Après l’Internet des documents (Google), puis l’Internet des gens (Facebook), voici venu le temps de l’Internet des objets (IdO). Mais pour quelles applications et quels business models ?

Les chiffres ont été répétés à l’envi. Ceux du Gartner pr exemple indiquent que le nombre d’objets connectés (excluant les PC, tablettes et autres smartphones) devrait atteindre 26 milliards en 2020.

Les objets connectés vont générer des volumes de données considérables qu’il faudra collecter, stocker, traiter, visualiser et analyser. Les opportunités seront très diverses et beaucoup restent à découvrir et à développer. L’objectif étant de donner de la valeur à ces flots de données. Le Gartner classe cette foisonnante diversité en quatre grandes catégories :

Administrer : superviser l’état d’un équipement pour en allonger la durée de vie
Ici, il s’agit principalement d’optimiser l’utilisation d’un équipement, d’un bâtiment ou d’un lieu tel qu’une salle de réunion ou un parking. Leur connexion permet de fournir des informations permettant de répondre au mieux aux besoins. L’équipement peut être un simple matériel produisant peu de données (un état qui peut être signalé sous la forme d’un simple arrêt ou marche) ou un matériel complexe comme un réacteur d’avion bourrés de capteurs qui envoient en temps réel d’importants flux de données dont le volume peut atteindre plusieurs To par jour.

Monétiser : faire payer en fonction de l’usage
Il s’agit ici de mesurer le plus finement possible l’usage pour facturer au plus près de la consommation. Cela permet la création de nouvelles opportunités en passant de l’investissement lourd (CAPEX) au paiement en fonction des services consommés (OPEX). Par exemple en supervisant l’utilisation d’un moteur d’avion (temps d’utilisation, consommation en kérozène…), le fournisseur pourra facturer le service rendu à la compagnie aérienne incluant les frais de maintenance et de réparation au lieu de vendre l’équipement. Ce système peut d’appliquer à une police d’assurance dont le montant sera calculée sur le principe du « pay as you drive ».

Exploiter : utiliser des matériels et contrôler les effets collatéraux
Ce modèle s’inspire de ce que l’on appelle aujourd’hui la technologie opérationnelle utilisée pour gérer les équipements et les process d’une unité de fabrication. La technologie opérationnelle s’éloigne des architectures propriétaires pour mieux utiliser les standards informatiques et passer ainsi sous la responsabilité de la DSI. Cela peut aller du simple contrôle d’une valve à un exemple beaucoup plus complexe incluant l’utilisation de milliers de capteurs pour mesurer les conditions météorologiques et atmosphériques dans le cas d’un système d’irrigation. Au-delà de l’optimisation, un tel système supprime la nécessité de se rendre sur place pour inspecter les matériels.

Elargir : Fournir de nouveaux services
Généralement une chaîne logistique prend fin lorsque le produit a été livré. Mais si le produit livré est connecté, une chaîne logistique numérique peut prendre le relais proposant de nouveaux services. Certaines situations peuvent être automatisées avec des services proposés sous la forme d’abonnement comme la mise à jour d’un firmware ou d’un logiciel. Des cas plus complexe peuvent concerner la fourniture d’informations (par exemple une panne imminente d’une pièce) pour une action préventive évitant le coût élevé du remplacement suite à une panne. Du contenu pourrait être envoyé sur n’importe quel terminal connecté comme un film en streaming sur un écran attaché à un siège d’avion ou de train.

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En 2020, le coût des composants baissera drastiquement de telle manière que la connectivité deviendra une fonctionnalité intégrée à un processeur de moins de 1 dollar. De très nombreux équipements ou produits intègreront alors ces technologies tels que les matériels médicaux, les systèmes robotiques, l’agriculture, l’automobile, les transports, la distribution d’eau, de gaz ou d’électricité. La vente additionnelle des produits augmentés de la technologie de l’Internet des objets est estimée à 300 milliards de dollars. Mais la valeur ajoutée, c’est-à-dire la vente des services fournis grâce à ces technologies pourrait six fois plus élevé. Les principaux secteurs concernés sont l’industrie (15%), la santé (15%) et les assurances (11%).

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