Le microcosme TV célèbre ce soir à Paris, sous le pont Alexandre 3, l’arrivée en France de Netflix, avec l’aide de Bouygues Telecom.

Entre les suppôts du Satan américain qui va « ébranler » l’identité culturelle française, tout en ne payant pas d’impôts et de l’autre, les défenseurs de l’exception française, le débat sera houleux. Du coté nationaliste, on va retrouver tous les créateurs de fictions qui vivent dans la mouvance de Canal+ et des avances sur recettes. Pour Canal Plus, l’arrivée de Netflix va certainement relativiser l’intérêt de son offre de films (2000 et de 1200 séries) à la demande. Le service disposerait de 520 000 abonnés qui souvent ont surtout fait le choix du couplage football et films.

Numéricâble en piste aussi

Numéricâble lance aujourd’hui aussi un service gratuit à ses abonnés leur permettant d’accéder à 3000 épisodes de série. Cette offre est réservée à ceux qui ont payé 25,90 puis 39,90 euros par mois. Ces derniers vont se poser des questions lorsqu’il verront que Netflix est proposé pour un tarif variant de 7,99 euros à 12 euros par mois, selon les offres annoncées par Bouygues Telecom à partir de novembre. Cette offre sera réservée aux détenteurs de Bbox sensation et de la future box Android qui sera plus ouverte aux mobiles Android.

La dure réalité du piratage

Ces deux annonces, celle de Netflix-Bouygues et Numéricâble laissent toutefois rêveur car officiellement ce sont plus de 200 millions de films par an qui seraient téléchargés en douce en France. Ils sont de plus en plus regardés en mode streaming avec des sites comme Pop corn time, qui offre même le luxe de proposer un client VPN afin que votre adresse soit masquée au gendarme des réseaux « hadopi » ; 25 000 clients seraient officiellement enregistrés  chez Pop Corn. Combien le seront chez Netflix dans un an, vu la profusion de systèmes gratuits ou presque. Beaucoup de services VPN proposaient déjà aux américains l’accés à Netflix, même en France, depuis des lustres (http://jordanfried.com/how-to-watch-netflix-in-france/)  grâce à des clients spéciaux. Mais la qualité laissait à désirer. Lorsqu’on sait même que beaucoup de détenteurs d’abonnement Netflix préfèrent continuer à télécharger leurs séries préférées via leur client BitTorrent, on peut se poser des questions sur l’importance réelle de l’arrivée de Netflix. Pour les professionnels, le résultat sera difficile à accepter. Netflix devrait, si tout va bien, dans les deux années à venir consommer 10% de la bande passante soit une baisse de débit sensible. Mais ces chiffres (diffusés par Orange), là aussi, seront difficiles à vérifier.