En quelques années, Netflix est devenu l’un des principaux fournisseurs de contenus via Internet, quel que soit l’écran… TV, tablets ou smartphones.

Netflix, le N du groupe des NATU qui représente la seconde génération d’Internet, fait état de la plus forte croissance sur le dernier trimestre de l’année trimestre 2016 avec 7 millions de nouveaux abonnés. C’est en 1997 que, fort de ses 75 M$ en poche suite à la vente de sa société Pure Software, Reed Hastings créé Netflix. Au départ, il s’agissait de fournir des contenus par le biais d’échange de DVD en utilisant les services postaux.

Certes, l’Internet était déjà présent mais les besoins en bande passante étaient trop élevés. Ce n’est qu’en 2010 que le volume du streaming via internet a dépassé le volume des contenus diffusés via des DVD. Aujourd’hui, Netflix revendique 100 millions d’utilisateurs sur Internet dans 190 pays – à l’exception de la Chine – contre 5 millions seulement pour les utilisateurs de DVD. Mais pour Reed Hastings, la TV mobile va continuer à se développer rapidement même si Netflix entend produire des contenus qui puissent se voir sur tous les écrans. S’il reconnait cette présence globale, Reed Hastings revendique une présence locale, c’est-à-dire des contenus différenciés plutôt qu’une stratégie de type « one size fits all ».

Netflix ne se contente plus de diffuser des contenus, mais il s’est lancé dans la production, avec la série à succès House of Cards. « Aujourd’hui, nous offrons une très grande variété, expliquait Reed Hastings, président de la société lors de la conférence plénière au MWC 2017 : standup comedy, documentaires, mini séries, émission de TV… ». Le géant du streaming vidéo a obtenu le prix du meilleur court-métrage documentaire. Le film est consacré au quotidien d’un groupe de volontaires, membres de la Syrian Civil Defense Force (aussi surnommés « Casques blancs »), qui risquent leur vie pour venir en aide aux civils syriens. Même si c’était là une claire déception par rapport à Amazon. Le géant du commerce électronique, qui s’est lancé à l’assaut du septième art il y a quelques années, est reparti avec deux trophées, grâce au film Manchester by the Sea : un meilleur scénario, et meilleur acteur pour Casey Affleck.

Sur l’exercice 2016, Netflix a réalisé un chiffre d’affaire de 8,8 milliards de dollars en croissance de 30 % par rapport à 2015. Mais contrairement aux sociétés de l’Internet comme Google ou Facebook qui se rémunère par la publicité, Netflix se rémunère principalement sur les abonnements. Résultat, la rentabilité est nettement plus faible. Sur 2016, son bénéfice net est de « seulement » 186 M$. Toutefois, l’action a connu une évolution rapide et régulière depuis l’introduction en passant de 20 dollars en 2012 à 144 dollars aujourd’hui pour une valorisation de plus de 60 milliards de dollars.

Pour ceux qui espérait que Reed Hastings se prononce sur le brulant sujet de la Net Neutrality pour lequel la nouvelle administration américaine semble vouloir changer les règles du jeu. Le nouveau patron de la FCC nommé par Donald Trump ne serait pas favorable à ce principe contrairement à son prédécesseur. Il est montré très confiant sur l’évolution technologique. D’abord, les améliorations au niveau des Codecs permettent désormais d’obtenir des vidéos de très bonne qualité avec une bande passante de seulement 500 Kbits/s. Ce qui résoudrait une partie du problème entre l’évolution des besoins et les capacités des tuyaux. Comment voit-il l’avenir de la technologie dans 5/10 ou 20 ans ? Plutôt que de se fonder sur des stratégies arrêtées et de faire des choix déterminants, nous préférons être très attentifs aux évolutions et nous y adapter au fil de l’eau.

Le piratage ? Pour Reed Hastings, la situation serait en passe de se normaliser car le prix des abonnements réduit le désir de pirater les contenus. Les utilisateurs évoluent de plus en plus vers les services payants. Bien sûr, les gouvernements jouent un rôle dans cette évolution. Streaming vs téléchargement ? Les deux se maintiendront même si le streaming va se développer rapidement. En revanche, les utilisateurs souhaitent de plus en plus regarder les contenus aux moments qu’ils ont choisi.