La distribution Linux, SUSE Linux Enterprise 12,( SLE12) la plus version la plus utilisée après celle de Red Hat est disponible depuis lundi 27 octobre, la dernière datait de 2009 . Elle sera surement très commentée lors de l’Open World forum qui débute jeudi à Paris.

Cette version 12 qui concurrence aussi les dernieres versions d’Umbutu et du Solaris d’Oracle marque  un souci de normalisation et d’intégration très poussé aux hyperviseurs les plus en vue et en particulier au CentOS qui paraissait trés lié à Red hat. Le fait que la maison mère de Suse, Attachmate ait été rachetée par Microfocus le 15 Septembre, a stabilisé la firme qui profite pleinement de son partenariat avec les grands systèmes IBM.SUSE_SLE12_Boxshot-344x450

Pour la version Desktop, la nouveauté vient du fait que cette version n’embarque plus l’interface KDE mais se focalise sur Gnome version 3, un sujet de discussion sur tous les forums de développeurs, KDE étant souvent considéré comme plus avancé par ses défenseurs .Depuis 2009 ,Suse n’avrait  livré que  trois «service packs» officiels de son logiciel phare, Suse Linux Enterprise Server (SLES) 11 qui est désormais recommandé par SAP et même Microsoft.

Les nouveautés de la  version 12

Avec la version 12, SUSE introduit le packaging modulaire et supporte la technologie des containeurs Linux (LXC) et s’ouvre aux fameux logiciels de type dockers. Les nouveaux modules exploiteront leur propre mode de mise à jour indépendamment du cycle des services pack, celui du système d’exploitation du serveur de base, qui pourra «atteindre 13 ans» dixit le site Suse. Ils permettront ,selon Suse, de simplifier les mises à jour dans des domaines où l’innovation est le plus rapide, comme le cloud. Les cinq modules disponibles sont les suivants

  • Module Web et Scripting (web et script)
  • Module Legacy (systèmes hérités)
  • Module Public Cloud (cloud public)
  • Module Toolchain (chaîne d’outils) et un Module de gestion avancée des systèmes

.Par le passé, les grands fournisseurs, pour vendre aux entreprises des serveurs linux robustes verrouillaient une version stable du kernel (le noyau) et  réalisaient un « rétro-portage » des correctifs pour lui ajouter des fonctionnalités et des correctifs, ou prendre en charge du matériel plus récent. Pour mettre en oeuvre ces mises à jour, il fallait deux différents versions du noyau en amont, l’un étant plus stable et l’autre plus novateur. Avec l’arrivée d’une application de correctifs à chaud appelée « Live Patching », les mises à jours seront à priori plus simples. Selon Suse, à partir du kernel  2.6, les deux flux de codes ont été fusionnés en une seule version, avec un ensemble cohérent d’interfaces de programmation. Elles permettront désormais d’introduire un modèle de développement plus évolutif

Apprécié dans CentOS, Red Hat, et Ubuntu , le « démon » de gestion de systemd remplace l’ancien modèle, l’historique « Unix processus init System V « . Les traces de l’Unix System V inclus dans Posix, à la source de Linux, sont désormais bien effacées.La gestion de la configuration du réseau est assurée par un nouveau système appelé de manière amusante, wicked .

Une meilleure gestion des applications en réseau

La gestion des configurations réseau deviennent toujours plus complexes avec les VLAN, la virtualisation des applications. Mais désormais, l’agrégation de liens et l’IPv6 seront plus facilement administrable. Wicked, permet de modifier la configuration de façon dynamique et offre ainsi une configuration réseau en tant que service.

Un nouveau mode d’installation des applications

une installation plus rapide évitant les redémarrages dans le workflow repose sur de nouveaux scripts Ruby qui permettent aux éditeurs partenaires d’intégrer plus facilement leurs programmes. De même le programme de personnalisation Yast est lui aussi désormais écrit en Ruby et devient plus ouvert et plus facilement modifiable. Preuve du rapprochement de Microsoft, la base de données intégrée MySQL désormais sous la coupe d’Oracle, a été remplacé par MariaDB,  un fork de MySQL qui avait été développé par Monty Winedius, Red Hat avait déjà utilisé la même méthode.

