Manifestation désormais incontournable, le congrès big data accueille pendant deux jours les principaux acteurs du secteur et consacre la maturité d’une technologie.

« L’Intelligence artificielle et les big data sont liées et l’une ne va pas sans l’autre », considère Florent Perronnin, directeur du laboratoire de recherche de Facebook à Paris. « En fait, ce que l’on appelle aujourd’hui Intelligence artificielle est surtout de l’intelligence statistique aux volumes considérables de données disponibles aujourd’hui » enchérit Dominique Cardon, sociologue au laboratoire SENSE (Orange Labs) et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée.

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C’est ce lien étroit entre les deux sujets qui a justifié le thème de cette première journée du congrès big data autour de l’Intelligence artificielle, plus précisément du deep learning présenté comme la prochaine étape du big data. Florent Perronnin confirme que l’IA a7 Big data 1 rapidement progressé ces dernières années sous l’effet conjugué des volumes de données considérables et la disponibilité de puissance de calcul disponible (Tout ce que vous avez savoir sur le deep learning) avec des applications spectaculaires dans les domaines du traitement de la parole ou de la reconnaissance d’images.

Une approche radicalement différente de celle des systèmes experts des années 80 consistant à intégrer de l’intelligence sous forme de règles dans des systèmes pour essayer qui puisse induire un raisonnement et simuler l’intelligence humaine. Cette approche est entrée dans une impasse et n’a donné que très peu de résultats. L’approche actuelle consiste à utiliser très peu de règles de bas niveau et de les enrichir et de les modifier à l’épreuve des données. Mounir Mahjoubi, le nouveau président du CNNum atteste bien de ce changement de méthode « où tout désormais part des données qui permet d’échafauder des hypothèses puis de les tester et de les affiner avec encore plus de données ».


Powerlinx reçoit le 1er prix des Trophées de l’Innovation  Big Data 2016

Powerlinx de la société Altares est une plateforme mondiale BtoB, dont la vocation est de simplifier et optimiser la recherche de partenaires à l’international, qu’ils soient fournisseurs, distributeurs, fabricants ou investisseurs. En moins d’un an, Powerlinx c’est plus de 35 millions d’entreprises et des milliers d’opportunités. Lancée en juin 2015 aux Etats-Unis, la plateforme Powerlinx compte déjà plus de 40 000 membres issus de 165 pays.

La plateforme Powerlinx est orientée Data et réinvente les process de développement des entreprises. Construite sur une base de données de millions d’entreprises dans le monde, Powerlinx utilise un moteur de recherche extrêmement puissant, associé à un outil unique de compatibilité, le PowerScore.

La technologie utilisée, à base d’intelligence artificielle et d’analyse sémantique, permet d’identifier directement et simplement les partenaires pertinents à l’international (stratégiques, commerciaux, distribution, fusion/acquisition, etc.) ayant des objectifs de développement communs. Elle s’inscrit dans une rupture d’usage : la désintermédiation de la mise en relation.

Powerlinx a été construit autour du Partner Graph qui est basé sur plusieurs éléments liés à l’entreprise, comme ses relations passées et connues, son activité, son offre produits/services, ses cibles de clients, son effectif, sa forme juridique, etc.


 

Parmi les applications bénéficiant qui s’inscrivent dans cette logique, la société SNIPS développe une interface, sorte de surcouche logicielle sur le mobile – permettant de relier les différentes applications présentes sur un smartphone, « qui n’est pas du tout smart », précise Yann Lechelle, COO de SNIPS, pour automatiser un maximum de tâches et réduire ainsi le nombre d’interactions nécessaires pour accomplir une tâche donnée. L’objectif étant de simplifier au maximum la vie de l’utilisateur.

7 Big data 4« Dans la bataille qui s’est engagée entre les acteurs historiques et les nouveaux entrants, Uber et tous ses disciples numériques, les premiers se sont fait bousculés par les seconds », explique Jeremy Harroch, DG du cabinet Quantmetry (voir encadré ci-dessous) « mais ils ont un avantage car ils ont la connaissance profonde de leurs données ». Le dg du cabinet de conseil plaide pour une « transformation data responsable » car certaines initiatives peuvent se révéler assez calamiteuse. Jeremy Harrow rappelle l’exemple du géant de la distribution américaine Target qui avait lancé une application prédictive permettant de détecter lorsque les clientes pouvaient être enceintes pour des opérations de couponing. L’histoire a complètement dégénéré impliquant les médias qui en ont fait leur choix gras.

Quantmetry fait part d’une application exemplaire de ce que le big data peut faire de mieux. Une enquête sur les taux de rémission du cancer du sein avait détecté un taux de 93 % pour les patientes traitées à l’hôpital de Strasbourg contre 85 % pour l’ensemble des hôpitaux français. Cette différence a mis en lumière un traitement particulier hôpital de cet qu’il a été possible d’appliquer assez facilement.

Mounir Mahjoubi plaide pour quelques règles dans cette nouvelle ère où les données sont devenues omniprésentes : entreprendre un « désilotage » dans l’entreprise permettant une circulation fluide des données, la loyauté des plates-formes – une idée qui n’a pas été reprise dans la loi numérique – la généralisation de l’open data et la donnée comme un véritable outil d’aide à la décision et la nécessité d’un démarche responsable sur l’analyse et la prise de décision car les dérapages peuvent arriver rapidement.

 


Les Français et les big data

7 Big data 26 Français sur 10 ne savent tout simplement pas « ce que le terme big data signifie ». Et près de 9 Français sur 10 se considèrent « mal informés sur l’utilisation du Big Data par les entreprises et les organismes publics ». C’est ce que révèle une enquête réalisée par l’institut Harris Interactive pour le cabinet de conseil Quantmetry.

78 % des Français déclarent que « le recours aux données va être amené à se développer dans les prochaines années ». Une majorité reconnait également que cela « permet de proposer une offre et des services personnalisés aux citoyens, aux consommateurs » (62 %) ; que « c’est un sujet qui devrait être prioritaire pour les entreprises et les organismes publics » (58 %) ; ou encore que « cela permet aux entreprises d’être plus performantes » (54 %). 37 % seulement des personnes sondées pensent que « les entreprises et les organismes publics font un usage responsable et raisonnable des données ».

L’enquête montre enfin que les bénéfices induits par la transformation Big Data sont plus probants pour la population qui se déclare être la mieux informée à ce sujet. Ainsi, ils sont 72 % à se déclarer favorables à une utilisation plus importante des données « pour améliorer l’offre, les services proposés dans le domaine de la santé », contre 53 % pour l’ensemble de la population ; 50 % à se déclarer favorables à une utilisation plus importante des données « pour améliorer l’offre, les services proposés dans le domaine des transports » (31% pour l’ensemble de la population).