Alors qu’ils se disent prêts à révolutionner l’environnement du travail, les DSI considèrent que les dirigeants d’entreprises freinent cet élan et cantonnent le rôle de l’équipe IT à la réduction des coûts et à la gestion des outils existants.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête commanditée par Fuze, plateforme cloud mondiale de communications unifiées, qui montre que la dynamique de la transformation digitale se heurte à la « vision archaïque » des cadres dirigeants et confinent le département informatique à une principale fonction de réduction de coûts

On présente parfois les DSI comme des freins à la transformation numérique, ils considèrent que, eux, y sont prêts mais se heurtent à des directions qui auraient quelques difficultés à se lancer dans cette transformation de leurs activités, que ce soient via les technologies ou les business models.

Cette enquête indique que 94 % des décideurs IT estiment que la transformation digitale devrait être au cœur de leur mission (un peu moins en France), 47 % souhaitent que les cadres dirigeants encouragent l’équipe informatique à innover pour mener l’entreprise vers la réussite (37 % en France). Cependant, aujourd’hui encore, 44 % des décideurs IT (31 % en France) sont toujours évalués selon leur aptitude à réduire les coûts, le département IT devant réduire les dépenses d’environ 12 % au cours des 5 prochaines années.

La DSI consacre actuellement 78 % de son temps à gérer les plateformes IT et à résoudre les problèmes des utilisateurs (85 % en France) et ne consacre que 13 % de son temps à innover (7 % en France). On connait cette vieille règle du doigt mouillé valide depuis des décennies selon laquelle, dans le meilleur des cas, les DSI partage leur temps à 70 % à gérer l’existant et 30 % à lancer de nouveaux projets. Cela, alors même que les technologies auraient dû les libérer des tâches répétitives quotidiennes et devraient leur donner les briques de base pour lancer les changements nécessaires.

Cependant, la plupart des décideurs IT entrevoient de nombreuses opportunités pour libérer leurs équipes des contraintes opérationnelles quotidiennes et nombreux sont ceux qui initient déjà des changements. Pour ce faire, 81 % des décideurs IT interrogés ont déjà désigné un expert cloud et 57 % d’entre eux cherchent activement à réduire la prolifération des applications.

A l’horizon 2020, et au-delà, les DSI voient l’arrivée de la « génération Applis » – ces ados qui n’ont jamais connu un monde sans smartphone ni accès à Internet – comme une bonne chose. Ces derniers sont porteurs de changement dans le monde du travail. Trois-quarts des décideurs IT estiment que les plus jeunes favoriseront l’innovation dans le monde du travail (62 % en France).  82 % des collaborateurs actuellement en poste (93 % en France) reconnaissent même que la nouvelle génération apportera une bouffée d’air en matière de technologies.

Parmi les grandes tendances qui ressortent de ce rapport :

– La montée en puissance de collaborateurs hyper connectés et mobiles
83 % des collaborateurs n’estiment pas utile d’être au bureau pour être productifs (87 % en France) et 43 % pensent qu’ils seraient plus productifs chez eux qu’au bureau (47 % en France). Les collaborateurs considèrent la flexibilité du travail comme un impératif.

– Les usages privés intègrent la sphère professionnelle
Environ la moitié (48 %) des collaborateurs (49 % en France) déclarent que leur employeur ne fournit pas la technologie adéquate. 75 % de la génération Applis (76 % en France) souhaitent utiliser les toutes dernières technologies au travail. 59 % des décideurs informatiques déclarent qu’il est prioritaire d’adopter de nouvelles technologies.

– Des espaces de travail hybrides conçus pour les collaborateurs
86 % des collaborateurs (93 % en France) déclarent qu’une interaction en face-à-face sera toujours indispensable au travail. 71 % de la génération Applis (78 % en France) estiment important d’être en contact direct avec leurs collègues. Les bureaux devront être conçus dans cet objectif ?