Le nouveau paysage numérique vient transformer les rôles dans le secteur de l’informatique. Avec l’essor de l’Internet des Objets (IdO), l’arrivée en masse d’informations potentielles sur les réseaux sociaux, et une toute nouvelle génération d’outils d’analyses web sophistiqués, il faut plus que jamais être sélectif avec les données pour ne sauvegarder que les informations vraiment importantes pour une entreprise. Étant donné que les entreprises exploitent de plus en plus les technologies numériques big data, ce nouveau monde numérique crée un besoin encore plus important en stratégie intégrée de gestion de l’information.

Aujourd’hui les entreprises réalisent que la science des données est importante : conserver, avoir accès, protéger et enfin, supprimer des données en respectant l’évolution des lois est ce qui les préoccupe en premier lieu.

Dans le même temps, les équipes des départements informatiques prennent également conscience du besoin d’un leader qui aura le rôle de comprendre et de défendre l’intérêt des données. Cependant, cette nouvelle tâche ne peut pas être allouée au CIO qui est déjà très occupé par le fait de devoir faciliter et gérer la transition ainsi que les innovations numériques.

Selon la société Gartner, 25% des entreprises auront un directeur des données (CDO ou Chief Data Officer) d’ici 2017, ce pourcentage allant même jusqu’à 50% pour les entreprises des secteurs fortement réglementés tels que les banques ou les assurances. En effet, toujours d’après le Gartner, 20% des PDG des grandes entreprises ont déjà créé un poste de CDO en charge de gérer les nouvelles technologies sur le réseau de leur entreprise[1].

Exploiter les données pour une meilleure valeur commerciale

Il est estimé qu’une mauvaise qualité des données coûte en moyenne 13.5 millions de dollars chaque année aux entreprises, et pourtant les problèmes de gestion des données, dont elles souffrent toutes, ne font que s’aggraver[2]. Bien que le concept de la gestion des données existe depuis déjà plusieurs années, les données ne sont toujours pas suffisamment prises en considération.

Ce phénomène nécessite un investissement en professionnels réellement capables de privilégier et gérer les données. C’est à ce niveau-là que le CDO intervient. Son rôle est de mettre en place un plan de gestion permettant de garder une trace des ressources : où les données sont-elles stockées, qui peut y avoir accès et combien de fois sont-elles vérifiées et nettoyées. Le CDO peut mettre en place des processus de qualité des données grâce auxquels il sera possible de mieux gérer la pureté des ressources critiques de l’entreprise. Il peut également s’assurer que l’entreprise ne dépense pas d’argent dans le stockage de données dupliquées, vieilles, non vérifiées ou même corrompues. Le résultat final serait d’avoir un ensemble de données de meilleure qualité pour tous au sein de l’entreprise ainsi qu’une gestion des données plus sécurisée, plus efficace et plus rapide pour la clientèle.

Le CDO doit également permettre aux entreprises de gérer leurs données comme un actif. Cela signifie qu’il est responsable de la manière dont les entreprises utilisent et profitent de la valeur des données, y compris de la façon dont elles les protègent, en termes de confidentialité, et dont elles respectent les lois relatives à l’accessibilité et à la protection des données. Le CDO doit instaurer l’ordre à partir du chaos et tirer profit des informations en possession de l’entreprise afin d’améliorer la vision d’ensemble et la compétitivité.

Établir des liens avec les utilisateurs

Le CDO doit être capable de reconnaitre l’importance d’associer les processus axés sur les technologies, grâce auxquels les entreprises fonctionnent, au « facteur humain » : des informations généralement ignorées, bien qu’essentielles, que l’on retrouve dans des données non structurées, souvent au sein des réseaux sociaux. Pour cela, il faudra qu’il soit le cerveau derrière l’opération consistant à réduire les obstacles entre les informations utiles et les bonnes actions.

Une recherche montre que les entreprises qui exploitent le Big Data pour établir des liens avec leurs clients font davantage de profits[3]. En effet, utiliser les données peut permettre de prendre des décisions commerciales plus intelligentes et peut générer plus de revenus pour les entreprises de certains types et de certaines tailles.

En fin de compte, les données peuvent être gérées comme le serait un produit. Il en va de la responsabilité du CDO d’identifier les nouvelles sources de données ainsi que de déterminer comment rassembler les données existantes provenant de plusieurs sources pour créer des offres à valeur ajoutée voire même commerciales. Utiliser les informations créées et stockées chaque jour de manière intelligente permettra aux entreprises d’engendrer plus d’opportunités et de mieux se distinguer de la concurrence.

Désormais, devenir une entreprise axée sur les données n’est plus un choix, c’est une nécessité. Prendre des décisions en fonction d’approches centrées sur les données n’améliore pas seulement la précision des résultats, cela permet également d’avoir une meilleure cohérence sur la façon dont ces résultats sont interprétés et affectent l’entreprise.

Grâce aux données, une entreprise peut être changée. Les organisations d’aujourd’hui ont besoin d’un nouveau « héros ». Et en tant que défenseur des données, le CDO reste le principal acteur du changement.

 

[1] Gartner, Février 2015 : article « Gartner Says CIOs and CDOs Must ‘Digitally Remaster’ Their Organizations »
[2] Gartner, Février 2015 : article « Gartner Says CIOs and CDOs Must ‘Digitally Remaster’ Their Organizations »
[3] Datameer, article « Unlocking Big Data tune into the customer journey »

 

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Patrick Rohrbasser est Country Manager France et Afrique du Nord, CommVault