Avec 500 nouveaux postes créés cette année et trois nouveaux data centers au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, salesforce renforce sa présence sur le vieux continent.

Avec plus de 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013, salesforce poursuit sa croissance rapide. Parmi les bonnes nouvelles, l’Europe constitue une zone de dynamisme pour le pionnier du SaaS : plus de 40 % en 2013 contre 33 % à l’échelle mondiale. Ce qui la distingue de beaucoup d’éditeurs de logiciels pour qui le Vieux Continent n’est pas une région de fort développement – en raison de leur antériorité sur ce marché ou de la faible croissance de l’Europe – et qui s’intéresse plus à l’Asie-Pacifique ou l’Amérique du Nord.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser avec le modèle SaaS où la proximité n’est pas une nécessité pour le développement de l’activité, Salesforce est encore assez largement centrée sur les Etats-Unis où elle réalise plus des deux tiers de son chiffre d’affaires. On le voit, le SaaS n’exclut pas, loin de là, une présence locale. En Europe, Salesforce est encore en phase de développement et son chiffre d’affaires y est passé de  17 à 18 %. Résultat, salesforce prévoit de créer 500 emplois en 2014 en Europe. Pour mémoire, l’entreprise de Mark Benioff emploie un peu plus de 13 000 salariés.

Pour accompagne cette croissance, Salesforce prévoit d’ouvrir trois data centers en Europe, Au Royaume-Uni en 2014 à Slough près de Londres, en Allemagne et en France dans le courant de l’année 2015. Salesforce possède quatre data centers aux Etats-Unis et un au Japon. Suite aux affaires Snowden et aux révélations sur les activités de la NSA, l’implantation locale est devenue un paramètre important en lien avec l’utilisation et le transfert des données. Mais la présence sur le Vieux continent n’est pas une garantie qui prémunisse contre des activités d’intelligence de l’agence américaine. La NSA n’avait-elle pas réussi à écouter les conversations téléphoniques d’Angela Merkel.

La décision des sites en Allemagne et en France n’est sans doute pas encore prise. Parmi les critères pour prendre une telle décision, le prix du foncier, la proximité d’une centrale électrique ou encore de câbles transatlantiques pour réduire le temps de latence des données. L’implantation d’un site en France est donc une bonne nouvelle car d’autres pays comme l’Irlande ou la Hollande sont souvent plus attractifs pour ce type d’installation.

Parmi les clients importants en Europe, Salesforce fait état de BMW et de Pernod-Ricard.

Toutefois, malgré son incontestable succès, Salesforce n’a pas encore l’équilibre de son modèle économique lui permettant de dégager des bénéfices comparables à ses grands concurrents comme Microsoft, SAP ou Oracle. C’est la troisième année qu’elle essuie des pertes, légères sur l’exercice 2012, un peu plus importantes sur les deux derniers exercices, de respectivement 270 et 232 millions de dollars.

Dans l’actualité récente, Salesforce a rejoint le projet OpenStack aux côtés de Rackspace, Cisco, IBM, Intel, Red Hat, Dell, HP… C’est la première société spécialisée dans le SaaS à rejoindre le  projet Open Source. Les applications salesforce devraient donc être à terme disponibles sur cette infrastructure technique.