Sapientis s’engage sur «le manifeste pour plus de Valeur(s) dans la décision publique et l’entreprise» qui prône le recours aux démarches valeurs, parce qu’elles sont cruciales à nos yeux pour le pilotage des systèmes d’information (SI).

Un système d’information n’a de valeur ajoutée que s’il porte des valeurs. Celles de l’entreprise, administration, service public, association ou toute autre organisation qui le conçoit et le met en œuvre. Toute décision autour du SI doit avoir un lien avec l’intérêt général de l’organisation. Or de nombreux systèmes d’information sont dès leur adolescence, perclus des rhumatismes hérités de choix réducteurs, faits en silos, dans un coin, pour résoudre temporairement le besoin d’une unité organisationnelle à peu de frais. L’ennui, c’est que ces choix s’installent durablement et deviennent coûteux à maintenir, sans que le besoin d’ensemble de l’organisation soit vraiment pris en compte ni ses possibles évolutions. Au fil de l’eau, la remise en cause est repoussée pour de nouveaux impératifs et devient difficile. Surtout quand on recherche des réductions de coûts à tout-va, sans clarifier les missions, les responsabilités ou les engagements pour y arriver et sans considérer les contraintes existantes. On ne réduit pas la fracture qui s’instaure entre les objectifs recherchés, les services qui pourraient les supporter et les niveaux d’exigence. De plus, réduire une fracture pour réduire une fracture n’apporte rien si vous le faites sur le mauvais membre. D’un SI boiteux on peut toujours faire un cul de jatte.

Certes, il existe des solutions pour obtenir plus d’agilité durablement du Système d’information : référentiels de bonnes pratiques, méthodes d’architecture durable, de développement agile, développement ou tests conduits par les modèles, solutions open source ou solutions de cloud computing pour une mise sur le marché plus rapide ou pour disposer de capacités applicatives, de développement, de stockage ou de puissance machine à la demande. Toutes ces solutions ont un intérêt mais elles n’ont pas le même intérêt pour tout. Un logiciel standardisé en mode service (Saas) satisfait des besoins classiques non des besoins très spécifiques, les communautés derrière les logiciels libres ne garantissent pas toutes les mêmes niveaux de support et d’évolutivité, les méthodes agiles ne s’appliquent pas si aisément sur tous types de projet, etc. Dans tous les cas le « comment faire » ne peut se décider qu’à travers la question « pour quoi faire, pour qui ? ». Un dossier de décision doit décrire les avantages pour les parties prenantes, les impacts aussi. On pourra ensuite choisir ce qui procure les meilleurs avantages aux moindres coûts et risques.

Un projet de système d’information n’est pas un projet compliqué. Il ne relève pas uniquement d’une logique cartésienne et ne peut se découper en sous-tâches parfaitement définies à confier à des techniciens experts autonomes. Un projet de SI est un projet complexe, avec des ensembles d’interactions entre stratégie, marché, acteurs, informations, processus, ressources et capacités (y compris l’existant du SI) dans des environnements mouvants, avec des contraintes et des incertitudes. Sans regarder l’ensemble, sans impliquer toutes les parties prenantes, le système d’information devient boiteux parce que le système de pilotage se crée borgne. Les échecs retentissants des projets de système d’information en sont la conséquence. L’abandon du programme autour du SI-paye de l’ONP est le dernier exemple de poids à l’échelle des centaines de millions dépensés pour rien (voir l’article de silicon.fr).

Est-ce que de tels échecs sont des fatalités ? Non. Nous avons la conviction que rendre lisible à toutes les parties prenantes les paramètres clés de la décision et transformer le système d’information en un outil de production de valeur, c’est possible ! Cette conviction est à l’origine de l’ontologie décisionnelle d’entreprise pour la transformation numérique que nous développons. Parce qu’il y a des méthodes éprouvées qui permettent d’enrayer l’aveuglement progressif des décisionnaires à la vision « valeur ajoutée ». Ce sont les démarches Valeur(s). Elles existent, elles sont efficaces, et nous y avons recours ! Mais elles sont encore insuffisamment utilisées. C’est pourquoi nous vous incitons à signer le « Manifeste pour plus de Valeur(s) dans la décision publique et l’entreprise » pour redonner du sens et des chances de succès aux projets des SI, dans la sphère publique aussi bien que privée.