Des mini-capteurs développés par Intel placées sur le dos de 10 000 abeilles dans le cadre d’une expérimentation en Tasmanie visent à comprendre le déclin accéléré de leur population.

Les puces seront les meilleures les amies des abeilles ? Peut-être mais ce qui est sûr c’est que les abeilles sont les meilleures amies de l’homme. « Si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, alors l’homme n’aurait plus que quatre ans à vivre. Plus d’abeilles, plus de pollinisation, plus de plantes, plus d’animaux, plus d’hommes », une citation que l’on attribue à tort à Albert Einstein et qui est fausse mais qui traduit une réalité plutôt sombre. De fait, les trois-quarts de toutes les récoltes incluant les fruits, les légumes dépendent de la pollinisation des abeilles, papillons, coccinelles et autres pollinisateurs selon un rapport récent publié par les Nations Unies en début de cette année.

Ce rapport indique qu’entre 235 et 577 milliards de dollars (une fourchette assez large il est vrai) dépend directement de la pollinisation, réalisée en partie par les 20 000 espèces d’abeilles existantes. « Aux Etats-Unis seulement, la population des ruches d’abeilles diminue de 25 % par an », explique Paulo de Souza, professeur et directeur de recherche au CSIRO (Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle), l’institut de recherche australien.

Certes, les pesticides comme le Gaucho et le Régent constituent une des causes de cette disparition. « Il y en aurait d’autres comme les changements climatiques, les maladies, la déforestation… mais selon Paulo de Souza, les causes expliquant ce déclin massif ne sont pas connues de manière précise ».

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Des chercheurs d’Intel ont lancé un programme de recherche visant à installer un mini-capteur de 2,5 mm sur le dos de 10 000 abeilles. Cette expérimentation se tient dans l’Etat Australien de la Tasmanie où le déclin des abeilles est particulièrement marquant.

Ce mini-capteur est alimenté en énergie par le battement des ailes des abeilles et il va permettre d’enregistrer tous les paramètres de leurs déplacements : leurs parcours dès qu’elles sortent de la ruche, la durée de leurs vols ainsi que les changements brutaux de direction qui peuvent être riches en information. Chaque mini-capteur est doté d’une puce RFID qui est alimenté électriquement par le mouvement des ailes des abeilles. Cette puce mesure comment et quand les abeilles dévient de leur comportement habituel. Les ruches sont équipées de petits ordinateurs, les Intel Edison Compute modules, qui collectent les données des abeilles lorsque celles-ci vont et viennent.  Ces modules sont personnalisables permettant aussi de mesurer des données spécifiques en fonction des recherches : température, humidité, pollution de l’eau, vitesse du vent ou encore le volume de production de miel.  Et le croisement de toutes ces données permettra peut-être de détecter des causes au déclin des abeilles car cette expérimentation est en à ses débuts.

Lorsqu’un chercheur détecte des anomalies liées à un comportement étrange d’abeilles, il peut alors aller sur le terrain pour mieux comprendre ce qui se passe et compléter ses recherches en faisant des prélèvements de sols, de l’air et croiser l’ensemble des données.