Microsoft a ouvert cet été dans son siège de Redmond un laboratoire de recherche dédié à l’intelligence artificielle, le Microsoft Research AI. Rassemblant un peu moins de 90 chercheurs issus de diverses entités de la société, il se consacre à six domaines, à savoir l’interaction homme-machine, les plateformes robotiques aériennes (drones), l’intelligence conversationnelle, l’optimisation du machine learning, la sécurité des vols autonomes et le machine learning appliqué à l’edge computing. Cette dernière équipe dispose par ailleurs d’une petite antenne basée à Bangalore en Inde. Il s’agit de combiner ces différentes disciplines afin de développer un seul système capable de répondre à un large éventails de tâches et de problèmes a expliqué à Bloomberg le directeur des Microsoft Research Labs, Eric Horovitz. Le labs a par ailleurs initié des coopérations, notamment avec le Center for Brains, Minds and Machines du MIT (Massachusetts Institute of Technology).

L’investissement de l’éditeur dans l’IA ne date pas tout à fait d’hier. Il a notamment construit une offre Microsoft Cognitive Service permettant aux développeurs d’intégrer au sein de leurs applications, sans expertise particulière en machine learning, la détection des émotions et des sentiments, la reconnaissance visuelle et vocale ou encore la compréhension du langage. Tout cela en s’appuyant sur des outils qu’il a développé auparavant tels que le traducteur simultané Skype Translator, le moteur de recherches Bing ou l’assistante personnelle numérique Cortana.

Microsoft affiche la volonté de développer toutes ces solutions dans un cadre éthique. En septembre dernier, l’éditeur s’est ainsi associé à Facebook, Google, Amazon et IBM pour lancer Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society (en abrégé PAI), un organisme à but non lucratif destiné à définir des règles éthiques entourant l’intelligence artificielle. Quelques mois plus tard, il lançait un fonds de capital-risque dédié à l’IA avec la volonté de concentrer ses investissements « sur des sociétés ayant un impact positif sur la société ». « L’IA doit être conçue pour assister l’humanité, être transparente, maximiser l’efficacité sans détruire la dignité humaine, protéger intelligemment la vie privée et assurer la responsabilité de l’imprévu, et se garder des préjugés. Ce sont ces principes qui guideront l’évolution de ce fonds », tenait alors à préciser le vice-président de Microsoft Ventures, Nagraj Kashyap.

Rappelons que selon Gartner, en 2020, l’intelligence artificielle sera quasiment répandue dans tous les nouveaux logiciels et services. Si l’on en croit le guide semestriel de l’intelligence artificielle cognitive publié cette fois par IDC, le chiffre d’affaires de ce secteur d’activités atteindra 12,5 milliards de dollars cette année, soit une croissance de 59,3% comparé à 2016, la croissance moyenne annuelle s’établissant aux environs de 54,4% d’ici 2020, année où les revenus devraient franchir le cap des 46 milliards de dollars.

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