3 décideurs du secteur public sur 4 ont déjà utilisé le cloud public (SaaS, PaaS, IaaS – privé/public) ou prévoit de le faire d’ici 2018. C’est ce qu’indique une étude que le cabinet Markess s récemment présenté lors d’une conférence de la mission Ecoter sur le cloud et la gouvernance des données.

Le cloud public comme modèle pour opérer leurs chantiers numériques innovants et véritablement entrer dans l’ère de la transition numérique est donc devenu attractif pour les organisations du secteur public. Si ce modèle a longtemps été observé avec méfiance et a pris du retard en termes d’appropriation par la sphère publique par rapport aux entreprises privées, la donne semble évoluer aujourd’hui et pourrait signer l’avènement de nouvelles avancées dans son appropriation par les administrations françaises.

Le cloud offre en effet des possibilités en adéquation avec les défis auxquels doivent faire face les services publics à l’heure de la transition numérique :
– Accéder à des infrastructures sans investir directement, en période de raréfaction budgétaire.
– Faciliter la mise en œuvre rapide et agile de nouveaux services numériques à l’appui de ressources externes complémentaires.
– Accélérer les usages, notamment en situation de mobilité mais aussi pour le partage de données au sein d’écosystèmes (logique de co-innovation, travail collaboratif…) ou encore pour enrichir et compléter des applications existantes et hébergées en interne.

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Bien sûr se pose le problème de la sécurité et du stockage sur le territoire national. Sur ce point, les opérations Cloudwatt et Numergy ont été un fiasco total. Mais d’autres initiatives d’acteurs français comme OVH ou Ikoula (voir encadré ci-dessous) ont permis de pallier en partie à ce manque. Et les grands leaders tels que Microsoft ou Amazon ont compris le message en décidant de mettre en place des data centers sur le territoire national. Il s’agit d’un signal fort de leur part démontrant l’intérêt qu’ils portent au marché français et leurs capacités à s’adapter pour prendre en compte ses particularités, avec à la clé un potentiel de développement pouvant toucher des millions de citoyens !

Brad Smith allait même plus loin lors de la conférence Microsoft Experience en rappelant que son entreprise avait résister aux injonctions du gouvernement à lui fournir des données stockées en Irlande. Autrement dit, Microsoft est garante des données de ses clients.

Le principal frein au développement du cloud au sein du secteur public reste lié aux risques sécuritaires et à une maîtrise approximative des enjeux juridiques sous-jacents selon plus d’un décideur sur deux du secteur public interrogé par Markess. Tous les profils d’administrations (ministères, collectivités…) s’accordent sur ce point et la récente note des ministères de l’intérieur et de la culture n’a pas manqué de les rappeler à l’ordre quant à l’importance de la localisation des données sur le territoire français.

Si de nombreuses administrations (en particulier les collectivités locales) ont déjà fait le choix d’applications en mode SaaS pour des fonctions traditionnelles non stratégiques de messagerie par exemple, elles sont toujours prudentes en ce qui concerne le recours à des infrastructures dans le cloud (IaaS).

Dans ce domaine, elles privilégient plutôt des cloud privés dans leurs locaux ou chez un prestataire garantissant la localisation des données en France. Néanmoins, en l’absence d’adéquation de l’offre conforme à la législation française à une demande croissante, les administrations sont parfois contraintes à se priver de solutions répondant à leurs attentes, ce qui suscitent aujourd’hui des impatiences…


Les atouts du cloud public selon Ikoula

Entre 2015 et 2016, le Cloud Public voit son chiffre augmenter de 17 %, s’élevant en 2016 à 208 milliards de dollars, contre 178 milliards en 2015.  Après avoir lancé son Cloud Privé cet été, Ikoula a annoncé en Septembre le lancement de son Cloud Public aux Etats-Unis sous le nom de Cloud Ikoula One, permettant de déployer en un clic seulement instances ou VM.

Pour l’opération, le Cloud Public présente en effet de nombreux avantages par rapport à d’autres solutions d’hébergement, particulièrement intéressants pour les entreprises en termes de flexibilité et de gestion et de ressources. Ce incite de plus en plus de start-up et de TPE à opter pour cette solution d’hébergement.

Malgré cet intérêt croissant pour l’acquisition du cloud public, certaines entreprises restent néanmoins méfiantes quant à la sécurité de ce type de cloud. Les ressources n’étant pas centralisées sur un seul et unique serveur, le stockage des données extérieures à l’entreprise, ainsi que l’absence de contrôle sur certains composants du SI en refroidissent certains.

Néanmoins, il faut savoir qu’un cloud public est généralement aussi sécurisé qu’un cloud privé et selon une étude récente, 50% des leaders informatiques s’accordent pour dire que les données sont plus sécurisées sur les principaux cloud publics plutôt que dans leurs propres data-centers. De la même manière, l’absence de contrôle sur les composants génériques n’est absolument pas synonyme de perte de contrôle total et permet au contraire de se centraliser sur l’essentiel, à savoir la gouvernance du SI ainsi que sur les décisions importantes pour les performances de l’entreprise.