Les ventes cumulées de systèmes de référence certifiés, d’infrastructures intégrées, de plateformes intégrées et de systèmes hyperconvergés ont totalisé 3,09 milliards de dollars au quatrième trimestre, soit une décroissance de 1,4%, indique IDC. Le marché mondial a consommé 1,6 Exaoctets de capacité de stockage au cours de la période, soit une croissance modérée de 4% comparativement au quatrième trimestre 2015.

Sur l’ensemble de l’année 2016, le marché mondial des systèmes convergés a grimpé de 5,8% pour atteindre 11,3 milliards de dollars. « Le marché des systèmes convergés est dans une période de changement », explique dans un communiqué Eric Sheppard, directeur de recherche Enterprise Storage & Converged Systems chez IDC. « Nous assistons à une forte croissance des produits dotés de nouvelles architectures, d’un niveau d’automatisation accru et faisant un usage intensif de technologies définies par logiciel. La croissance a été compensée par la réduction des dépenses en matière de systèmes convergés traditionnels et par la décision prise par certains fournisseurs d’arrêter certains de leurs produits. »

Par segment, on constate un recul des infrastructures intégrées et des systèmes de référence certifiés, lesquels comprennent les systèmes pré-intégrés certifiés par le fournisseur, comprenant le serveur, les systèmes de stockage, les équipements réseaux ainsi que des systèmes basiques de gestion. Ces systèmes ont généré au cours du quatrième trimestre un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars, ce qui représente une baisse annuelle de 15,7% et 50,8% du marché des systèmes convergés.  Ce segment est dominé par Dell Technologies qui s’en arroge 44,9% (-32,4%), devant Cisco et ses 31,0% de part de segment (+44,5%) et HPE qui conserve 14,6% du segment (-29,4%).

Le segment des plateformes intégrées (systèmes intégrés fournis avec des logiciels packagés et des outils personnalisés tels que des logiciels de bases de données, des outils de développement d’applications, des outils d’intégrations…) qui pèse 26,6% du marché a enregistré des revenus de 823,5 millions de dollars, soit une baisse de 8,6%. Ce segment est dominé par Oracle qui en détient 49,4% (+12,2%), devant IBM et HPE (8,5% du segment chacun), le premier enregistrant une baisse de 39,7%, le second enregistrant un recul plus modéré de 6 ,3%.

 

Le grand bénéficiaire du trimestre est le segment des systèmes hyperconvergés dont les ventes ont grimpé de 87,3% sur un an pour atteindre 697,4 millions de dollars au quatrième trimestre. Cela représente une part de marché de 22,6%. Sur l’ensemble de l’année ce segment a dépassé les 2,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit une hausse de 110% par rapport à 2015.

 


Nutanix : croissance forte et pertes en hausse

Une fois de plus, Nutanix a publié d’excellents résultats trimestriels. Au deuxième trimestre – clos le 31 janvier dernier – le chiffre d’affaires a atteint 182,2 M$, soit une progression de 77% sur un an. Par rapport au trimestre précédent, la croissance est de 9,2%.

En revanche, la perte atteint 93,2 M$. C’est quasiment trois fois plus que les 33,2 millions de dollars enregistrés un an auparavant. C’est cependant nettement moins que le déficit de 162,2 M$ affiché au premier trimestre.

Le spécialiste de l’hyperconvergence annonce par ailleurs triomphalement un cash-flow et des investissements à court terme de 355,2 M$, en hausse de 175% sur un an ; un revenu différé qui bondit de 128% à 420,6 M$ ; un cash-flow opérationnel de 19,8 millions de dollars contre 4,5 millions de dollars un an auparavant et un flux de trésorerie net de 7,1 M$, à comparer à une trésorerie négative de 5,9 M$ au second trimestre 2015. Il affirme par ailleurs que 900 nouveaux clients ont été conquis au cours du trimestre.

Dans le communiqué de l’entreprise, Dheeraj Pandey se félicite de la marque Nutanix « bien installée avec 1 milliard de dollars de revenus annualisés ». « Nous continuons à évoluer et à affiner notre stratégie (…) avec la volonté de capturer une part grandissante du marché très dynamique de plus de 100 milliard d’euros des infrastructures d’entreprise », ajoute le CEO.

Tout ne va toutefois pas pour le mieux dans le meilleur des mondes à plus de 100 milliards d’euros. Pour le trimestre en cours, la firme de San Jose table en effet sur un chiffre d’affaires compris entre 180 à 190 millions de dollars. Si l’on prend en compte le milieu de la fourchette, soit 185 millions de dollars, la croissance séquentielle prévue n’est que de 1,5%. On est loin de la croissance à deux chiffres habituelle.

Nos confrères de The Register, qui ont assisté à la conférence téléphonique de présentation des résultats, ont eu droit à quelques explications de la part du directeur financier, Duston Williams. Celui-ci attribue ce ralentissement à un manque de dynamisme du marché US et à une perte d’efficacité de la direction commerciale. « Nous avons probablement sous-estimé l’impact que cela aurait sur la productivité en affectant certains de nos meilleurs commerciaux à des tâches de management », a-t-il reconnu. Il prévoit toutefois un rebond sur le marché américain au cours des prochains trimestres. Il s’attend enfin à une augmentation du prix des DRAM de 30 à 40% au dans les prochaines semaines, provoquant de facto une hausse du chiffre d’affaires de la société.