La plupart (92 %) des responsables informatiques admettent que leur entreprise doit procéder à une importante modernisation de son infrastructure. Les données qui circulent aujourd’hui entre les data centers n’ont rien à voir avec les données d’il y a dix ans. Ce n’est pas simplement lié au fait que le volume des données a augmenté : nous sommes passés de données légères à des données riches, leur utilisation n’est plus statique mais dynamique et les connexions ne sont plus fixes mais mobiles. Cette nouvelle donne implique le besoin d’un flux constant de nouveaux services moins coûteux et fournis à la demande. Les architectures de réseau traditionnelles n’ont tout simplement pas été conçues pour répondre à ce besoin. Les fournisseurs de services Cloud, les opérateurs de télécommunications et les départements informatiques des entreprises commencent à en subir les conséquences.

Pour répondre aux principaux problèmes qui pénalisent le data center, des solutions matérielles et logicielles sont nécessaires. Toutefois, cela ne suffira pas. Les départements informatiques devront également changer d’état d’esprit.

Bon nombre de décideurs informatiques d’aujourd’hui ont été formés dans les années 1990, lorsque les architectures de réseau étaient principalement conçues pour alimenter un monde connecté. Or les comportements de l’époque prévalent encore bien souvent de nos jours. Toutefois, les utilisateurs ont actuellement besoin d’un réseau plus agile et réactif, adapté à un monde reposant sur le Cloud. Les décideurs informatiques doivent donc changer de comportement, défier le statu quo et répondre aux besoins des utilisateurs. Ils doivent donc adopter une nouvelle approche. Ce n’est jamais facile et tous les décideurs informatiques ne le feront pas, mais c’est indispensable pour réussir.

Fabric, SDN et NFV à l’avant-garde de l’innovation

Par exemple, les départements informatiques doivent redéfinir les modes de distribution des données. Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur des modèles d’architecture innovants, tels que les réseaux de type fabric, le  SDN (Software Defined Networks) et les technologies NFV (Network Functions Virtualization). La fabric améliore de 200 % l’utilisation du réseau et réduit de plus de 50 % les coûts opérationnels, tout en assurant un provisionnement automatique qui simplifie considérablement le déploiement du réseau et améliore son efficacité. Elle fournit ainsi les bases physiques agiles dont les entreprises ont besoin pour évoluer. C’est comme si vous construisiez une maison : vous ne pouvez rien faire sans fondations stables. La fabric fournit cette stabilité dans le data center et favorise l’innovation dans le reste de l’entreprise.

Ensemble, le NFV et le SDN créent des réseaux hautement automatisés et mieux pensés qui fournissent facilement et rapidement des applications et des services de nouvelle génération. En outre, il est possible de les déployer en quelques minutes, au lieu de plusieurs jours ou semaines. Ainsi, les entreprises peuvent créer de nouveaux produits et services sans s’inquiéter de la façon dont elles vont les livrer.

Souvent méconnus, le SDN et le NFV sont complémentaires, mais différents. Par exemple, les technologies SDN tirent parti de la flexibilité des nouveaux protocoles de communication tels qu’OpenFlow pour offrir aux administrateurs de réseau un contrôle sans précédent sur le chemin des paquets dans le réseau. Si le trafic réseau commence à saturer, les administrateurs peuvent rediriger le flux vers un commutateur différent et toutes les opérations sont pilotées par des logiciels. Les règles de routage peuvent être configurées temporairement ou peuvent être entièrement automatisées par le biais d’une interface centralisée.

Le NFV, quant à lui, permet aux administrateurs de virtualiser les fonctions de base du réseau. Plutôt que de s’appuyer sur une solution propriétaire pour les fonctions essentielles telles que le pare-feu, les administrateurs peuvent laisser un serveur x86 standard exécuter cette fonction. Les fonctions virtualisées peuvent même être déployées dans un Cloud.

Pérennisation de l’architecture de réseau

À partir de là, comment les entreprises peuvent-elles construire une plate-forme d’innovation dans le data center ? L’enseignement que nous pouvons tirer des problèmes auxquels sont actuellement confrontés les data centers est qu’il est très difficile de prévoir les besoins des futurs produits et services. C’est pourquoi les réseaux doivent être construits en tenant compte des normes ouvertes et de l’interopérabilité du matériel qui mène à l’innovation.

Le principal avantage d’une architecture de réseau basée sur la fabric et sur des logiciels réside dans son évolutivité. Elle permet d’innover et de fournir de manière rentable de nouvelles applications et de nouveaux services en quelques minutes au lieu de plusieurs jours ou semaines. Toutefois, avant d’envisager de créer de nouveaux produits et services, tels que nous n’en avons jamais vus, nous devons améliorer les produits et services dont nous disposons déjà. Les fournisseurs de services Cloud qui ont commencé à déployer des technologies SDN et NFV l’année dernière en tirent déjà parti. Les opérateurs et les entreprises devraient commencer à déployer des solutions SDN et NFV en 2015.

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Vincent Felisaz est ingénieur système chez Brocade