Impossible aujourd’hui pour une entreprise de ne pas se mettre à l’heure du digital. Un passage obligé qui recouvre des enjeux critiques. Lesquels ? Accéder à une information fiable rapidement et partager des données pertinentes aux bonnes personnes au bon moment. Comment y parvenir ?

Data Analysts, Data Scientists, API Management… Le digital implique de nouvelles compétences et une nouvelle gouvernance.  En effet, les contraintes sécuritaires et règlementaires propres à chaque zone géographique imposent aux organisations de tenir compte des spécificités locales. Directive on Payment Services (PSD2) pour le secteur bancaire, protection des données personnelles (GDPR) … entreront en vigueur en 2018 obligeant les entreprises à proposer une traçabilité totale de l’usage de leurs données sous peine d’une amende conséquente – pouvant aller jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial en cas de non-respect de la loi GDPR. Bonne nouvelle : les nouvelles technologies intègrent nativement l’ensemble de ces contraintes pour faciliter les échanges avec l’extérieur à l’image de l’API Management. À la clé : créer un catalogue de services unique synonyme de gains de temps et d’argent.

3 étapes pour industrialiser les processus

Conséquence directe de ces nouvelles tendances de communication : la nécessité d’accélérer et donc d’industrialiser les processus. Or, de nombreux établissements travaillent encore en silos. Les « Pizza Teams » favorisent en ce sens le travail collaboratif. Objectif : créer un pool de compétences pour accélérer les enjeux digitaux.

Le challenge est de taille. Comment alors réussir son projet digital ? Trois étapes clés semblent incontournables. Première étape : identifier les données de référence. Condition sine qua non pour déployer un langage commun à toute l’entreprise. Un acteur majeur du secteur du luxe souhaitait ainsi se lancer dans le Big Data. Problème : il avait omis de travailler sur la qualité des données. Résultat : ses données se sont avérées peu cohérentes. Une meilleure lecture des données en amont aurait facilité et accéléré la mise en place de son projet ! Deuxième étape : la gouvernance des données, indispensable à toute urbanisation du système d’information. Enfin, troisième étape : se doter d’outils efficaces en phase avec les enjeux critiques du digital.

Cette tendance actuelle du marché constitue le défi majeur des entreprises en 2017. Combien de « Pizza Teams » ont ainsi échoué parce qu’elles étaient incapables de rattacher leurs tests métiers au Core IT ? En s’appuyant sur l’API Management, elles disposeront de données fiables pour dérouler leur projet favorisant ainsi la bascule entre le mode agile et le mode RUN. Si ce passage semble plus aisé pour les nouveaux acteurs digital ready, il représente un challenge critique pour les autres entreprises. Le risque ? La perte de leur compétitivité !

Créer des passerelles entre mode conceptuel et industriel

C’est pourquoi l’accompagnement est clé. On ne s’improvise pas un acteur digital du jour au lendemain. Le changement culturel et structurel est ici trop important. Surtout à une époque où l’innovation s’accélère au quotidien. Il est essentiel en effet de se montrer en mesure de fiabiliser les données nécessaires à l’usage du prototype pour faciliter son passage au mode industriel, en créant des passerelles via l’API Management.

À cette fin, il est indispensable de maîtriser, stabiliser et fiabiliser l’ensemble des données de référence – info produit, client, tiers, fournisseur… – et de mettre en place une organisation qui participe à leur maintien. Comment ? À travers la mise en place de processus agiles et de technologies adaptées qui faciliteront les échanges et permettront de tirer un maximum de valeurs de ces données. Préalable indispensable à tout projet digital.

Et demain ?

Un préalable d’autant plus urgent que l’on s’oriente de plus en plus vers une gouvernance des données axée sur la valeur. Quelles données digitales ont le plus de valeur ? Quelles sont alors les règles appliquées dans l’entreprise pour en tirer la valeur optimale ? Quelles données permettent d’atteindre les objectifs fixés ? Voilà les questions auxquelles les entreprises vont devoir répondre si elles souhaitent rester compétitives sur des marchés de plus en plus concurrentiels.

La réponse est d’orienter la gouvernance sur les données ayant le plus d’apport sur les processus digitaux. Classiquement la vue 360 client. Pourquoi ? Parce que seul un petit ensemble de données sera alors placé sous gouvernance. Un changement d’orientation vecteur de performances. C’est pourquoi, tout projet digital doit commencer par une démarche de valorisation de la gouvernance des données les plus pertinentes. Parce que les tendances de demain se préparent dès aujourd’hui !

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Aurélien Gour est Manager Data Governance chez Micropole