L’accord signé récemment par Apple et IBM (Apple et IBM à l’assaut de l’entreprise mobile) autour de l’iPhone met en lumière l’importance que vont avoir les suites de gestion de flottes de mobiles en entreprise.

Les mobiles sont désormais omniprésents dans le SI de l’entreprise avec des modèles allant d’une grande souplesse à un contrôle très strict ne laissant place à aucune improvisation. Et les smartphones sont de plus en plus utilisés pour accéder à des applications d’entreprise critiques allant bien au-delà de la simple consultation de la messagerie. Pour gérer ces flottes de mobiles, les suites de gestion des équipements mobiles (Enterprise mobility management ou EMM) vont devenir indispensable et offrent de nombreuses parmi lesquelles on peut citer :

– Recensement des équipements ;
– Recensement des applications ;
– Gestion des configurations des systèmes d’exploitation ;
– Déploiement, mise à jour et suppression des apps mobiles;
– Configuration des apps et gestion des politiques ;
– Supervision des incidents ;
– Exécution d’actions à distance telle que l’effacement des données ;
– Gestion des contenus sur les mobiles.

La gestion des apps mobiles concerne la supervision et le contrôle des politiques d’utilisation des applications individuelles qui sont gérées par la console EMM. Cette fonction est d’autant plus indispensable lorsque les systèmes d’exploitation (Android, iOS, Windows Phone ou encore BlackBerry) n’offrent pas ces fonctionnalités ou quand la DSI a décidé de limiter certaines installations. La gestion des apps peut prendre deux formes :

– Applications préconfigurées : elles incluent la gestion des données (PIM ou Personal Information Manager) liées à la messagerie, l’agenda et les contacts ainsi qu’un navigateur sécurisé fourni par un éditeur tiers.

– Extension des apps : permet de déployer des politiques d’utilisation au travers de SDK (Software Developement Kit).

La deuxième dimension majeure d’une suite EMM concerne la gestion des contenus et permet aux utilisateurs d’accéder à leurs propres informations depuis leur équipement mobile. La suite EMM renforce le suivi des politiques d’utilisation telles que l’authentification, le partage de fichiers et les restrictions en matière de copier/coller. Les contenus peuvent provenir de trois sources différentes :

– Pièces jointes aux mails ;
– Contenus poussés par l’administrateur ou une autre personne habilitée ;
– Contenus accédés depuis un répertoire de fichiers.

Dans le cas de contenus poussés
– Contrôle des versions de documents ;
– Alerte en cas de nouveaux fichiers ;
– Alerte en cas d’expiration de date de validité.

Dans le cas de contenus accédés depuis l’équipement mobile :
– Support de systèmes de gestion de fichiers (Sharepoint, Documentum…)
– Restriction des téléchargements en cas de roaming ;
– Audit des login pour suivre l’accès et le téléchargement des fichiers.

Le marché de l’EMM est constitué d’acteurs spécialisés dans la gestion de parc tels que LANDesk, les spécialistes de la sécurité comme Symantec ou Sophos, des spécialistes du mobile, des éditeurs spécialisés ou encore des sociétés de l’IT traditionnelles comme IBM qui s’est largement renforcé suite à un rachat. L’accord assez improbable entre IBM et Apple a mis en lumière l’importance des suites dans le SI. Parmi les idées reçues à revoir, cet accord a révélé qu’IBM avait une suite de tout premier que le Gartner place dans le carré des leaders dans son quadrant magique (Gartner Magic Quadrant for Enterprise Mobility Management 2014) dans lequel le cabinet place 11 suites sur la centaine que l’on peut recenser sur le marché.

EMM1

Ce positionnement d’IBM a été obtenu suite à l’acquisition en décembre 2013 de la société Fiberlink et de la suite MaaS360 qui est devenu le composant principal de sa suite EMM qui supporte les trois OS mobiles principaux (iOS, Android et Windows Phone), sachant qu’Android et iOS ont acquis une position ultradominante (Vers un duopole Android/iOS ?).