blockchain Fabric. Nous avons par exemple noué un partenariat avec WallMart dans la traçabilité de la viande de porc et des mangues, en particulier pour le marché chinois. Nous sommes en train de développer une application de traçabilité de diamants, de la mine jusqu’au commerce de détail. En France, nous avons signé avec le Crédit Mutuel Arkéa (voir encadré ci-dessous).

L’idée est de fournir des services correspondant aux profils des clients de manière automatisée. Pour tous ces projets, nous en sommes au niveau de pilotes. Le dénominateur commun de tous ces projets est qu’il existe un middleman, la technologie Blockchain peut être utilisée efficacement. Nous avons plus de développeurs en interne. Nous avons également un service à valeur ajoutée disponible sur mainframe pour des applications en large volume et utilisant le module de chiffrement.

IN : Est-ce que vous l’utilisez dans des domaines financiers ?
Nous l’utilisons aussi pour le règlement de conflits autour de contrats. Aujourd’hui, les litiges sont réglés par des juristes. Mais il est possible de développer du code qui transcrit les termes du contrat dans des langages pouvant être interprétés communément par tous les parties prenantes. C’est que nous appelons des smart contracts. Nous l’utilisons dans notre division IBM Global Financing.

IN : Est-ce que ces technologies disponibles sur Bluemix concernent seulement les grandes entreprises ?
M.W. :
Non, ces elles sont accessibles à des PME. Nous avons par exemple mis en place une application d’informatique cognitive dans une entreprise de fabrication de meubles basée en Caroline du Nord à la fois pour améliorer les opérations IT et les processus métier (voir vidéo ci-dessous). En particulier, en plaçant des capteurs dans leur showroom de l’entreprise pour collecter l’ensemble des données de navigation et d’interaction des clients et ainsi optimiser les processus de vente en apportant notamment de meilleures réponses aux clients. Le résultat : une augmentation de de 20 % des ventes. Cette application utilise des technologies analytics de Watson, des technologies mobiles et d’IoT et la méthode de développement Bluemix Garage.

https://www.youtube.com/watch?v=zKTs-fq_heA

IN : Watson est surtout connu dans des applications médicales, en particulier pour l’oncologie. Quels sont les autres domaines d’applications ?
M.W. :
Effectivement, nous avons démarré dans le domaine médical, principalement la lutte contre le cancer avec des résultats tout à fait probant mais aussi au diabète, aux maladies des yeux, du cerveau et du cœur. Nous avons par exemple réalisé une utilisation de Watson sur 1000 cas et comparé les résultats des diagnostics et des traitements recommandés entre les meilleurs médecins et ceux proposés (beaucoup plus rapidement) par Watson. Ils coïncidaient dans 99 % des cas. On comprend aisément qu’ils peuvent démultiplier l’expertise médicale dans les endroits les plus reculés. Watson a même proposé des traitements additionnels pouvant être considérés. Il y a beaucoup d’autres domaines d’applications aujourd’hui, dans l’éducation, l’automobile… Watson a même été utilisé dans la création pour la composition de chansons.

 


La Blockchain au Crédit Mutuel Arkéa pour améliorer l’expérience clients

Le Crédit Mutuel Arkéa a lancé le premier projet Blockchain visant à améliorer la capacité de la banque à vérifier l’identité de ses clients. Le résultat de ce pilote réussi est un prototype opérationnel reposant sur un réseau Blockchain privé (« permissioned »), qui fournit une vue complète de l’identité du client conformément aux besoins KYC (Know Your Customer : connaître son client).  Avec 3,6 millions de clients et une large gamme de services bancaires, financiers et d’assurance pour les particuliers, les entreprises ou les clients institutionnels, le Crédit Mutuel Arkéa compte utiliser cette technologie pour améliorer l’expérience des clients et des conseillers.

La Blockchain identifie et utilise toutes les preuves existantes valables déjà stockées dans les multiples référentiels du système d’information de la banque telles que celles issues des demandes de crédit, des souscriptions à une assurance-vie et des ouvertures de comptes bancaires.

Le Crédit Mutuel Arkéa s’est appuyé pour ce projet sur le savoir-faire d’IBM dans les domaines suivants :
– La méthodologie IBM Design Thinking et l’IBM Studio de Paris pour définir les impératifs stratégiques du projet, creuser les idées initiales et co-créer le cas d’usage en prenant le point de vue de l’utilisateur final.
– Bluemix, la plateforme Cloud d’IBM, pour accélérer le développement du projet en utilisant une gamme complète de composants as-a-services, dont Blockchain-as-a-Service et DevOps.
– L’expertise métier de la ligne de service banque de l’entité IBM Global Business Services pour orienter le projet et identifier les axes de transformation de l’entreprise.

En utilisant le code open source Hyperledger, la cohérence, la traçabilité et la confidentialité des informations sont renforcées, ce qui est critique dans un environnement hautement réglementé. A terme, Crédit Mutuel Arkéa pourra permettre à ses clients de distribuer les preuves de leur identité auprès de tierces parties telles que les services publics locaux, distributeurs ou fournisseurs de services réglementés.