Lancé en 2007, l’ERP By design avait été l’un des premiers logiciels vendu en mode SAS dans le Cloud avec Netsuite. Son originalité à l’époque tenait à la fois à sa cible PME, à ses outils d’analyse età  son mode de fonctionnement « In Memory » sur le site de SAP. Depuis la firme avait été discrète sur ce produit mais avait proposé l’ERP « all in one » dans sa Business suite pour les sociétés de moins de 500 personnes. Avec le lancement d’Hana, la base donnée maison, en février dernier, tous les arguments de « By design » paraissaient avoir été pillés par la version Cloud Hana de l’ERP. La gestion de projet, l’analyse, l’administration et la finance, le CRM, la gestion des RH, beaucoup de modules déjà vus sur By design paraissaient être devenus, pour les commentateurs, des éléments de l’offre Hana en évolutionsap1 permanente.  

Noyée dans la cascade de rachats

Interrogé sur le positionnement du produit By design, toujours hébergé au siège social à Waldorf, SAP répondait régulièrement continuer ses ventes avec l’aide de partenaires qui développaient des modules spécifiques. Les rachats successifs de SuccessFactors, Ariba et Concur faisaient, à première vue, la démonstration que le premier éditeur européen préférait les solutions toutes faites à des collections de modules accessoires greffés sur la plate-forme By design laissée en interne, un peu à l’abandon.

Les stimulis de la concurrence

La multiplication des partenariats d’Infor, l’un de ses principaux concurrents, avec un nombre de sociétés de services spécialistes a fini par inquiéter la firme de Waldorf. De plus la progression d’un second éditeur, Netsuite, le créateur des ERP sur le cloud, associé en Europe dans un grand partenariat avec Cap Gemini, à la mi 2013, a fini de convaincre les dirigeants de la firme qu’il serait bon de réchauffer le moteur « By Design ». La peur de perdre la confiance des intégrateurs qui n’ont pas tous les moyens de vendre le grand paquebot Hana, mais seraient enclins à vendre un petit cargo ERP, sur mesure. La fascination des très grandes entreprises pour lesquelles Oracle et IBM s’étripent aurait-elle masqué la réalité des PME qui seraient à la base de 80% des revenus de SAP ? La remise en forme des objectifs publiés dés 2007 n’a pas tardée.

Retour aux sources logicielles

D’où la nomination récente d’un responsable de l’offre Michael Schmitt, chargé de faire la tournée des « popotes » européennes pour réchauffer et stimuler les clients inquiets, les intégrateurs désabusés et les commentateurs septiques. Le discours est simple, selon le General Manager, Michael Schmitt, de ce produit qui cible toujours les PME. « On a différents logiciels en fonction des cibles et nous poussons toujours By design et le nombre de clients n’a jamais cessé d’augmenter. Ce n’est pas parce que l’on en parle peu que le produit n’évolue pas, il est mis à jour tous les trimestres. Ce sont désormais trois grands datacenters qui hébergent By design. On a plus d’un millier de clients et près de 60 000 utilisateurs. On cible principalement les succursales des grands groupes qui cherchent à simplifier leur gestion dans différentes monnaies. Nous préférons la qualité des partenaires plutôt qu’un grand nombre de partenaires (a partner of volume plutôt qu’un volume de partenaires). Ainsi la société de service Roland Berger Strategy Consultant propose des modules complémentaires de notre ERP comme le projet Cockpit. » (image ci dessous)

Des prêts à taux « Zéro » pour finir de convaincre les PME

000000042405En France, le logiciel a été adopté par 70 sociétés et ce serait, selon Marc Genevois, le directeur des opérations, en France « un bon début ». La firme vise en particulier, du côté partenaires, les start-up qui s’orientent vers l’internet des objets. Withings, connue pour ses balances connectées et Netatmo, spécialiste des commandes de chauffage à distance, font partie des récents partenaires qui exploitent les ressources SAS de SAP. Depuis l’ouverture d’une division dédiée aux PME, en juillet dernier, SAP propose une offre qui permet d’acheter des services puis de commencer à les payer 24 mois plus tard, avec un taux d’intérêt à 0 %. Un argument qui devrait convaincre pas mal de PME de jouer la carte du cloud avec une grande sérénité.