Dans la zone innovations du MWC, coincée entre les robots connectés de Jasper et les démonstrations de 5 G, la firme Oral B qui vend des brosses à dents connectées proposait un essai de ses services.

Sorte de labo médical, ultra lumineux, comme sorti d’une soucoupe volante, le stand d’Oral-B, l’une des nombreuses filiales du groupe américain Procter and Gamble (80 Milliards de Dollars de CA et 127 000 employés) détonnait un peu, dans un univers de systèmes radio électroniques.

Mais sa présence insolite se justifiait par une brosse à dent connectée via Bluetooth à un téléphone Android, la brosse seule étant vendue 278 euros. « L’internet des objets » mérite le détour et lorsque le test est proposé par un ravissant mannequin déguisé en infirmière à mini jupe, digne d’un déguisement de soirée sadomaso, on sourit. Et on ne s’interroge plus sur le ridicule qu’il y aurait à se laver les dents en public, en plein milieu du salon plutôt informatique. Mais le téléphone étant semblable au mien, l’envie d’essayer l’application Androïd est devenue irrésistible. Tous les prétextes sont bons, parfois, pour récupérer d’une plongée parfois asphyxiante au cœur des logiciels d’administration de ressources pour opérateurs.bluetooth_wave

Test en grandeur nature

Reliée par une liaison Bluetooth (rappelons que c’est un lien radio UHF bidirectionnel dont le nom se réfère au surnom du roi Harald, alias dent bleue, « Bluetooth » (qui avait réussi à unifier le Danemark grâce au christianisme, mais ne nous égarons pas), la brosse à dent donne au programme Androïd ou IOS (Apple) des informations sur son positionnement, la pression exercée et son état électrique. Le programme, en fait, n’est qu’un guide pour déplacer lentement la tête rotative sur l’intérieur et l’extérieur de la gencive. Il propose même de regarder les informations TV en même temps. Il donne des statistiques sur l’usage de la brosse à dents et vous guide dans de « bonnes pratiques d’hygiène buccale.» Bref de là à dépenser 278 euros au lieu de 2,5 euros pour un modèle classique, il y a un saut quantique. On peut se poser des questions sur l’utilité de ce nouveau périphérique. Un modèle chinois, Beam est aussi vendu avec une application Androïd, mais à 35 euros sur Amazon ( photo). Enfin, on pourra quand même grâce à cela twitter quelque chose à ses «  1900 fBeam_Bluetooth_Toothbrushollowers » sur ses performances dentaires. Pas sûr que cela change la face du monde.

En tout cas, cela fait « phosphorer» sur les brosses à dents électriques et les dentifrices au fluor, ce qui, en soit, est déjà un exploit.