Ci dessous les repères ‘industriels » que Suse met en avant

Where_SUSE_Leads

Nouveau système de Rollback

Il permet de capturer des snapshots, y compris des fichiers de kernel, et de restaurer son état initial. Le chargeur de démarrage étant désormais intégré dans le processus de restauration, les administrateurs système peuvent effectuer des démarrages à partir d’un simple snapshot, ce qui permet d’améliorer la restauration après sinistre, le suivi et la comparaison des modifications et d’améliorer la sécurité des données.Pour les mise à jours des serveurs installés sur différents sites

Suse met en avant la continuité des opérations grâce à la connexion des datacenters répartis sur des distances illimitées avec Geo Clustering for SUSE Linux Enterprise High Availability Extension.

Dans sa foire aux questions ( FAQ) , Suses revient sur l’intérêt de son os face aux offres d’oS serveurs comme ceux de  Windows, Red Hat et Solarisen précisant que : « Microsoft et SUSE travaillent ensemble depuis 2006 dans les domaines de la virtualisation multi plates-formes, la fédération des annuaires et des identités et la gestion des systèmes multi plates-formes. L’objectif de cette collaboration est de faciliter la communication des données entre les environnements SUSE Linux Enterprise Server et Microsoft Windows Server, de permettre le partage des données entre ces environnements et de proposer un jeu d’outils unique pour les gérer.

SUSE Linux Enterprise Server prend en charge Xen et KVM, vous permettant une prise en charge et une interopérabilité plus aisées des workloads sur différents hyperviseurs »

les architectures disponibles

Les architectures 64 bits suivantes sont supportées : Intel 64 et AMD64, IBM POWER 8 et IBM System z. Les architecture 32 bits d’Intel et celle de l’Itanium ont été abandonnées depuis la version 11 SP3.

 

Limites du kernel SUSE Linux Enterprise 12 (3.12)

SUSE Linux Enterprise 12 (3.12) x86_64 s390x ppc64le
Bits processeur 64 64 64
Taille max. Nombre de processeurs logiques 8192 256 2048
Taille max. RAM(En théorie / Certifiée) 1 Po/64 To 4 To/256 Go 1 Po/64 To
Taille max. Espace utilisateur / Espace du kernel 128 To/128 To φ/φ 2 To/2 Eo
Taille max. Espace de permutation Jusqu’à 29 x 64 Go (x86_64) ou 30 x 64 Go (autres architectures)
Taille max. Nombre de processus 1048576
Taille max. Nombre de threads par processuspar processus La limite maximale dépend de plusieurs paramètres, dont la mémoire (testé avec plus de 120 000 processus)
Taille max. Taillepar périphérique de bloc Jusqu’à 8 Eo sur toutes les architectures 64 bits
FD_SETSIZE 1 024

 

A titre de comparaison l’avant dernière version LSE 11 SP2 ( encore compatible X86 32 Bits) proposait les caractéritiques suivantes

 

 

SLE 11 SP2 (3.0.10) x86 x86_64 ia64 s390x ppc64
Bits processeur 32 64 64 64 64
Nb. max. de processeurs logiques 32 4 096 4 096 64 1 024
Nb. max. RAM (en théorie/certifiée) 64 Go/16 Go 64 To/16 To 1 Po/plus de 8 To 4 To/256 Go 1 Po/512 Go
Espace utilisateur/kernel max. 3 Go / 1 Go 128 To/128 To 2 Eo / φ φ/φ 2 To/2 Eo
Espace de permutation max. jusqu’à 29 * 64 Go jusqu’à 30 * 64 Go
Nb. max. de processus 1 048 576
Nb. max. de threads par processus Testé avec plus de 120 000 ; la limite maximale dépend de plusieurs paramètres, dont la mémoire
Nb. max. par périphérique de bloc jusqu’à 16 To jusqu’à 8 Eo

Des évaluations de 60 jours de SLES 12 sont disponibles sur le site de Suse.