La transformation numérique s’est imposé comme un des sujets majeurs pour la majorité des entreprises. Qui doivent-elles choisir pour les accompagner ?

La transformation numérique bouleverse les entreprises en profondeur mais bouscule tout autant les fournisseurs qui souhaitent être présent sur ce nouveau front. Elle nécessite des compétences dans trois grands domaines que sont la stratégie, les technologies et la conception et l’expérience client correspondant à des compétences spécifiques et à des profils d’acteurs différents. Selon Christopher Vollmer, responsable de Strategy&, la filiale digitale de PwC, « les directions générales se demandent pourquoi leur entreprise ne tirent pas plus de bénéfice de la rupture numérique ». Le cabinet Altimeter définit la transformation numérique comme le « réalignement ou de nouveaux investissements en technologies et en business models pour les clients numériques sur les nouveaux points de contact sur l’ensemble du cycle de l’expérience client ».

Afin de ne pas se faire marginaliser, les acteurs de chacun de ces trois grands pôles essaient de se développer pour acquérir l’ensemble des compétences nécessaires à cette transformation numérique. C’est cette bataille qu’examine le cabinet PAC dans une étude récente intitulée Market Insight Report on Digital Transformation.

La stratégie est évidemment l’apanage des cabinets de conseil. Elle suppose une compréhension fine de l’activité de l’entreprise, de son organisation, de ses business models et de la meilleure combinaison à trouver entre le numérique et les activités traditionnelles et les conséquences sur la relation client. Traditionnellement, ces cabinets ont une très grande proximité avec les directions générales ainsi qu’avec certaines directions métiers.

La transformation numérique ne s’effectue pas par l’opération du Saint-Esprit, fut-il logé dans le cloud, mais bien grâce à des technologies de plus en plus sophistiquées et performantes qu’il faut choisir, assembler, mettre en œuvre et intégrer avec l’existant. Cette expertise est évidemment l’apanage des ESN.

Enfin, la troisième famille de compétences nécessaires concerne les technologies Web et sociales qui s’appuient sur de la technicité et de la créativité et une bonne compréhension de ce que l’on appelle aujourd’hui l’expérience client qui est déterminante dans ce nouveau monde panachant physique et numérique.

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Une entreprise client a donc besoin de ces trois compétences qui peuvent être fournies séparément par des acteurs différents ou par un seul qui pourrait les fournir seul, ou associé à des partenaires. Parallèlement, chaque acteur se renforce en créant des unités d’expertise spécialisées.

C’est par exemple le cas des cabinets de conseil qui sont en train de développement des pôles numériques. C’est par exemple le cas du BCG avec BCG Digital Ventures, Deloitte avec Deloitte Digital, McKinsey avec McKinsey Digital ou encore PwC avec Strategy&. Parfois il s’agit de rebaptiser « digital » une activité existante, dans d’autres cas, cette compétence nouvelle est issue de l’acquisition d’un acteur spécialisé comme Booz & Company par PwC.

Selon PAC, ces nouvelles unités numériques des cabinets de conseil sont encore de taille modeste par rapport à ce que peuvent proposer les grandes SSII comme Accenture, Capgemini, IBM ou Atos.

De leur côté, les agences digitales consolident leurs compétences en stratégie et en digital pour compléter leur savoir-faire en marketing, relations publiques et publicité. C’est le cas des quatre grandes agences mondiales Publicis, WPP, Omnicon et Interpublic.

Enfin, les SSII ont par essence de très fortes compétences en IT, en sécurité et en intégration (cloud, big data, mobilité, internet des objets). Selon PAC, les SSII acquièrent des compétences en stratégie et en digitale par le biais d’acquisitions mais aussi en développement de pratiques existantes en interne.